Recomposer un paysage urbain autour d’une nouvelle gare

Le quartier Nord de Bagneux

Une nouvelle centralité autour du métro

Le prolongement de la ligne 4 du métro, sa connexion avec le futur Grand Paris Express, créent une nouvelle station de métro dans le quartier nord de Bagneux constitué principalement de tours et de barres de logements sociaux. Le programme urbain « Quartier nord » rassemble, sous l’influence de cette dynamique apportée par la station, l’écoquartier « Victor Hugo » et le renouvellement urbain du quartier de la Pierre-Plate.
Le projet, conduit par la ville et une équipe de maîtrise d’œuvre réunissant urbaniste, programmiste, sociologue et ingénieur VRD 1, énonce principalement un programme urbain et social, et n’est à ce jour, en octobre 2014, pas encore défini sur le plan architectural.
Il affirme clairement plusieurs objectifs que l’on peut analyser sur le plan du paysage :

  • La constitution d’une centralité autour de la station de métro ;
  • Un renouvellement urbain du grand ensemble ;
  • Une requalification valorisant un important réseau d’espaces verts et les espaces publics.

La recherche d’une caractérisation

Un des principaux enjeux de l’opération consiste à créer un lieu identifiable et repérable, le quartier n’étant actuellement caractérisé ni par son site ni par ses formes urbaines et architecturales.
Le projet architectural n’est pas énoncé, mais la construction d’une centralité liée à la station de métro appelle un traitement spécifique faisant « lieu », capable d’inscrire dans le paysage un repère localisé.
L’émergence de la station, les services et les commerces localisés dans l’opération contribueront eux aussi à mieux identifier le lieu et à l’articuler à l’espace public.

De même, les travaux liés aux démolitions partielles des barres, la reconstruction des pignons, la reprise des façades, devraient permettre de corriger l’indifférenciation de l’architecture actuelle.

A l’occasion de la requalification des espaces publics, le rôle du théâtre Victor Hugo pourra également se trouver renforcé dans sa contribution à la caractérisation du quartier.

Le programme insiste sur une polarisation de l’espace vers la station de métro : en cassant la logique des barres d’immeubles positionnées en perspectives barrées, le projet crée des dégagements et des continuités là où l’espace se trouvait trop souvent occulté, et modifie également la lecture de l’espace en le polarisant vers la nouvelle centralité.
De même, la proximité de l’axe de la RD 906 (avenue Aristide Briand) est renforcée, contribuant à la lisibilité du site.

Une mosaïque de formes urbaines et bâties diverses, parfois heurtées, s’exprime dans le secteur comme dans toute l’unité de paysage des versants de la Bièvre. Grâce à un programme de diversification des typologies de logements, le paysage se verra enrichi par de nouvelles échelles bâties qui permettront de renforcer non seulement la variété et la richesse du paysage urbain, mais aussi les articulations et les transitions entre les formes construites contrastées.

Les espaces verts constituent un axe très important du projet fondé, pour une grande part, sur leur qualification et le renforcement de leur rôle par une mise en réseau. Alors que le site n’exprime que peu d’aspects naturels (pas de rivière, ni de forêt, ni de reliefs marquants), la présence sensible des éléments de nature peut être assurée par les jardins, parcs, promenades et mails, ainsi que les plantations dans les rues, ceci combiné aux services rendus par les espaces publics : déplacements à pied et à vélo, aires de jeux, détente…

Élargir le champ des paysages

A l’ouest et au nord, le quartier est proche d’espaces qui pourraient, à terme, compléter l’intérêt paysager du projet. Le cimetière parisien, à l’ouest, propose de beaux espaces très arborés, et pourrait justifier de nouvelles ouvertures pratiquées dans le mur qui le sépare de son environnement, notamment dans la continuité des axes renforcés à l’occasion du projet.

Enfin, au nord, le site est proche du fort de Montrouge, témoin de l’histoire du territoire. Il constitue aujourd’hui une emprise non franchissable dans la ville. Créer des liens entre le quartier et la fort, combiné à un éventuel renouvellement urbain de son emprise fermée, peuvent constituer des perspectives intéressantes à terme (cf : Article Repères, perception visuelle, éléments de nature : enjeux des versants de la Bièvre).
Notes et références

1CO-BE, architecture et paysage, BERIM, bureau d’études VRD, Pro-développement, programmistes, FORS, recherche sociale

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