Les Rebords de la Vallée aux Loups

publié le 6 février 2014 (modifié le 9 juillet 2015)

Le rebord festonné et boisé du plateau accueille une concentration remarquable de parcs, ainsi que la cité-jardin de la Butte-Rouge, pour former un des sites d’intensité paysagère du département.

Cité de la Butte-Rouge à Châtenay-Malabry  en grand format (nouvelle fenêtre)
Cité de la Butte-Rouge à Châtenay-Malabry
Le rebord du plateau offre des vues lointaines au-dessus de la cité. Calé sur le relief, le quartier constitue un exemple de composition urbaine combinée à une structure de jardin.

Carte de la sous-unité des Rebords de la Vallée aux Loups  en grand format (nouvelle fenêtre)
Carte de la sous-unité des Rebords de la Vallée aux Loups
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Limites et voisinages

La forme singulière des reliefs, associée à la concentration des parcs et jardins, distingue cette sous-unité de ses voisines. Elle correspond à la séquence très festonnée du rebord du plateau du Petit Clamart, que le plateau lui-même limite au nord-ouest. Au sud, l’autoroute A86 instaure une forte limite avec la forêt de Verrières. Au sud-est, le périmètre est moins aisément déterminé, le territoire se poursuit sans rupture nette vers les vallons de Sceaux. La RD63 a été choisie pour limiter l’aire d’influence sensible des reliefs singuliers et des jardins.

Motifs et compositions du paysage

Vue depuis la terrasse du château de Sceaux  en grand format (nouvelle fenêtre)
Vue depuis la terrasse du château de Sceaux
Le rebord du plateau et l’abondante végétation qui l’accompagne constituent l’horizon de la perspective du château de Sceaux, dont le parc est de son côté un des principaux motifs que l’on peut observer depuis la terrasse du parc Henri Sellier.

Carte de localisation des coupes et des principaux axes (en jaune) en grand format (nouvelle fenêtre)
Carte de localisation des coupes et des principaux axes (en jaune)

Coupe 15, du Plessis-Robinson à L'Hay-les-Roses  en grand format (nouvelle fenêtre)
Coupe 15, du Plessis-Robinson à L’Hay-les-Roses
La coupe passe par le parc Henri Sellier, montrant la découpe du rebord de plateau et la position dominante de la terrasse édifiée à droite du parc.

Coupe 16, de Châtenay-Malabry à Massy  en grand format (nouvelle fenêtre)
Coupe 16, de Châtenay-Malabry à Massy
La coupe traverse ici un espace qui apparaît en creux, celui de la Vallée aux Loups proprement dite, où prend position le parc de Chateaubriand.

Horizons de nature

Carte du relief   en grand format (nouvelle fenêtre)
Carte du relief
La sous-unité correspond à une séquence singulière du rebord du plateau : les petits ruisseaux l’Aulnay, le ru des Blagis et le Châtenay, affluents de la Bièvre, y ont creusé des formes festonnées, une succession de « cirques » et de pointes qui ont motivé les créations de jardins. Le petit ruisseau de l’Ecoute-s’il-pleut, ne coulant qu’après la pluie, n’a peut-être pas eu tant d’effets, mais il est agréable de citer son nom si poétique.
Carte de la végétation  en grand format (nouvelle fenêtre)
Carte de la végétation
Les boisements des parcs et des jardins, particulièrement concentrés dans les versants aux reliefs marqués, caractérisent le territoire de la sous-unité. La présence végétale s’étend également au-delà, dans les jardins des quartiers pavillonnaires et dans les espaces publics de la cité-jardin.




























« Les pentes, les perspectives accentuent la présence des espaces verts dans ce territoire [Vallée scientifique de la Bièvre], avec de grands sites comme le parc de Sceaux [sous-unité paysagère des Vallons de Sceaux] mais aussi des sites de plus petite taille. »
[Extrait d’entretien, François Loscheider, Vallée Scientifique de la Bièvre]
 
« Les principaux atouts [du Plessis-Robinson] ce sont nos nombreux espaces verts. Nous avons la chance d’avoir le parc Henri Sellier, le bois de la Garenne, le bois de la Solitude, l’étang Colbert, la Vallée aux Loups qui n’est pas très loin [et qui est un territoire commun] avec Châtenay-Malabry. C’est un patrimoine vert qui est important (…). Nous sommes donc dans un cadre très vert, très verdoyant (…), un cadre qui est lié à la présence de la nature très abondante. »
[Extrait d’entretien, Philippe Pemezec, Maire du Plessis-Robinson]
 
« Le parc de la Vallée aux Loups est un parc départemental magnifique, son arboretum extraordinaire, la maison de Chateaubriand, etc. (…) C’est un parc très arboré, très soigné, un parc ‘musée’, très apprécié par la population. »
[Extrait d’entretien, Françoise Rodier, Châtenay-Malabry]
 
« Depuis le chemin de la Justice qui est le point le plus haut [de Châtenay-Malabry], il y a une vue plongeante sur le parc de Sceaux et un velum de verdure extraordinaire. Cela témoigne du rôle très important de la topographie. »
[Extrait d’entretien, Françoise Rodier, Châtenay-Malabry]
Vue du parc de Sceaux depuis la terrasse du parc Henri Sellier  en grand format (nouvelle fenêtre)
Vue du parc de Sceaux depuis la terrasse du parc Henri Sellier
Les espaces sont ainsi liés par la composition des jardins et leurs horizons, ainsi que par les ruisseaux des Blagis, de l’Aulnay et du Chatenay, qui ont sculpté les reliefs qui les accueillent.


