Recomposer un paysage urbain autour d’une nouvelle gare

publié le 5 novembre 2014 (modifié le 8 juillet 2015)
Carte de localisation du projet de renouvellement urbain et social du quartier Nord de Bagneux en grand format (nouvelle fenêtre)
Carte de localisation du projet de renouvellement urbain et social du quartier Nord de Bagneux

Le quartier Nord de Bagneux

Une nouvelle centralité autour du métro

Le prolongement de la ligne 4 du métro, sa connexion avec le futur Grand Paris Express, créent une nouvelle station de métro dans le quartier nord de Bagneux constitué principalement de tours et de barres de logements sociaux. Le programme urbain « Quartier nord » rassemble, sous l’influence de cette dynamique apportée par la station, l’écoquartier « Victor Hugo » et le renouvellement urbain du quartier de la Pierre-Plate.
Le projet, conduit par la ville et une équipe de maîtrise d’œuvre réunissant urbaniste, programmiste, sociologue et ingénieur VRD [1], énonce principalement un programme urbain et social, et n’est à ce jour, en octobre 2014, pas encore défini sur le plan architectural.
Il affirme clairement plusieurs objectifs que l’on peut analyser sur le plan du paysage :

  • La constitution d’une centralité autour de la station de métro ;
  • Un renouvellement urbain du grand ensemble ;
  • Une requalification valorisant un important réseau d’espaces verts et les espaces publics.

Bagneux, vision synthétique du programme du quartier nord  en grand format (nouvelle fenêtre)
Bagneux, vision synthétique du programme du quartier nord
Autour de la station de métro (jaune), le secteur doit être démoli (rouge) pour laisser place à une future centralité.
En vert, les espaces verts du quartier représentent un capital déjà conséquent que le projet vient conforter par des actions de réhabilitation et une mise en réseau.
Deux axes principaux (1 et 2) articulent le quartier à la centralité, nécessitant de démolir partiellement certaines barres de logements.

La recherche d’une caractérisation

Un des principaux enjeux de l’opération consiste à créer un lieu identifiable et repérable, le quartier n’étant actuellement caractérisé ni par son site ni par ses formes urbaines et architecturales.
Le projet architectural n’est pas énoncé, mais la construction d’une centralité liée à la station de métro appelle un traitement spécifique faisant « lieu », capable d’inscrire dans le paysage un repère localisé.
L’émergence de la station, les services et les commerces localisés dans l’opération contribueront eux aussi à mieux identifier le lieu et à l’articuler à l’espace public.

De même, les travaux liés aux démolitions partielles des barres, la reconstruction des pignons, la reprise des façades, devraient permettre de corriger l’indifférenciation de l’architecture actuelle.

A l’occasion de la requalification des espaces publics, le rôle du théâtre Victor Hugo pourra également se trouver renforcé dans sa contribution à la caractérisation du quartier.

Le programme insiste sur une polarisation de l’espace vers la station de métro : en cassant la logique des barres d’immeubles positionnées en perspectives barrées, le projet crée des dégagements et des continuités là où l’espace se trouvait trop souvent occulté, et modifie également la lecture de l’espace en le polarisant vers la nouvelle centralité.
De même, la proximité de l’axe de la RD 906 (avenue Aristide Briand) est renforcée, contribuant à la lisibilité du site.

Bagneux, un aspect du quartier  en grand format (nouvelle fenêtre)
Bagneux, un aspect du quartier
Dans leur forme actuelle, les immeubles ne présentent pas de caractères significatifs, et ne permettent pas une identification du lieu. La disposition des barres vient en outre boucher les dégagements visuels et contribue aux difficultés à s’orienter et se positionner dans l’espace. Le programme imagine quelques percements permettant à certains axes de se prolonger vers la station de métro.

Bagneux, une vue du quartier lors de sa construction  en grand format (nouvelle fenêtre)
Bagneux, une vue du quartier lors de sa construction
Affiche d’exposition, club photo de Bagneux
La photo traduit le paysage perçu depuis les rues, et la recherche d’un espace épuré.

