La Plaine d’Asnières-Colombes

Limites et voisinages

La différenciation des tissus détermine la création de la sous-unité de la Plaine d’Asnières-Colombes au sein de l’unité de la boucle : associant villages anciens, îlots fermés et secteurs pavillonnaires, elle se différencie de ses voisines où dominent soit les zones d’activité, soit les grandes cités de tours et de barres.
La RD 992 à l’ouest et la RD 19 à l’est dessinent assez nettement les limites entre les tissus.
Les transitions se font plus progressives au nord, où les formes urbaines des tours et barres succèdent aux pavillons, et au sud, où la sensation du relief du coteau et le ressenti de la Seine déterminent l’entrée dans la sous-unité de la Seine des belvédères.

Motifs et compositions du paysage

La nature dans les jardins et dans le ciel Parmi les éléments de nature, la végétation des jardins et des rues semble la plus notable, et le ciel peut apparaître comme une référence naturelle quand un dégagement plus important lui donne davantage de présence, comme au-dessus des voies ferrées. Des traces du passé agricole et naturel ne restent que les orientations parcellaires. Le tracé de la garenne est maintenant celui de la ville de la Garenne-Colombes où les parcelles ont gardé peu ou prou les dimensions et orientations des anciennes cultures. De petits passages hérités du passé agricole apportent encore à certains quartiers pavillonnaires une note caractéristique d’échelle et d’ambiance. Le sol plat de cette partie de boucle n’offre pas d’accroche notable, et le territoire ne présente pas de motifs naturels marquant (ni ruisseau, ni forêt, la garenne de Colombes a totalement disparu).
« La seule survivance de la période agricole est la configuration de la trame foncière avec des propriétés, notamment sur les coteaux, qui sont des propriétés en lanière, serrées étroites. »
[Extrait d’entretien, Patrick Chaimovitch, maire adjoint à l’urbanisme et à l’aménagement de Colombes]

Dans l’ensemble, ce territoire est éloigné des motifs majeurs du socle naturel, et ses ambiances reposent surtout sur les dispositions urbaines.

Une vaste nappe urbaine faite de divers tissus

Dans le « continuum urbain » qui caractérise la sous-unité, se côtoient plusieurs types de tissus, qui présentent des échelles et des ambiances diversifiés.

Au sud-est, vers Paris, on reconnaît l’organisation et les échelles haussmanniennes (îlots fermés, hauteurs dépassant rarement les R+5, commerces animant les rez-de-chaussée). Progressivement, en s’éloignant vers le nord-ouest, les tissus pavillonnaires succèdent aux ambiances de « ville ». Édifiés fin XIXème et début XXème siècles, ils utilisent souvent la pierre meulière. La beauté des matières et des teintes de la pierre constitue un élément d’ambiance qui qualifie les paysages. Les quartiers de pavillons peuvent localement présenter des éléments de variété, et proposer, à une échelle de proximité, des éléments de reconnaissance. Vus dans leur ensemble, ils composent un paysage plus répétitif, qui a occasionné des représentations paysagères relatives au type de la rue pavillonnaire "de banlieue", mais pas de représentation localisée.

Les anciens villages de la plaine de Colombes et Gennevilliers (les autres communes sont des créations récentes, Asnières et Courbevoie sont en bord de Seine) apportent une note différente, où l’on peut encore lire une structure patrimoniale, mais ils ont été fortement remodelés. A Colombes, par exemple, un grand immeuble pyramidal à R+17 domine le centre initial du village, auquel il donne un repère.

« Le paysage [de Colombes] est très varié (…) c’est très décousu, très perturbé. C’est une ville qui s’est construite comme beaucoup en banlieue au fil des décennies. D’où une difficulté à définir ce qu’est le paysage urbain de Colombes. (…) Il est très hétéroclite. »
[Extrait d’entretien, Patrick Chaimovitch, maire adjoint à l’urbanisme et à l’aménagement de Colombes]
« Asnières est un cas particulier et très intéressant parce que c’est une ville assez fragmentée, assez hétérogène, ce qui fait d’ailleurs son charme mais avec une grande diversité des paysages : diversité morphologique, mais aussi diversité construite par l’histoire. »
[Extrait d’entretien, Hélène Streiff, Asnières-sur-Seine]

A l’automne 2013, un secteur d’activités de Bois-Colombes (site IBM) fait l’objet d’un renouvellement urbain. Il combine des immeubles de bureaux et un développement de type « haussmannien » : immeubles à l’alignement, hauteurs parisiennes.

