Le Plateau et les vallons de Meudon et Clamart
La terrasse du château de Meudon jpg - 1.4 Mo
Sur le rebord du versant, la terrasse exalte le site, ouvrant de vastes panoramas sur Paris et sur le vallon de Meudon.
Carte de la sous-unité du Plateau et vallons de Meudon et Clamart jpg - 731.7 ko
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Limites et voisinages
Le plateau est creusé par deux vallons orientés vers la Seine où la présence des forêts et celle de l’urbanisation sont indissociables. Le plateau boisé est limité par les sous-unités urbanisées de la vallée du Marivel au nord, et du plateau du Petit Clamart au sud. Vers l’ouest, la forêt se poursuit dans le département des Yvelines jusqu’à Versailles. Dans la partie urbanisée, le rebord du coteau de Seine forme une limite assez nette. Mais cette limite intra-urbaine est moins sensible vers Sèvres lorsqu’on se rapproche de la vallée du Marivel, et à peine perceptible à l’est du vallon de Clamart, vers le glacis de Châtillon-Montrouge.
Au nord et au sud, la forêt s’articule mal aux tissus urbains voisins, qu’il s’agisse des pavillons dans la vallée du Marivel, ou des quartiers de logements collectifs à Meudon-la-Forêt. Les beaux cimetières paysagers de Robert Auzelle et les équipements sportifs s’interposent au sud.
Motifs et compositions du paysage
A l'entrée de la terrasse jpg - 926.4 ko
La sous-unité combine le patrimoine des forêts et de la perspective, avec les développements urbains qui ont investi les bords du plateau.
Coupe 9, SE-NO, de Clamart à Rueil-Malmaison jpg - 1.4 Mo
La coupe traverse l’ensemble du plateau, montrant, à gauche, les sommets boisés des forêts de Meudon et Clamart interrompus par les activités installées autour de l’étang de Chalais.
Coupe 10, de Vélizy au Parc des Princes jpg - 1.2 Mo
La coupe est située sur l’axe du château de Bellevue, passant par le grand carrefour routier de la RN118 avec la RD181.
Coupe 11, de Boulogne-Billancourt à Verrières-le-Buisson jpg - 1.4 Mo
La coupe suit la ligne de la perspective de Meudon, permet de visualiser les formes du relief, notamment le vallon creusé dans le plateau, et au creux duquel se trouve l’étang de Chalais.
Coupe 12, de Boulogne-Billancourt à Sceaux jpg - 1.9 Mo
A l’extrémité nord de la sous-unité, la coupe permet de visualiser le léger vallon de Clamart sur le plateau.
Coupe 17, du Chesnay à Arcueil jpg - 1.8 Mo
A proximité du coteau de Seine, la coupe montre la position de la terrasse du château de Meudon, au revers d’un vallon affluent de la Seine.
Horizons de nature
Carte du relief jpg - 647.7 ko
Entre la vallée du Marivel au nord-ouest et celle de la Bièvre au sud-est, la Seine au nord, le plateau est festonné par deux vallons, correspondant aux sites de Meudon (au centre) et de Clamart (à l’est). Sur le rebord du vallon de Meudon apparaissent les formes de la terrasse du château, édifiée dans le prolongement du plateau du Hurepoix qui présente ici son avancée la plus proche de la Seine.
Carte de la végétation jpg - 518.7 ko
Les forêts de Meudon et de Clamart recouvrent la plus grande part de la sous-unité, marquée également par la végétation des ensembles résidentiels et des jardins pavillonnaires qui s’étendent sur la majorité des secteurs des vallons au nord.
La sous-unité dispose d’un exceptionnel patrimoine paysager constitué de la forêt à laquelle est associée une des créations les plus remarquables d’André Le Nôtre.
Les bois de chasse, structurés par leurs carrefours en étoile, assurent une présence sensible de la nature toute proche de Paris, et semblent là depuis toujours. L’aristocratie y a associé des châteaux et de remarquables œuvres qui, aujourd’hui encore, marquent le paysage, parmi lesquelles la perspective du château de Meudon.
Le dispositif s’empare d’une position du relief, le rebord du vallon, pour transfigurer le site réel : l’œuvre n’est pas seulement profondément ancrée dans le socle, elle incarne le lieu.
La perspective se développe dans toutes les dimensions de l’espace : du nord au sud, elle traverse les reliefs pour en tirer parti, entre le point de mire du Mont-Valérien au nord, et l’ouverture vers le ciel du plateau au sud. Latéralement, la terrasse sculpte le rebord du vallon et en exploite les capacités de belvédère, tout en soulignant la lisière de la forêt, comme à Saint-Germain.
Ambiances forestières jpg - 1.5 Mo
Les forêts sont des paysages intimes et se révèlent par l’expérience de la promenade. La nature s’y exprime avec force et les émotions que l’on y éprouve peuvent être nourries tant par la littérature romantique que par le contraste avec la ville dont elles agrémentent le cadre de vie.
« Ce sont des paysages qui sont reconnus sur le territoire. Dans la forêt de Meudon, il y a un peu plus de 3 millions de visiteurs par an. C’est assez marquant sur le territoire, ce sont des choses qu’on ne retrouve pas partout. C’est hérité de l’histoire parce que tous ces domaines forestiers étaient des domaines forestiers royaux »[Extrait d’entretien, Jean-Baptiste Le Corre, Grand Paris Seine Ouest]
La terrasse de Meudon jpg - 1.4 Mo
L’ouvrage vient non seulement souligner le relief, mais aussi la lisière forestière, à laquelle il compose un socle.