Un territoire de parcs et de jardins
Les caractéristiques du site ont motivé l’instauration d’un grand nombre de parcs et de jardins qui forment un ensemble remarquable réuni par la forme en cirque du lieu qu’ils partagent.
Le patrimoine y est représenté par le parc Henri Sellier, le bois de la Cave, le jardin du musée Chateaubriand, l’arboretum des anciennes pépinières Croux auxquels on peut ajouter la cité-jardin de la Butte-Rouge, considérée comme un fleuron du patrimoine paysager.

Gérés pour beaucoup d’entre eux par le Conseil général, leur concentration est reconnue comme un capital à la fois culturel et naturel.

Le parc Henri Sellier
Le parc occupe le rebord du plateau. Principalement constitué d’une forêt, il aboutit, sur sa face est, à une superbe terrasse maçonnée qui domine un vaste territoire au sud de Paris. Le motif est à rapprocher des terrasses de Meudon et de Saint-Germain conçues par Le Nôtre dans des situations comparables. La vue n’est malheureusement pas aussi spectaculaire qu’elle devrait l’être, en raison de pavillons construits à proximité qui s’interposent, tout comme la végétation. Une gestion du panorama paraît nécessaire (automne 2013).

Parc Henri Sellier  en grand format (nouvelle fenêtre)
Parc Henri Sellier
Les ambiances forestières dominent l’essentiel de la surface du parc, animé également par un théâtre de verdure (à gauche). A droite, une allée percée dans la masse forestière se dirige tout droit vers la terrasse (dont la lumière mériterait d’être mieux dégagée).

Depuis la terrasse du parc Henri Sellier  en grand format (nouvelle fenêtre)
Depuis la terrasse du parc Henri Sellier
Vues vers l’institut Gustave Roussy à Villejuif (à gauche), vers l’aéroport d’Orly (à droite), avec les pavillons aux premiers plans.

Le belvédère occulté par la végétation  en grand format (nouvelle fenêtre)
Le belvédère occulté par la végétation
La terrasse a été dédiée à la vue, mais actuellement (automne 2013) la végétation s’interpose et ne permet pas d’en profiter.


Le bois de la Vallée aux Loups, le parc de la maison de Chateaubriand, l’arboretum
Avec l’Ile Verte, ces trois espaces occupent pour leur part un creux au revers du plateau. Dans l’écrin du bois, les jardins structurés par les ouvertures des perspectives font la part belle aux arbres isolés, les « sujets ». Ceux-ci sont distingués tant par leur position dans l’espace que par leurs variétés parfois très rares, et sont associés à l’histoire même de l’écrivain, son enfance à Combourg, son séjour en Amérique… Dans l’arboretum, ancienne pépinière, la botanique et la beauté des arbres sont mis en avant, au sein d’une autre composition qui associe, dans une vaste emprise, des ambiances romantiques, bucoliques, formelles, contribuant à la vaste parenthèse de jardins que forme l’ensemble au sein d’un environnement urbain.

Parc de la maison de Chateaubriand  en grand format (nouvelle fenêtre)
Parc de la maison de Chateaubriand
Les perspectives mettent en valeur le cadre boisé et les arbres situés sur les lisières qui se détachent comme autant de sujets, ainsi que la maison elle-même.

Détail dans le parc de la maison de Chateaubriand  en grand format (nouvelle fenêtre)
Détail dans le parc de la maison de Chateaubriand
Au cœur du bois de la vallée aux loups, le poète a lui-même planté de nombreux sujets, reliés à sa propre vie, ce qu’atteste ce Catalpa pittoresque, provenant d’Amérique.


La cité-jardin de la Butte-Rouge
La cité peut être considérée comme un « quartier paysage ». L’opération occupe un relief en creux, en lisière de la forêt de Verrières. Le quartier est véritablement structuré par un réseau d’espaces dédiés aux piétons, traités comme les allées d’un jardin aux lignes classiques : perspectives, bassin central, escaliers… Les bâtiments viennent se caler dans la structure paysagère, tandis que les voies routières paraissent tenues de rester discrètement à l’écart de la composition majeure.

