La Plaine des Champs-Philippe
Nanterre, Courbevoie jpg - 1.2 Mo
De nombreux types de tissus différents se juxtaposent dans ce morceau de ville qui semble être défini uniquement par ses limites. Par contraste, la silhouette de la Défense caractérise un horizon très volontairement composé.
Carte de la sous-unité de la Plaine des Champs-Philippe jpg - 469.7 ko
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Limites et voisinages
Les infrastructures, particulièrement concentrées dans ce secteur de la boucle, dessinent les contours de la sous-unité de la Plaine des Champs-Philippe. Ce sont les caractères de ses tissus urbains (zones d’activité, équipements, habitat) qui la différencient des sous-unités voisines.
L’autoroute A86 au nord, la RD 992 à l’est, les voies de chemin de fer à l’ouest, contribuent à couper ce territoire de son contexte. Les voies ferrées morcellent également l’intérieur de son périmètre.
La Défense apparaît souvent dans les perspectives.
Motifs et compositions du paysage
Nanterre, secteur de la future gare de la Folie jpg - 1.2 Mo
Les voies ferrées scandent l’espace où se juxtaposent les formes diverses, notamment les activités dont beaucoup sont en voie de mutation.
Coupe NNO-SSE, de la Seine à La Défense jpg - 783.5 ko
A l’intérieur de limites identifiables, la sous-unité de la Plaine des Champs-Philippe rassemble des typologies urbaines et des échelles variées, recoupées par de nombreuses infrastructures.
Peu ou pas d’horizons de nature
Ni les reliefs, ni les cours d’eau, ni la végétation ne viennent caractériser le territoire. Seul le ciel, dans les ouvertures de voies ferrées ou dans les perspectives, apporte une présence de motif naturel.
Cartes du relief et de la végétation jpg - 858.3 ko
Aucun relief notable ne caractérise la sous-unité, par ailleurs peu arborée, en raison de sa vocation d’activité.
« Les autoroutes, l’échangeur, le faisceau ferroviaire, constituent eux-mêmes un paysage compte-tenu de leur taille. »« Les infrastructures (les grandes lignes Paris Saint-Lazare, les ouvrages de l’autoroute A14 au dessus de la Seine, ceux du RER au-dessus de la Seine, les ouvrages du RER qui longent les cités Anatole France et Provinces françaises, la grande ligne Paris Normandie, l’A86, l’échangeur, le pont de Rouen) font aujourd’hui partie de l’identité de Nanterre. Elles sont un élément fort du paysage. Elles ont généré des "non lieux" pendant de nombreuses années dont on a commencé la reconquête (…) »[Extraits d’entretien, Aldrig Vallée, Manuel Moussu, Marion Benoist-Mouton, Nanterre]
Au sein de ce morcellement, les développements urbains (principalement des zones d’activité, mais aussi l’hôpital de Nanterre au nord, l’université et les logements sociaux du petit Nanterre, le nouveau quartier des faubourgs de l’Arche…) se réalisent par juxtaposition d’opérations. Au sud, deux cimetières tendent à confirmer la vocation de Edge Town (bordure de ville) du secteur, où se concentrent de nombreux espaces servants.
L’ensemble n’ayant pas réellement de cohérence, la sous-unité se trouve ainsi définie « par défaut », le désordre fait de juxtapositions et de collages incontrôlés, contrastant vivement avec les ordonnancements manifestes de la Défense, et plus encore du quartier des Terrasses à Nanterre.
L’avenue Arago offre toutefois une structure identifiable en lien avec les unités voisines.
« Nanterre marque une grosse rupture dans le tissu urbain environnant (Asnières, Colombes, Bois Colombes, La Garenne-Colombes, etc…) plutôt uniforme par son architecture »[Extrait d’entretien, Aldrig Vallée, Nanterre]« Le paysage est constitué (…) des grandes cités d’habitat pour plusieurs d’entre elles marquées par la verticalité (…), des grandes zones d’activités, notamment tertiaires où le choix n’a pas été d’adopter le parti vertical, puisque en dehors de la troisième tour de la Société générale à proximité de la Défense, la seule autre grande tour de bureaux est la préfecture grand repère, au cœur de l’axe. »[Extrait d’entretien, Manuel Moussu, Nanterre]« Une des caractéristiques de Nanterre, sont les rapports paradoxaux entre le plein le vide, le grand le petit, les rapports d’échelle, les contrastes (…) Il y a des endroits où on peut être surpris par la beauté ou l’esthétique qui naît de ce contraste, cette caractérisation un peu spectaculaire. »« Une illustration possible [de ces contrastes] est l’avenue Jenny dans le secteur des Groues où on trouve du pavillonnaire aux pieds de la Défense. »[Extraits d’entretien, Aldrig Vallée, Manuel Moussu, Nanterre]
L’effet des juxtapositions est relevé par les acteurs, qui identifient un enjeu de suture pour redonner du lien au territoire.
