Création d’un nouveau quartier sur une friche industrielle

L’éco-quartier Chandon-République à Gennevilliers

Un éco-quartier à l’emplacement des anciennes usines Chausson

L’opération Chandon-République à Gennevilliers est un exemple de situation fréquente dans les Hauts-de-Seine, et particulièrement dans le nord du département : un écoquartier se construit sur un ancien site industriel, après le départ de l’activité.

Les 10 hectares du site des anciennes usines automobiles Chausson qui produisaient notamment des autobus pour les lignes parisiennes dans les années 1950, est situé en plein cœur de Gennevilliers, à proximité de l’hôtel de ville et de la cité des Agnettes. Le projet urbain, développé par l’agence d’urbanisme 2/3/4/Faubourg, met en œuvre un programme de 1700 logements, d’équipements publics et de commerces, ainsi qu’un parc public.
La construction du quartier est actuellement, en octobre 2014, bien avancée.

Les enjeux de paysage

Cette opération de grande ampleur comporte d’importants enjeux paysagers :

  • Créer dans la ville un lieu identifiable, repérable, sans pour autant le couper de son contexte urbain ;
  • Conserver la mémoire de l’activité industrielle et la rendre sensible dans l’espace ;
  • Permettre un contact avec les éléments de nature, dont la Seine ;
  • Synthétiser les enjeux de l’environnement dans la conception urbaine ;
  • Renforcer, à l’occasion de l’opération, les liens territoriaux, et conforter la centralité du pôle autour de la mairie de Gennevilliers.

Le contexte spécifique dans lequel s’inscrit le nouveau quartier est constitué de tissus urbains d’une grande variété formelle, une évolution en cours autour de l’hôtel de ville, et une situation éloignée des grands motifs de nature (le site est plat, la Seine n’est pas sensible), mais connecté à un important réseau d’espaces verts.

Les dimensions paysagères du projet et les réponses apportées


Articulation

Caractérisation, lisibilité

La caractérisation, la lisibilité du quartier sont assurés en particulier par la construction d’une tour sur l’avenue Gabriel Péri qui deviendra un repère, non seulement dans l’espace par ses dimensions, mais aussi par son architecture et son programme. Le concept de « village vertical » développé par l’agence d’architecture de Roland Castro à l’occasion des travaux du Grand Paris, qui combine des logements à de généreux jardins suspendus, trouvera, en principe ici, sa première concrétisation.

Lien à la Seine, ambiances de jardin

Le site n’est pas directement relié aux motifs de nature, mais la Seine n’est cependant pas très loin (1 km). En se connectant au réseau de parcs existants par des parcours confortables, dans une ambiance de jardins, le nouveau quartier se « rapproche » du fleuve et, au sein de l’opération elle-même, un jardin de 6500 m² apporte une ambiance de nature confortée par les arbres des espaces publics présents le long des deux rues principales.

Profondeur historique La profondeur historique du site est assurée symboliquement par la présence de la presse « Bliss », dont la masse anime l’espace public, avenue Gabriel Péri. L’intervention des artistes Michel Verjus et Philippe Daney valorisera sa présence dans l’espace public et artistique de la ville. Des liens entre le nouveau quartier et le reste de la ville Les liens entre le nouveau quartier et le reste du territoire sont assurés, notamment par sa connexion avec les différents espaces publics existants, la création d’une place en bordure du site et non au centre, et l’articulation des nouveaux volumes bâtis avec les tissus voisins. La création de ce nouveau quartier aura aussi des retentissements sur son environnement immédiat : il est souhaitable que le quartier de l’hôtel de ville et celui des Agnettes puissent trouver des dispositions qui les articuleront à celles de Chandon-République, pour formuler un espace urbain moins heurté, dans une dynamique de meilleure fluidité de lecture et d’usages. Une plus forte connexion à la Seine au sud, vers le port Van Gogh, est également à rechercher. Densifier avec des formes urbaines acceptables Enfin, la réalisation du quartier est une occasion de mettre en œuvre une plus grande densité bâtie acceptable et créatrice de « paysage urbain ». Volonté de la commune et des maîtres d’œuvre, c’est un des forts enjeux de l’urbanisation contemporaine : les représentations mentales de la densité sont en effet fortement associées aux formes des grands ensembles souvent rejetées. Il importe donc de renouveler les paysages urbains autant « in situ » que « de visu », et ce mécanisme relève du paysage.
« Pour moi une des principales caractéristiques de ce quartier c’est la densité, il y avait la volonté de retrouver un quartier dense, parce que le problème de densité, il y a eu tout un travail avec la population, avec les élus sur ça, le problème de la densité c’est qu’elle est assimilée au grand ensemble, donc on a travaillé avec eux, on a fait des ateliers, on a été chez Castro par exemple, l’atelier Castro pour parler avec des habitants dans le cadre du Grand Paris pour leur expliquer un certain nombre des choses sur les questions de densité, de compacité. »
[Extrait de l’entretien de Laurent Govehovitch, Direction de l’aménagement, urbanisme et développement économique, mairie de Gennevilliers.]

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