Relier les séquences du paysage naturel

Le ru des Godets

État des lieux

Le ru des Godets est considéré comme l’un des derniers cours d’eau « vivants » des Hauts-de-Seine*. Ce petit affluent de la rive gauche de la Bièvre draine un bassin versant de 187 ha sur un linéaire de 1800 m environ. Il circule à l’air libre, délimitant sur presque toute sa longueur, les communes de Verrières-le-Buisson et d’Antony. Le débit est irrégulier et les écoulements d’étiages très faibles, voire nuls ; plusieurs étangs de retenue jalonnent son parcours et régulent l’écoulement des eaux pluviales qui rejoignent un ancien bras de moulin de la Bièvre à Antony.

Le vallon des Godets est un élément majeur de la trame paysagère et participe au réseau des continuités écologiques du département (trame verte et bleue). Il met en lien la forêt de Verrières, la vallée de la Bièvre et la coulée verte du sud parisien (dite aussi « du TGV ») qu’il croise à l’extrémité du tunnel. Cet ensemble constitue un dispositif qui intègre à la fois des boisements, des milieux ouverts et des zones humides.

Le vallon des Godets est également un axe important pour les itinéraires pédestres (GR655, GR11G et circuits locaux) et automobiles : la RD60 Verrières-Châtenay-Malabry offre une longue séquence paysagère sur le parc de la Noisette et jusqu’à la tête du vallon. Cette route agréable est équipée de pistes cyclables, pistes piétonnes et de plusieurs franchissements souterrains.

* 2010 Biotope - étude des continuités écologiques du département des Hauts-de-Seine, CG92

Continuité des trames et diversité des ambiances

Les vallonnements du Parc de la Noisette et le panorama depuis le sommet de la colline : la forêt de Verrière en arrière-plan.

Les formations arborées constituent de véritables masses boisées comme dans le parc de la Noisette, des bosquets ornementaux (amont du vallon, entre la rue Jean-Baptiste Clément et la rue d’Estienne d’Orves) ou seulement une mince écharpe le long du ru (en arrière de la zone industrielle). Les lisières le long des quartiers pavillonnaires sont systématiquement végétalisées, de même que les limites avec les équipements publics.

La continuité de cette présence végétale permet l’enchaînement d’espaces aux ambiances diverses et parfois très contrastées.

Des enjeux de paysage

Les enjeux paysagers tiennent au contexte morphologique, à la végétation et à l’interface entre l’espace de nature et le bâti qui l’enserre.

Le parc de la Noisette occupe la partie la plus large du vallon et peut, de ce fait, proposer des espaces de plein air variés (prairies, bois, étang) dans un paysage fortement modelé et boisé : vallonnement, talus, colline… L’impression de nature est forte, notamment le long du ru où le boisement enchevêtré apparaît sauvage depuis les chemins, et au sommet de la colline (25 m au-dessus du ru) d’où les vues vers le sud sont malheureusement masquées (industrie, TGV, tours), interrompant l’effet de belvédère acquis grâce à l’ouverture totale au nord vers la lisière forestière.

Ce relief animé contribue largement à l’agrément du site et au sentiment de nature ; par contraste, la coulée verte du sud parisien dans sa géométrie technique apparaît plus urbaine.

Les dimensions paysagères du projet

Les travaux actuellement en cours au parc de la Noisette sous la direction du Syndicat intercommunal pour l’assainissement de la vallée de la Bièvre vont durablement modifier le paysage du vallon, ainsi que la capacité hydraulique et biologique du ru.
Actuellement le vallon est protégé en tant qu’ « espace naturel sensible » ( ENS 3.2 « le ru des Godets ») et « zone naturelles d’intérêt écologique, floristique et faunistique » (ZNIEFF type II n° 110001637 « Vallée de la Bièvre »).

Une très mauvaise qualité de l’eau, une sédimentation importante dans les bassins, un cours d’eau très souvent bétonné sans possibilité d’épuration naturelle et de développement d’écosystèmes diversifiés, un potentiel écologique sous-exprimé… ont conduit à cette intervention de « renaturation » : supprimer les berges en béton et redonner au ru un cours en méandres, créer un chenal dans le bassin de la Noisette, restaurer le potentiel humide de la retenue des Godets, aménager de nouveaux parcours (sentiers et ponceaux).

Les intérêts hydrauliques, paysagers et écologiques convergent et se confortent dans cette opération qui permettra la promenade et l’observation naturaliste dans un paysage recomposé, illustrant la très forte préoccupation actuelle de protection et de restauration des milieux aquatiques humides.

Suggestions paysagères complémentaires

Au-delà des qualités d’ambiance qui résulteront de la reconstitution des continuités écologiques, ce projet pourrait être aussi l’occasion d’améliorer les vues lointaines. Notamment, la petite colline artificielle du parc de la Noisette pourrait être conçue comme un belvédère dégagé dans toutes les directions.


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