Un nouveau paysage autour d’une gare et de voies ferrées
Le quartier des Groues, à Nanterre
Dans la perspective de l’implantation d’une nouvelle gare
Le sujet de cette fiche est un projet de recomposition urbaine, suscité par l’emplacement d’une future gare du Grand Paris Express et du RER E, au sein d’un secteur d’activité en mutation.
Pour le compte de la ville de Nanterre, un plan de référence a été réalisé par une équipe pluridisciplinaire 1. Ses dimensions paysagères notables ont fait l’objet d’une table-ronde lors de l’atelier n°2 de l’Atlas des paysages et projets urbains des Hauts-de-Seine.
La Société du Grand Paris, la Ville de Nanterre, l’Epadesa et le conseil général des Hauts-de-Seine (92) seront des acteurs majeurs de ce site en reconversion au sein de l’espace Défense Seine Arche, le plus grand quartier d’affaires européen. A la suite des études évoquées dans cette fiche, l’Epadesa a désigné son urbaniste de cohérence pour le quartier des Groues. Il s’agit de l’architecte-urbaniste Mathis Güller accompagné des agences HYL, Alphaville, Franck Boutté Consultant, Mrs Partners, Setec et Concepto. L’équipe aura pour mission l’approfondissement des études
programmatiques et la finalisation du plan de référence du quartier des Groues.
Parmi les dispositions du projet, le traitement du faisceau ferré et l’organisation des volumes bâtis portent particulièrement les valeurs de paysage (cf : atelier 2).
Les voies ferrées et la gare comme motifs majeurs
Le faisceau ferré en place est peu ou prou parallèle à l’alignement des Terrasses de Nanterre. Derrière les bâtiments situés le long du grand axe qui semblent lui tourner le dos, il apparaît comme un espace servant. Le projet proposé par le plan de référence propose, au contraire, de mettre en place un vaste ensemble d’espaces publics disposés « en balcon » au-dessus des voies, complété par des franchissements complémentaires. La gare elle-même ouvre sa façade sur cet espace, conçu comme une centralité.
En misant sur la valorisation des voies ferrées, le projet vient rompre avec des décennies de non-reconnaissance, et les inscrit cette fois délibérément dans l’espace public pour leurs qualités paysagères. Le dégagement des voies offre en effet une belle portion de lumière et de ciel tout en ouvrant des vues sur des horizons formant repère : les tours de la Défense, et les buttes du Parisis. Les voies elles-mêmes et les trains deviennent, grâce au dispositif proposé, un paysage que l’on regarde, après l’avoir longtemps ignoré comme tel.
Dans le même temps, le projet transforme en lien et en valeur partagée ce qui était un obstacle et une coupure. Les deux ponts existants sont aménagés, un nouveau franchissement est construit devant la gare, et les passages en surplomb le long des voies se font face de part et d’autre du faisceau, comme les berges urbaines d’une rivière.
Le lien comme objectif
Les intentions des maîtres d’œuvre du projet visent très clairement à restaurer une certaine continuité territoriale par les usages, la constitution d’espaces de partage et d’articulation, l’instauration de nouveaux passages…
Des rues animées par les volumes bâtis
Le projet développe un important volet autour des volumes bâtis, visant une animation du paysage par :
- les implantations, en évitant les alignements, de sorte à varier la perception depuis les rues ;
- par les variations de hauteur, pour mettre en place des découpes de ciel variées et des silhouettes non monotones pour les visions d’ensemble.
Des articulations à préciser
L’environnement urbain du secteur est probablement celui qui, dans tout le département, présente la plus grande variété de formes urbaines : les Terrasses, l’axe des Tuileries sont à proximité, le parc André Malraux et les tours d’Émile Aillaud en symétrie de l’autre côté et, à Courbevoie, en limite du projet, une zone d’activités, un ensemble pavillonnaire et le grand immeuble de la rue du Clos Lucé et sa surprenante architecture aux accents italiens.
Grâce au parti pris de variété volumétrique, le projet est en mesure de trouver les nombreuses articulations avec ce contexte multiple.
1. Obras, architectes-urbanistes, Horizons paysagistes, SECOA et ICADE