« Les projets de couture urbaine des différents quartiers consistent à intervenir sur les infrastructures, notamment sur le quartier des Provinces françaises en lienavec l’université, en réalisant le projet de cœur du quartier ainsi que les Terrasses. »« Les bouleversements paysagers y sont considérables : autour de Nanterre-Université, il y aura la nouvelle gare et le programme mixte et dense de la ZAC Seine Arche. Ce sera demain un pôle de vie avec une densité assez forte, pensée comme telle pour créer un endroit clé entre l’université et la cité administrative et les cités, une zone d’intensité urbaine assez élevée profitant de la desserte du pôle gare. »[Extraits d’entretien, Marion Benoist-Mouton, Manuel Moussu, Nanterre]
Nanterre, rue Jenny jpg - 1.7 Mo
La rue bordée de petits pavillons met en perspective le motif de l’arche de La Défense.
Les voies ferrées jpg - 1.6 Mo
Derrière les Terrasses à Nanterre, le faisceau des voies ferrées, large et infranchissable, coupe le territoire. Mais il ouvre aussi des perspectives vers la Défense toute voisine, et, dans l’autre sens, vers les buttes d’Orgemont et du Parisis.
Le tramway et les travaux en cours pourraient contribuer à atténuer les effets de contraste et de coupure induits par la RD 992 en bordure d’unité.
Secteurs d'activité jpg - 1.2 Mo
Grandes emprises, longues clôtures, bâtiments en formes de « boîtes », les zones d’activité se ressemblent. La présence d'activités industrielles et artisanales au contact de l'univers tertiaire de La Défense apporte également une mixité qui fait vibrer la ville.
L'université Paris X Nanterre jpg - 1 Mo
Les bâtiments sont répartis dans un grand espace vert, selon le modèle du campus.
« On est vraiment dans le concept de campus américain, bien que dans une version française plus classique, avec des grands espaces verts autour de grands équipements. »« Le paysage à Nanterre-Université est assez remarquable, avec un rapport au ciel quasi-unique en Ile-de-France et des vues vers la Défense. C’est un paysage remarquable intégrant un des grands poumons verts de la ville »[Extraits d’entretien, Aldrig Vallée, Manuel Moussu, Nanterre]
Trois grandes cités sont présentes dans la sous-unité de la Plaine des Champs-Philippe : les Provinces françaises à proximité immédiate des Terrasses, les Pâquerettes et Anatole France le long de l’A86. Dans les trois quartiers, l’implantation des barres est réglée sur les points cardinaux (nord-sud ou est-ouest), en décalage avec le parcellaire initial. Les barres se présentent ainsi « de biais ». Les difficultés à identifier la forme du volume non bâti contribuent à créer un paysage en désordre.
« La politique de la table rase des années 1950-60 a fait disparaître des pans entiers du tissu de Nanterre, pour permettre la création de toutes les grandes cités de la ville autour de ce qui sera plus tard le grand projet d’axe historique : (…) les Terrasses de Nanterre. Ces grandes cités marquent le paysage dans les des années 1960-70 par l’adoption d’une architecture essentiellement verticale. [Cet] urbanisme de tours et de barres marque l’axe historique, (…) avec d’un côté le quartier Anatole France et de l’autre les grands tripodes de Rathelot.[Extrait d’entretien, Manuel Moussu, Nanterre]
Le petit Nanterre (Photo non créditée) jpg - 148 ko
L’édification des cités de logements a pour but à partir des années 1960 d’offrir des logements notamment aux habitants des bidonvilles. Le contraste entre les baraques du bidonville du Petit Nanterre et le volume très stylisé et contemporain du CNIT, sorte de colline se détachent sur l’horizon, a contribué à rendre « esthétique » ce paysage pourtant misérable.
Quartier du faubourg de l'Arche jpg - 375.8 ko
Photo google street view
L’opération à l’architecture singulière est située au bord du cimetière des Fauvelles.
Nanterre, avenue Arago jpg - 1.6 Mo
Dans le contexte de collages et de juxtapositions, l’axe de l’avenue Arago offre une référence de continuité, renforcée par l’alignement des platanes.