« Nous considérons que [la zone pavillonnaire] est le poumon vert de Colombes, parce qu’il y a des squares, des parcs, et un maillage de rues qu’on appelle ‘les petites avenues’), (…) où on peut se promener facilement à pied avec ses enfants, les poussettes, etc… ce qui est très agréable et donne une vue sur les jardins. »
[Extrait d’entretien, Patrick Chaimovitch, maire adjoint à l’urbanisme et à l’aménagement de Colombes]

Les quartiers pavillonnaires sont également extrêmement valorisés à Asnières-sur-Seine,
où ils sont appelés « ville des jardins » et considérés comme le « bijou » de la commune.

« La zone pavillonnaire est assez exceptionnelle, elle se trouve dans la lignée de celle de Bois-Colombes, de Courbevoie, Bécon, Colombes (…). Souvent la direction de l’urbanisme emploie [pour la qualifier] le mot : « ville des jardins » (…) La ville dispose d’assez peu d’espaces verts. Nous n’avons pas un ratio d’espaces verts par habitant très important. Mais ce manque est atténué par le fait que les jardins privés donnent une impression de verdissement et un cadre assez pittoresque, un patrimoine bâti, de jolies maisons, des villas bourgeoises du XIXe et du début XXe, un tissu pavillonnaire faubourien mais assez joliment restauré. »
« Cette ‘ville des jardins’, qualifiant le tissu pavillonnaire (…) est un vecteur de l’attractivité de la ville. Il faut le préserver. (…) C’est important d’offrir un environnement très qualitatif, si près de Paris, si bien desservi en transport en commun (nous sommes à 10 mn de Saint-Lazare), pour offrir du pavillonnaire et des jardins. »
[Extrait d’entretien, Hélène Streiff, Pierre Chiffre, Asnières-sur-Seine]
« Dans le secteur résidentiel de la commune, nous avons [tout d’abord] un paysage qui est très marqué par le tissu de grands ensembles (…), autour le quartier dit « du centre ville » - bien qu’à Gennevilliers, on cherche un peu le centre ville - (…) et le secteur du village, qui est le tissu ancien Gennevillois. Il est aujourd’hui traversé par le tramway, ce qui à mon sens, a permis de nettement améliorer la qualité des espaces publics du village. »
[Extraits d’entretien, Laurent Govehovitch, Gennevilliers]
Quelques perspectives, de nombreuses voies ferrées et des tramways Quelques axes, articulés aux ponts de la Seine comme la RD 908, se distinguent et composent des perspectives dans le tissu de la plaine, ouvrant parfois sur des horizons plus éloignés, des reliefs ou des immeubles repères situés au-delà de la boucle. Mais, dans l’ensemble, et malgré l’importance du territoire urbanisé, les voies ne sont que faiblement hiérarchisées.

De nombreuses voies ferrées, dont la présence a motivé le développement urbain du secteur, recoupent les tissus dans lesquels ils créent des brèches. Ces perspectives, ouvertes généreusement , représentent pour la plaine un potentiel de paysages, permettant des respirations de l’espace, la perception du ciel et de toutes ses variations, et celle du sol, même occupé par les voies du chemin de fer. Aujourd’hui souvent bordées de fonds de parcelles, elles représentent un potentiel de composition de paysages urbains associant plus généreusement les façades environnantes.

Les lignes de tramway se développent et donnent à l’espace public de nouveaux caractères. Ils créent des liens plus forts entre les tissus contrastés ,et s’accompagnent souvent d’aménagements soignés faisant volontiers appel à la végétation.

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