Du plateau à la Seine, le paysage du coteau

Le coteau de la Seine

Une séquence d’un paysage majeur

Cette fiche analyse une séquence du coteau de Seine, en détaille les dimensions paysagères, et rappelle les enjeux qui leur sont liés. Si la séquence étudiée se limite à portion du territoire de Suresnes, il importe de souligner que le coteau constitue une structure paysagère plus vaste, et que l’échelle de ses caractères paysagers dépasse largement le relief lui-même : les effets d’horizon et les panoramas offerts à partir des points de vue concernent le site de toute la métropole (cf. la sous-unité de paysage La seine des belvédères).

Une structure étagée

Première séquence : un parc et des vues au sommet

Très boisé, le Mont-Valérien offre une ambiance de parc. Il joue un rôle essentiel dans les nombreuses vues lointaines où il compose un horizon de nature à la métropole. Le Mont n’est cependant accessible que partiellement mais une promenade permet d’en faire le tour. Dans la séquence analysée, le cimetière des soldats américains forme un paysage organisé et le mémorial se présente comme une « fabrique » adossée à la végétation, ouverte sur la vue exceptionnelle sur la métropole.
La terrasse Feucheray, un des plus notables belvédères de l’agglomération, offre une vue magistrale sur le paysage parisien.

Deuxième séquence : un ensemble de villas, de voies ferrées, et de cadrages

Dans la séquence située sous le Mont-Valérien, les villas, leurs jardins, leurs clôtures sont indissociables du relief du coteau. En effet, les perspectives des rues, les motifs de soutènement, certains petits passages directement dans la pente, contribuent à caractériser le paysage dans une expression du relief. Quelques vues apparaissent au détour d’une rue, d’un passage, d’un terrain vacant.
Les voies ferrées (chemin de fer, tramway) scandent le coteau, ouvrant des brèches dans le tissu des villas et offrant quelques vues lointaines.

Troisième séquence : le bâti plus haut en partie basse

Le contraste est vif entre le haut et le bas du coteau. Dans la partie basse, moins pentue, les formes bâties sont très différentes, plus hautes, plus denses et la présence des jardins s’estompe.
La structure de territoire est ainsi lisible. Cependant certains bâtiments viennent s’interposer dans des logiques de perspectives, perturbent la lisibilité du paysage et déséquilibrent l’organisation du coteau. Il s’agit notamment de la masse imposante de l’hôpital Foch, et des logements « Suresnes-Longchamps », tous situés dans la perspective du boulevard Henri Sellier qui prolonge le pont de Suresnes.
La séquence est aussi marquée par les ambiances singulières du « village anglais », une des premières opérations de logements succédant, dans les années 1920, à des activités.

Quatrième séquence : la Seine peu abordable

Tout le coteau domine la Seine où débouchent les parcours. Le fleuve ouvre alors ses vastes perspectives, et s’articule au front boisé du bois de Boulogne.
Les quais restent malheureusement occupés par la RD7 et son importante circulation, et les berges ne sont pas encore aménagées pour accueillir des circulations piétonnes. Cependant, en l’absence d’obstacles visuels (péniches, haies et clôtures), les usagers de la route peuvent bénéficier du paysage.
En face, la séquence du bois de Boulogne offre un beau front boisé le long du fleuve. Cependant, depis le Bois de Boulogne, on ne trouve pas d’accès aux berges, ni de vues depuis la RD1. Ainsi, le pont de Suresnes, pourtant majeur, ne s’articule pas aux berges.

Entretenir et valoriser un paysage majeur

Le coteau constitue un paysage de très grande valeur à l’échelle de la métropole. Il justifie une attention particulière, de sorte à entretenir ses fonctions paysagères d’horizon identifiable, de point de vue, et à valoriser sa capacité à constituer un site de promenade pour les Suresnois et les habitants de la métropole.
Diverses actions sont envisageables :

  • Mettre en place un dispositif de « veille paysagère » sur l’ensemble du coteau, appuyé sur une étude approfondie et un outil de contextualisation, comme une grande maquette. Tout projet sur le coteau serait ainsi contextualisé et son incidence paysagère évaluée ;
  • Envisager un plan de paysage à l’échelle de l’ensemble du coteau, identifiant les dispositions de protection, de cadrage des formes urbaines, d’actions sur le bâti et les espaces publics, le tout en concertation entre les nombreux partenaires du site ;
  • Poursuivre la valorisation paysagère du Mont-Valérien, étendre les capacités de promenades, valoriser davantage les points de vue ;
  • Maintenir le caractère de la séquence des villas, assurer la pérennité des jardins ;
  • Identifier tous les points de vue même modestes pour en assurer le maintien, aménager de nouveaux points de vue à l’occasion ;
  • Analyser les paysages ouverts par les voies ferrées et imaginer les compositions paysagères qu’elles peuvent occasionner ;
  • En partie basse, penser une évolution à terme des grandes opérations bâties et d’éventuelles dispositions de cadrage de leur incidence paysagère ;
  • Aménager des parcours piétons et cycles en bord de Seine, apaiser la circulation de la RD 7. Composer également une meilleure accessibilité aux berges de la Seine du côté du bois de Boulogne ;
  • Favoriser des parcours de découverte et de promenade sur l’ensemble du coteau, depuis le Mont-Valérien jusqu’à la Seine, à l’instar du programme énoncé plus au sud par Jacques Sgard 1 .


Notes et références

1Étude paysagère des coteaux du Val de Seine, étude réalisée pour le Syndicat Mixte du Val-de-Seine en 1997

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