Habiter un paysage de lisière
Le Jardin Parisien à Clamart
Un quartier en lisière
Le Jardin Parisien est un quartier pavillonnaire de Clamart au contact du bois de Clamart, partie de la forêt de Meudon qui en est désormais séparée par la RD2. L’objet de la présente fiche est d’analyser le contact de la forêt et du quartier, et d’en dégager des pistes de valorisation paysagère.
Une belle séquence de la lisière, parcourue par un chemin, ouvrant sur un paysage où dialoguent les arbres et les façades.
Le bois se présente comme un espace de nature, au contact direct de la ville, offert aux moments de détente des habitants.
Clamart, le Jardin Parisien jpg - 1.5 Mo
Une "buvette" proche de la lisière, avenue des marronniers : une invitation à profiter du cadre naturel pour les moments de détente.
Une interface hésitante
La proximité du bois peut, pour un quartier de logements, prendre de nombreuses formes. Dans le cas du Jardin Parisien, elle se caractérise par les points suivants :
- une voie de circulation (route de la porte de Chatillon) borde le quartier au contact du bois qui est ainsi accessible. La voie permet à chacun de s’y rendre et l’espace public de la voie donne une valeur à la lisière, dégageant une perception visuelle. En revanche, la circulation automobile et les stationnements associés à cette voie, bien que limités, peuvent constituer un affaiblissement de la qualité paysagère : il s’agit d’une route et non d’une promenade au sens strict, des stationnements occupent d’intéressants espaces aux seuils d’entrée du massif forestier, que ce soit sur le bord de la voie (du côté du bois) ou dans des poches situées directement en forêt.
- Généralement les maisons ne présentent pas de façades directement sur le bois, mais donnent sur les rues perpendiculaires à la lisière. Ce sont ainsi les clôtures des parcelles, moins aimables que des façades, qui donnent sur l’espace du bois, créant le sentiment d’un "espace arrière" de moindre intérêt.
- Les rues du Jardin Parisien aboutissent en général sur le bois, la lisière est ainsi valorisée dans l’espace public. On ne trouve cependant que peu de prolongement des axes dans la matière forestière, les deux espaces paraissent certes voisins, mais peu articulés.
- Des équipements publics prennent position en lisière, notamment une école et une piscine. Leurs façades apparaissent ainsi dans le cadre boisé. On remarque cependant que la piscine, construite sur un ancien terrain de sport dégagé, vient interrompre un grand axe de composition, qui se poursuit pour croiser le Tapis Vert de Meudon.
Clamart, rue de la Porte de Châtillon jpg - 1.9 Mo
Les stationnements occupent l'espace privilégié de la lisière, les voitures s'imposent au premier plan.
Clamart, au contact du bois et du quartier jpg - 1.8 Mo
Une aire de stationnement et des clôtures arrière.
Clamart, rue des Coquelicots jpg - 1.7 Mo
Comme la plupart des rues, l'axe débouche directement sur la lisière du bois.
Clamart, derrière la rue des Coquelicots jpg - 1.7 Mo
Les clôtures donnent directement sur le bois, sans articulation ni dialogue.
Clamart, l'école du Jardin Parisien jpg - 1.4 Mo
Les arbres du bois forment le fond sur lequel l'école se détache.
Clamart, la piscine jpg - 1.5 Mo
L'équipement prend position en lisière du bois, sur un axe historique de composition.
Clamart, carte d'état-major vers 1820 jpg - 689.5 ko
L'axe de composition (orange), sur lequel la piscine (carré bleu) prend position, s'articule au Tapis Vert de Meudon (vert). Toutefois, cet axe est interrompu depuis la construction de la RD2 à quatre voies dans les années 1950.
Clamart, le Jardin Parisien, vue cavalière jpg - 734.8 ko
La structure du quartier et de ses voies, côtoient l'espace forestier sans déterminer toutefois une composition urbaine spécifique en lisière.
Renforcer la qualité paysagère et urbaine
Le bénéfice apporté au quartier par la lisière du bois pourrait encore se renforcer en s’appuyant sur les éléments suivants :
- une lisière dédiée à la promenade. Remplacer la circulation automobile et les stationnements par un système d’allées piétonnes, proposer d’autres solutions pour les stationnements (par exemple en souterrain, sous les espaces recomposés en frange de quartier), permettraient d’offrir, dés le premier contact, une belle ambiance de forêt sans avoir à passer par un épisode de circulation et de parkings. Ceci permet également de renforcer l’offre de déplacements en liaisons douces vers les transports, notamment le tramway bientôt en service à proximité.
- des bâtiments qui dialoguent réellement avec la lisière. Sur la ligne de la lisière, une recomposition marginale de la frange du quartier pourrait permettre de constituer une nouvelle façade urbaine ouverte directement et délibérément sur la lisière, en lieu et place des fonds de parcelle actuels. Ces façades entreraient en "dialogue" avec les frondaisons, en restant à distance de l’espace de promenade. Ce type de recomposition, difficile à mettre en œuvre, ne peut s’envisager qu’à long terme et à l’issue d’un long processus de dialogue. Il s’agirait de maintenir le caractère singulier du quartier, que les nouvelles constructions pourraient respecter, tout en optimisant la proximité du bois.
- des rues débouchant sur des allées. Certains axes du quartier pourraient trouver des prolongements doux dans les allées forestières, de sorte à mieux articuler les espaces publics.
- une animation de loisirs. La piscine est ouverte samedi et dimanche, le bois représente un objectif de promenade et un lieu de rencontre : un café restaurant bénéficierait de la position en lisière et proposerait un moment agréable pour tous, notamment lors des moments de détente et de loisirs.
Clamart, le Jardin Parisien, vue cavalière, suggestions jpg - 771.1 ko
1. une circulation automobile reportée en retrait de la lisière, dégageant un espace piéton en limite du bois 2. une recomposition urbaine limitée sur la frange du quartier donnant sur le bois, présentant des façades en dialogue avec le paysage naturel, et une offre de stationnements en sous-sol ou en retrait. 3. une légère recomposition du massif pour s'articuler davantage aux axes des rues.
Clamart, le Jardin Parisien, photo-montage jpg - 939.5 ko
Le débouché des rues sur la forêt pourrait trouver un prolongement, sous forme d'une ouverture, d'une allée donnant accès à l'épaisseur du massif.