Le Plateau et les vallons de Meudon et Clamart

Limites et voisinages

Le plateau est creusé par deux vallons orientés vers la Seine où la présence des forêts et celle de l’urbanisation sont indissociables. Le plateau boisé est limité par les sous-unités urbanisées de la vallée du Marivel au nord, et du plateau du Petit Clamart au sud. Vers l’ouest, la forêt se poursuit dans le département des Yvelines jusqu’à Versailles. Dans la partie urbanisée, le rebord du coteau de Seine forme une limite assez nette. Mais cette limite intra-urbaine est moins sensible vers Sèvres lorsqu’on se rapproche de la vallée du Marivel, et à peine perceptible à l’est du vallon de Clamart, vers le glacis de Châtillon-Montrouge.

Au nord et au sud, la forêt s’articule mal aux tissus urbains voisins, qu’il s’agisse des pavillons dans la vallée du Marivel, ou des quartiers de logements collectifs à Meudon-la-Forêt. Les beaux cimetières paysagers de Robert Auzelle et les équipements sportifs s’interposent au sud.

Motifs et compositions du paysage

Horizons de nature

Un patrimoine naturel et artistique d’exception, deux perspectives interrompues

La sous-unité dispose d’un exceptionnel patrimoine paysager constitué de la forêt à laquelle est associée une des créations les plus remarquables d’André Le Nôtre.
Les bois de chasse, structurés par leurs carrefours en étoile, assurent une présence sensible de la nature toute proche de Paris, et semblent là depuis toujours. L’aristocratie y a associé des châteaux et de remarquables œuvres qui, aujourd’hui encore, marquent le paysage, parmi lesquelles la perspective du château de Meudon.

Le dispositif s’empare d’une position du relief, le rebord du vallon, pour transfigurer le site réel : l’œuvre n’est pas seulement profondément ancrée dans le socle, elle incarne le lieu.

La perspective se développe dans toutes les dimensions de l’espace : du nord au sud, elle traverse les reliefs pour en tirer parti, entre le point de mire du Mont-Valérien au nord, et l’ouverture vers le ciel du plateau au sud. Latéralement, la terrasse sculpte le rebord du vallon et en exploite les capacités de belvédère, tout en soulignant la lisière de la forêt, comme à Saint-Germain.

« Ce sont des paysages qui sont reconnus sur le territoire. Dans la forêt de Meudon, il y a un peu plus de 3 millions de visiteurs par an. C’est assez marquant sur le territoire, ce sont des choses qu’on ne retrouve pas partout. C’est hérité de l’histoire parce que tous ces domaines forestiers étaient des domaines forestiers royaux »
[Extrait d’entretien, Jean-Baptiste Le Corre, Grand Paris Seine Ouest]
« La grande perspective de Meudon a été rayée de la carte. On essaie maintenant de la retrouver et de la reconstituer, et elle l’est aujourd’hui en grande partie mais pas entièrement, c’est long. »
[Extrait d’entretien, Lionel Favier, Neuilly Puteaux Seine Ecologie]
Au nord, le domaine de Bellevue n’a laissé qu’une terrasse et un tracé de rues desservant désormais des ensembles résidentiels ou pavillonnaires. Quant à Fleury, il ne reste du domaine conçu par Le Nôtre que le carrefour des allées forestières. Le site occupé par l’ONERA (Centre français de recherche aérospatiale) s’insère également dans la perspective du vallon. L’axe existe pourtant toujours et pourrait retrouver la force du lien qu’il instaure entre la vallée et le plateau. Urbanisation des vallons et tissus pavillonnaires

Initialement, plusieurs villages ont occupé le vallon de Meudon : Meudon au pied de la terrasse, Fleury sur le versant opposé, le Val un peu plus bas tandis que Clamart se positionne en lisière, à la naissance d’un autre vallon. Ces villages ont évolué et se sont étendus, d’abord sur les versants ou le fond des vallons, puis sous toutes les parties non boisées, devenus ainsi moins lisibles.

Les secteurs pavillonnaires ont investi la majorité des anciens territoires de cultures, et sont ponctués d’ensembles résidentiels parfois plus denses.
Le relief général offre des percées vers Paris dans l’axe des rues orientées dans la pente, et il arrive que la proximité des forêts se fasse sensible depuis l’espace public.
A l’approche du coteau de Seine, le fort d’Issy et l’hôpital Percy imposent des volumes plus importants.

Des routes qui coupent la forêt

La RN118 et la RD2 découpent les massifs forestiers et rompent la continuité des allées forestières. La RN118, notamment, emprunte le tracé d’une allée principale et écrase le carrefour central de la forêt, les passages étant rejetés plus loin.

« La forêt de Meudon est une forêt domaniale qui est protégée par ce statut de domanialité, cependant on s’aperçoit que ses marges sont parfois grignotées. Je pense que dans le cadre de la trame verte et bleue, nous essaierons d’orienter le classement de cette forêt vers un classement de forêt de protection. »
[Extrait d’entretien, Jean-Baptiste Le Corre, Grand Paris Seine Ouest]

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