Vue dans l'axe de l'avenue Henri Barbusse  en grand format (nouvelle fenêtre)
Vue dans l’axe de l’avenue Henri Barbusse
Les plantations de l’avenue, ainsi que la tour de logements, apportent des éléments de caractérisation du paysage. La tour doit être détruite, mais à son emplacement se dressera le futur pôle de centralité et la station de métro.
Bagneux, entrée du théâtre Victor Hugo  en grand format (nouvelle fenêtre)
Bagneux, entrée du théâtre Victor Hugo
Inclus dans le bâti des immeubles, sans parvis, le théâtre ne marque pas de sa présence l’espace public et ne constitue pas un repère. La desserte par le métro pourra renforcer son attractivité, et les travaux de requalification permettront de l’inscrire avec davantage de lisibilité dans le paysage.

Bagneux, la RD 920  en grand format (nouvelle fenêtre)
Bagneux, la RD 920
Le renouvellement des parcelles riveraines de la route inscrit le projet dans un contexte élargi et le long d’un axe structurant, un repère dans le paysage de la petite couronne.


Une mosaïque de formes urbaines et bâties diverses, parfois heurtées, s’exprime dans le secteur comme dans toute l’unité de paysage des versants de la Bièvre. Grâce à un programme de diversification des typologies de logements, le paysage se verra enrichi par de nouvelles échelles bâties qui permettront de renforcer non seulement la variété et la richesse du paysage urbain, mais aussi les articulations et les transitions entre les formes construites contrastées.

Les espaces verts constituent un axe très important du projet fondé, pour une grande part, sur leur qualification et le renforcement de leur rôle par une mise en réseau. Alors que le site n’exprime que peu d’aspects naturels (pas de rivière, ni de forêt, ni de reliefs marquants), la présence sensible des éléments de nature peut être assurée par les jardins, parcs, promenades et mails, ainsi que les plantations dans les rues, ceci combiné aux services rendus par les espaces publics : déplacements à pied et à vélo, aires de jeux, détente…

Bagneux, confrontation des formes bâties  en grand format (nouvelle fenêtre)
Bagneux, confrontation des formes bâties
Les maisons du premier plan et la barre de logements à l’arrière-plan ne semblent pas très articulées, qu’il s’agisse de l’échelle, des modes d’implantation, de l’architecture. En leur combinant d’autres formes bâties, le projet peut contribuer à produire un paysage plus cohérent.

Bagneux, quelques vues des espaces verts du quartier, et plan masse du projet  en grand format (nouvelle fenêtre)
Bagneux, quelques vues des espaces verts du quartier, et plan masse du projet
La végétation très présente dans les espaces libres, est un des motifs de caractérisation. Son rôle dans l’amélioration de la qualité des espaces peut être renforcé, notamment par le traitement des limites, et sa contribution à l’ambiance des espaces publics.

Élargir le champ des paysages

A l’ouest et au nord, le quartier est proche d’espaces qui pourraient, à terme, compléter l’intérêt paysager du projet. Le cimetière parisien, à l’ouest, propose de beaux espaces très arborés, et pourrait justifier de nouvelles ouvertures pratiquées dans le mur qui le sépare de son environnement, notamment dans la continuité des axes renforcés à l’occasion du projet.

Bagneux, ambiance du cimetière, parcelle de garages à franchir. en grand format (nouvelle fenêtre)
Bagneux, ambiance du cimetière, parcelle de garages à franchir.

En bleu-vert : les nouvelles connexions polarisées sur la station de métro. En orange : un prolongement possible du parcours dans le cimetière  en grand format (nouvelle fenêtre)
En bleu-vert : les nouvelles connexions polarisées sur la station de métro. En orange : un prolongement possible du parcours dans le cimetière
La connexion avec l’espace du cimetière pourrait se faire via la parcelle des garages située dans l’exact prolongement d’un des axes piétons majeurs conduisant à la station de métro.


Enfin, au nord, le site est proche du fort de Montrouge, témoin de l’histoire du territoire. Il constitue aujourd’hui une emprise non franchissable dans la ville. Créer des liens entre le quartier et la fort, combiné à un éventuel renouvellement urbain de son emprise fermée, peuvent constituer des perspectives intéressantes à terme (cf : Article Repères, perception visuelle, éléments de nature : enjeux des versants de la Bièvre).

[1CO-BE, architecture et paysage, BERIM, bureau d’études VRD, Pro-développement, programmistes, FORS, recherche sociale