« La cité jardin de la Butte-Rouge représente un tiers de la population [de Châtenay-Malabry], 11 000 habitants, 3 600 logements. En termes de paysage, c’est notre ‘phare’. (…) On ne trouve nulle part ailleurs des unités construites de cette emprise. (…) Les bâtiments ont été très intelligemment implantés dans les courbes de niveaux. Quand on regarde le plan d’aménagement à grande échelle, on voit que le paysage a été le fil conducteur de l’urbanisation de la cité jardin. Le paysage a été la clé de voûte de l’aménagement et les bâtiments sont venus s’insérer dans ce paysage. (…) A l’intérieur de la cité jardin, il y a à peu près 3 kilomètres de balades qui passent de squares en escaliers jardins, en promenades, en allées, une fontaine, des jardins familiaux. Il y a de très jolies balades à faire. »
[Extraits d’entretien, Françoise Rodier, Châtenay-Malabry]

Conçu comme une propriété close, le quartier souffre encore d’un effet de cloisonnement et manque d’articulations avec son environnement urbain. Le lien avec la forêt de Verrières est également rompu, du fait de l’A86, et on n’y accède plus facilement.

Le dialogue des arbres et de l'architecture  en grand format (nouvelle fenêtre)
Le dialogue des arbres et de l’architecture
A gauche, les pilotis du grand bâtiment courbe s’associent aux troncs pour formuler un seul espace à hauteur d’homme, tandis que la courbe du bâtiment forme un théâtre pour les frondaisons des arbres. A droite, la baie aux montants verticaux joue elle aussi avec les troncs, et offre aux usagers la sensation d’être dans l’espace des arbres.

Espaces publics  en grand format (nouvelle fenêtre)
Espaces publics
Le vocabulaire des jardins inspire les circulations piétonnes et les espaces publics. Au centre du quartier, le vaste bassin n’a plus d’eau, mais il joue manifestement bien son rôle de lieu public.

Potagers, forêt  en grand format (nouvelle fenêtre)
Potagers, forêt
Les jardins potagers (et fleuristes) sont associés à la composition du quartier qui donne aussi sur la forêt, mais pour quelques pas seulement, du fait de la coupure de l’A86.


Des formes urbaines éclectiques entre les jardins, et le centre de Fontenay-aux-Roses
Alors que le relief et les jardins donnent une unité au site, l’urbanisation se montre assez désordonnée en dehors de la Butte-Rouge. Elle est faite d’une multitude d’opérations immobilières juxtaposées, aux formes très diverses, et de secteurs d’habitat pavillonnaire. Dans ce désordre, l’axe du château de Sceaux, trop ténu, ne parvient pas à créer une structure de référence… En revanche, la RD 986 (avenue de la division Leclerc) joue mieux ce rôle au sud de la sous-unité.

« [Le territoire de la Vallée Scientifique de la Bièvre est organisé selon une] mosaïque urbaine, une juxtaposition de tissus : grands ensembles, tissus pavillonnaires divers parfois très qualifiés, parfois très ordinaires, vieux bourg, habitat continu, collectif intermédiaire. Il y a une interpénétration, une juxtaposition et une proximité entre ces tissus qu’on retrouve dans chacune des villes. »
[Extrait d’entretien, François Loscheider, Vallée scientifique de la Bièvre]
Aux portes de la Butte-Rouge en grand format (nouvelle fenêtre)
Aux portes de la Butte-Rouge
Aux portes du parc de la Vallée aux Loups en grand format (nouvelle fenêtre)
Aux portes du parc de la Vallée aux Loups

Maisons étagées à proximité du parc Henri Sellier  en grand format (nouvelle fenêtre)
Maisons étagées à proximité du parc Henri Sellier
Parmi les typologies architecturales variées, celle-ci propose des volumes sobres qui semblent destinés à ne pas concurrencer la présence des arbres dans l’espace, et donner le sentiment d’habiter l’ambiance boisée.


Les formes construites et formes urbaines sont nombreuses et variées, certaines s’inscrivent avec recherche dans le contexte arboré du secteur. L’étang Colbert fédère une pièce urbaine spécifique, à laquelle il apporte une jolie respiration et un reflet du ciel.

Etang Colbert, Plessis-Robinsson  en grand format (nouvelle fenêtre)
Etang Colbert, Plessis-Robinsson
La pièce d’eau est à la fois un espace de référence et une image : le reflet double la présence visuelle des façades en périphérie, et surtout celle du ciel.
« La zone pavillonnaire qui est sur les coteaux est peu étendue mais elle est préservée et nous souhaitons la préserver. »
[Extrait d’entretien, Philippe Pemezec, Maire du Plessis-Robinson]

Le centre ancien de Fontenay-aux-Roses est le seul pôle urbain historique de la sous-unité, il est en effet situé juste sous le rebord du plateau, sur la crête d’un éperon.

Espaces publics de Fontenay-aux-Roses  en grand format (nouvelle fenêtre)
Espaces publics de Fontenay-aux-Roses
A gauche, la perspective renforce la position sur le rebord, ouvrant une vue vers Paris que signale la tour Montparnasse.
A droite, même si la ville a évolué, l’église reste une référence, et les espaces publics en soignent les abords.

Espace publics, Fontenay-aux-Roses  en grand format (nouvelle fenêtre)
Espace publics, Fontenay-aux-Roses
Rue Boucicault, non loin de l’église, une place combine des bâtiments d’époques et de styles fort divers mal reliés les uns aux autres.