Un nouveau paysage autour d’une gare et de voies ferrées

publié le 5 novembre 2014 (modifié le 8 juillet 2015)
Carte de localisation des Groues, plan de référence du quartier de gare Nanterre-La-Folie en grand format (nouvelle fenêtre)
Carte de localisation des Groues, plan de référence du quartier de gare Nanterre-La-Folie

Le quartier des Groues, à Nanterre

Dans la perspective de l’implantation d’une nouvelle gare

Le sujet de cette fiche est un projet de recomposition urbaine, suscité par l’emplacement d’une future gare du Grand Paris Express et du RER E, au sein d’un secteur d’activité en mutation.
Pour le compte de la ville de Nanterre, un plan de référence a été réalisé par une équipe pluridisciplinaire [1]. Ses dimensions paysagères notables ont fait l’objet d’une table-ronde lors de l’atelier n°2 de l’Atlas des paysages et projets urbains des Hauts-de-Seine.
La Société du Grand Paris, la Ville de Nanterre, l’Epadesa et le conseil général des Hauts-de-Seine (92) seront des acteurs majeurs de ce site en reconversion au sein de l’espace Défense Seine Arche, le plus grand quartier d’affaires européen. A la suite des études évoquées dans cette fiche, l’Epadesa a désigné son urbaniste de cohérence pour le quartier des Groues. Il s’agit de l’architecte-urbaniste Mathis Güller accompagné des agences HYL, Alphaville, Franck Boutté Consultant, Mrs Partners, Setec et Concepto. L’équipe aura pour mission l’approfondissement des études
programmatiques et la finalisation du plan de référence du quartier des Groues.

Parmi les dispositions du projet, le traitement du faisceau ferré et l’organisation des volumes bâtis portent particulièrement les valeurs de paysage (cf : atelier 2).

Les voies ferrées et la gare comme motifs majeurs

Le faisceau ferré en place est peu ou prou parallèle à l’alignement des Terrasses de Nanterre. Derrière les bâtiments situés le long du grand axe qui semblent lui tourner le dos, il apparaît comme un espace servant. Le projet proposé par le plan de référence propose, au contraire, de mettre en place un vaste ensemble d’espaces publics disposés « en balcon » au-dessus des voies, complété par des franchissements complémentaires. La gare elle-même ouvre sa façade sur cet espace, conçu comme une centralité.

En misant sur la valorisation des voies ferrées, le projet vient rompre avec des décennies de non-reconnaissance, et les inscrit cette fois délibérément dans l’espace public pour leurs qualités paysagères. Le dégagement des voies offre en effet une belle portion de lumière et de ciel tout en ouvrant des vues sur des horizons formant repère : les tours de la Défense, et les buttes du Parisis. Les voies elles-mêmes et les trains deviennent, grâce au dispositif proposé, un paysage que l’on regarde, après l’avoir longtemps ignoré comme tel.

Dans le même temps, le projet transforme en lien et en valeur partagée ce qui était un obstacle et une coupure. Les deux ponts existants sont aménagés, un nouveau franchissement est construit devant la gare, et les passages en surplomb le long des voies se font face de part et d’autre du faisceau, comme les berges urbaines d’une rivière.

Nanterre  en grand format (nouvelle fenêtre)
Nanterre
Le faisceau des voies ferrées, vue vers les tours de la Défense.

Nanterre  en grand format (nouvelle fenêtre)
Nanterre
Le faisceau des voies, vue vers le nord-ouest et les buttes du Parisis à l’horizon.

Nanterre, extraits du projet, agence OBRAS  en grand format (nouvelle fenêtre)
Nanterre, extraits du projet, agence OBRAS
A gauche, le plan des espaces publics « en balcon » sur les voies, et les systèmes de franchissement.
A droite, le projet dessine une silhouette au-dessus de la ligne de l’espace public en surplomb au-dessus des voies.

Nanterre, image du projet, OBRAS architectes-urbanistes  en grand format (nouvelle fenêtre)
Nanterre, image du projet, OBRAS architectes-urbanistes
Le dégagement des voies est au centre de cette représentation. L’horizon de La Défense et l’espace public formé par le balcon et les traversées structurent l’image. Les bâtiments ouvrent leurs façades sur cet espace de référence.
La gare elle-même (à gauche de l’image, image fictive) suscite un vaste bâtiment connecté aux diverses strates conduisant aux quais et aux trains. Le volume projeté se signale dans le paysage et dialogue avec le dégagement des voies. Depuis, le projet de la gare a été choisi par les aménageurs.

Le lien comme objectif

Les intentions des maîtres d’œuvre du projet visent très clairement à restaurer une certaine continuité territoriale par les usages, la constitution d’espaces de partage et d’articulation, l’instauration de nouveaux passages…

Nanterre, extraits de la présentation du projet, agence OBRAS, architectes-urbanistes  en grand format (nouvelle fenêtre)
Nanterre, extraits de la présentation du projet, agence OBRAS, architectes-urbanistes
Les trajets construisent la continuité du territoire et guident le projet.

Des rues animées par les volumes bâtis

Le projet développe un important volet autour des volumes bâtis, visant une animation du paysage par :

  • les implantations, en évitant les alignements, de sorte à varier la perception depuis les rues ;
  • par les variations de hauteur, pour mettre en place des découpes de ciel variées et des silhouettes non monotones pour les visions d’ensemble.

Nanterre, croquis, maquette, plan des implantations et des hauteurs, images de référence. Agence Obras  en grand format (nouvelle fenêtre)
Nanterre, croquis, maquette, plan des implantations et des hauteurs, images de référence. Agence Obras
Le projet volumétrique est un projet de paysage, recherchant, par la variété et les surprises, la création d’une ambiance, d’une caractérisation. Les intentions tranchent ici avec la rigueur des volumes disposés le long des terrasses de Nanterre, juste à côté.

Des articulations à préciser

L’environnement urbain du secteur est probablement celui qui, dans tout le département, présente la plus grande variété de formes urbaines : les Terrasses, l’axe des Tuileries sont à proximité, le parc André Malraux et les tours d’Émile Aillaud en symétrie de l’autre côté et, à Courbevoie, en limite du projet, une zone d’activités, un ensemble pavillonnaire et le grand immeuble de la rue du Clos Lucé et sa surprenante architecture aux accents italiens.

Grâce au parti pris de variété volumétrique, le projet est en mesure de trouver les nombreuses articulations avec ce contexte multiple.

Nanterre, quelques vues des paysages urbains à proximité  en grand format (nouvelle fenêtre)
Nanterre, quelques vues des paysages urbains à proximité
Zone d’activités, maisonnettes et immeuble du Clos-Lucé, tours nuage… : le quartier de la gare pourra créer un paysage spécifique, et en même temps dialoguer avec les formes diverses de son environnement.


[1Obras, architectes-urbanistes, Horizons paysagistes, SECOA et ICADE