La terrasse du château de Meudon jpg - 1.7 Mo
Outre son rôle de révélation du relief et de promenade sous les arbres, la terrasse est un des superbes belvédères des Hauts-de-Seine, ouvrant des panoramas sur tout le site parisien.
La perspective du château de Meudon jpg - 1.1 Mo
La terrasse n’est qu’une séquence au sein d’une grande composition en perspective, donnant sur le Mont-Valérien (à gauche), et qui vient jusqu’au plateau (à droite). L’axe est actuellement interrompu par la végétation et des emprises clôturées dans la traversée du vallon, dans les secteur de l’étang de Chalais.
Les bâtiments de l’ONERA s’interposent dans l’axe de la perspective, entre le Tapis Vert et la terrasse.
« La grande perspective de Meudon a été rayée de la carte. On essaie maintenant de la retrouver et de la reconstituer, et elle l’est aujourd’hui en grande partie mais pas entièrement, c’est long. »[Extrait d’entretien, Lionel Favier, Neuilly Puteaux Seine Ecologie]
L'enjeu de la reconstitution de la perspective de Meudon jpg - 759.9 ko
A gauche, extrait de la carte des chasses du roi, au milieu et à droite photographie aérienne récente)
La structure du parc est devenue celle d’un quartier résidentiel, les rues succédant aux allées. Il est toutefois dommage d’occulter les perspectives, même si c’est avec un arbre, puisqu’elles constituent le principal patrimoine du site.
Initialement, plusieurs villages ont occupé le vallon de Meudon : Meudon au pied de la terrasse, Fleury sur le versant opposé, le Val un peu plus bas tandis que Clamart se positionne en lisière, à la naissance d’un autre vallon. Ces villages ont évolué et se sont étendus, d’abord sur les versants ou le fond des vallons, puis sous toutes les parties non boisées, devenus ainsi moins lisibles.
Les secteurs pavillonnaires ont investi la majorité des anciens territoires de cultures, et sont ponctués d’ensembles résidentiels parfois plus denses.
Le relief général offre des percées vers Paris dans l’axe des rues orientées dans la pente, et il arrive que la proximité des forêts se fasse sensible depuis l’espace public.
A l’approche du coteau de Seine, le fort d’Issy et l’hôpital Percy imposent des volumes plus importants.
Vue depuis la terrasse de Meudon jpg - 1.4 Mo
L’urbanisation des vallons et des replats se montre aux observateurs : le centre de Meudon, aux premiers plans, montre les profondes transformations des années 1960 et 70, et au-delà, les secteurs pavillonnaires dominent, laissant çà et là se démarquer une construction plus haute et plus blanche. Sur le versant opposé, les bâtiments du village Saint-Philippe se détachent sur les frondaisons du bois de Clamart. Au bout du vallon, à gauche, le viaduc apporte au paysage un motif valorisant et se détache sur la végétation de la « colline Rodin ». Le cône de vue, ainsi que la cohérence de ce paysage urbain, sont conditionnés par l’existence de ce point de vue magistral.
Clamart, la place du centre historique jpg - 1.1 Mo
Malgré l’effet d’accumulation des époques et des collages de hauteurs (à gauche), la place a gardé une certaine cohérence due en partie à la pierre claire, et renforcée par la qualité du traitement de l’espace public et les possibilités de vie collectives qu’il offre : place dégagée et sans voitures, terrasses de café…
L’ancien centre du village n’est plus guère sensible, il s’est densifié, et dans le même temps, un centre commercial moins haut apporte une note péri-urbaine moins cohérente.
Le petit hameau à flanc de relief a conservé une ambiance de village francilien étonnamment préservée dans un contexte si proche de Paris !
Rues pavillonnaires à Meudon (en haut) et Clamart (en bas) jpg - 1.6 Mo
Alors que les tissus pavillonnaires paraissent assez répétitifs, la pente générale du replat et les légers vallons permettent à certaines rues de constituer des perspectives sur des lointains plus caractérisés.
La présence des forêts est rarement sensible depuis l’espace public. Pourtant, à proximité du massif, il suffit qu’elle apparaisse au bout de la rue ou sur le trottoir d’en face pour transformer le quartier pavillonnaire en quartier « de lisière ».
Le site est en travaux au moment de l’élaboration de cet atlas (2012). L’opération est contenue dans les contours du fort et se démarque de son voisinage, tant par la fortification qui l’entoure que par les formes architecturales.
Des routes qui coupent la forêt
La RN118 et la RD2 découpent les massifs forestiers et rompent la continuité des allées forestières. La RN118, notamment, emprunte le tracé d’une allée principale et écrase le carrefour central de la forêt, les passages étant rejetés plus loin.
Le site du carrefour central de la forêt à Meudon jpg - 647.2 ko
Les routes au fort trafic empiètent sur le domaine naturel boisé, rompant leur tranquillité, les promenades et les continuités biologiques.
« La forêt de Meudon est une forêt domaniale qui est protégée par ce statut de domanialité, cependant on s’aperçoit que ses marges sont parfois grignotées. Je pense que dans le cadre de la trame verte et bleue, nous essaierons d’orienter le classement de cette forêt vers un classement de forêt de protection. »[Extrait d’entretien, Jean-Baptiste Le Corre, Grand Paris Seine Ouest]