La Plaine des Champs-Philippe

Limites et voisinages

Les infrastructures, particulièrement concentrées dans ce secteur de la boucle, dessinent les contours de la sous-unité de la Plaine des Champs-Philippe. Ce sont les caractères de ses tissus urbains (zones d’activité, équipements, habitat) qui la différencient des sous-unités voisines.
L’autoroute A86 au nord, la RD 992 à l’est, les voies de chemin de fer à l’ouest, contribuent à couper ce territoire de son contexte. Les voies ferrées morcellent également l’intérieur de son périmètre.
La Défense apparaît souvent dans les perspectives.

Motifs et compositions du paysage

Peu ou pas d’horizons de nature

Ni les reliefs, ni les cours d’eau, ni la végétation ne viennent caractériser le territoire. Seul le ciel, dans les ouvertures de voies ferrées ou dans les perspectives, apporte une présence de motif naturel.

Une mosaïque d’activités et d’opérations, morcelée par les voies ferrées Le territoire de la sous-unité est doublement discontinu. Les voies ferrées s’y entrecroisent et découpent en divers morceaux un territoire qui devient difficilement franchissable. Cette partie de la plaine est peu identifiée sinon comme « passage » entre la Défense et les secteurs urbains de Courbevoie et Colombes. Les emprises des voies apportent toutefois au site une part de son caractère paysager, ouvrant dans le tissu des respirations sur le ciel.
« Les autoroutes, l’échangeur, le faisceau ferroviaire, constituent eux-mêmes un paysage compte-tenu de leur taille. »
« Les infrastructures (les grandes lignes Paris Saint-Lazare, les ouvrages de l’autoroute A14 au dessus de la Seine, ceux du RER au-dessus de la Seine, les ouvrages du RER qui longent les cités Anatole France et Provinces françaises, la grande ligne Paris Normandie, l’A86, l’échangeur, le pont de Rouen) font aujourd’hui partie de l’identité de Nanterre. Elles sont un élément fort du paysage. Elles ont généré des "non lieux" pendant de nombreuses années dont on a commencé la reconquête (…) »
[Extraits d’entretien, Aldrig Vallée, Manuel Moussu, Marion Benoist-Mouton, Nanterre]

Au sein de ce morcellement, les développements urbains (principalement des zones d’activité, mais aussi l’hôpital de Nanterre au nord, l’université et les logements sociaux du petit Nanterre, le nouveau quartier des faubourgs de l’Arche…) se réalisent par juxtaposition d’opérations. Au sud, deux cimetières tendent à confirmer la vocation de Edge Town (bordure de ville) du secteur, où se concentrent de nombreux espaces servants.
L’ensemble n’ayant pas réellement de cohérence, la sous-unité se trouve ainsi définie « par défaut », le désordre fait de juxtapositions et de collages incontrôlés, contrastant vivement avec les ordonnancements manifestes de la Défense, et plus encore du quartier des Terrasses à Nanterre.
L’avenue Arago offre toutefois une structure identifiable en lien avec les unités voisines.

« Nanterre marque une grosse rupture dans le tissu urbain environnant (Asnières, Colombes, Bois Colombes, La Garenne-Colombes, etc…) plutôt uniforme par son architecture »
[Extrait d’entretien, Aldrig Vallée, Nanterre]
 
« Le paysage est constitué (…) des grandes cités d’habitat pour plusieurs d’entre elles marquées par la verticalité (…), des grandes zones d’activités, notamment tertiaires où le choix n’a pas été d’adopter le parti vertical, puisque en dehors de la troisième tour de la Société générale à proximité de la Défense, la seule autre grande tour de bureaux est la préfecture grand repère, au cœur de l’axe. »
[Extrait d’entretien, Manuel Moussu, Nanterre]
 
« Une des caractéristiques de Nanterre, sont les rapports paradoxaux entre le plein le vide, le grand le petit, les rapports d’échelle, les contrastes (…) Il y a des endroits où on peut être surpris par la beauté ou l’esthétique qui naît de ce contraste, cette caractérisation un peu spectaculaire. »
« Une illustration possible [de ces contrastes] est l’avenue Jenny dans le secteur des Groues où on trouve du pavillonnaire aux pieds de la Défense. »
[Extraits d’entretien, Aldrig Vallée, Manuel Moussu, Nanterre]

L’effet des juxtapositions est relevé par les acteurs, qui identifient un enjeu de suture pour redonner du lien au territoire.

« Les projets de couture urbaine des différents quartiers consistent à intervenir sur les infrastructures, notamment sur le quartier des Provinces françaises en lien
avec l’université, en réalisant le projet de cœur du quartier ainsi que les Terrasses. »
« Les bouleversements paysagers y sont considérables : autour de Nanterre-Université, il y aura la nouvelle gare et le programme mixte et dense de la ZAC Seine Arche. Ce sera demain un pôle de vie avec une densité assez forte, pensée comme telle pour créer un endroit clé entre l’université et la cité administrative et les cités, une zone d’intensité urbaine assez élevée profitant de la desserte du pôle gare. »
[Extraits d’entretien, Marion Benoist-Mouton, Manuel Moussu, Nanterre]
« On est vraiment dans le concept de campus américain, bien que dans une version française plus classique, avec des grands espaces verts autour de grands équipements. »
« Le paysage à Nanterre-Université est assez remarquable, avec un rapport au ciel quasi-unique en Ile-de-France et des vues vers la Défense. C’est un paysage remarquable intégrant un des grands poumons verts de la ville »
[Extraits d’entretien, Aldrig Vallée, Manuel Moussu, Nanterre]
« La politique de la table rase des années 1950-60 a fait disparaître des pans entiers du tissu de Nanterre, pour permettre la création de toutes les grandes cités de la ville autour de ce qui sera plus tard le grand projet d’axe historique : (…) les Terrasses de Nanterre. Ces grandes cités marquent le paysage dans les des années 1960-70 par l’adoption d’une architecture essentiellement verticale. [Cet] urbanisme de tours et de barres marque l’axe historique, (…) avec d’un côté le quartier Anatole France et de l’autre les grands tripodes de Rathelot.
[Extrait d’entretien, Manuel Moussu, Nanterre]

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