Les Rebords de la Vallée aux Loups
Limites et voisinages
La forme singulière des reliefs, associée à la concentration des parcs et jardins, distingue cette sous-unité de ses voisines. Elle correspond à la séquence très festonnée du rebord du plateau du Petit Clamart, que le plateau lui-même limite au nord-ouest. Au sud, l’autoroute A86 instaure une forte limite avec la forêt de Verrières. Au sud-est, le périmètre est moins aisément déterminé, le territoire se poursuit sans rupture nette vers les vallons de Sceaux. La RD63 a été choisie pour limiter l’aire d’influence sensible des reliefs singuliers et des jardins.
Motifs et compositions du paysage
Horizons de nature
« Les pentes, les perspectives accentuent la présence des espaces verts dans ce territoire [Vallée scientifique de la Bièvre], avec de grands sites comme le parc de Sceaux [sous-unité paysagère des Vallons de Sceaux] mais aussi des sites de plus petite taille. »[Extrait d’entretien, François Loscheider, Vallée Scientifique de la Bièvre]« Les principaux atouts [du Plessis-Robinson] ce sont nos nombreux espaces verts. Nous avons la chance d’avoir le parc Henri Sellier, le bois de la Garenne, le bois de la Solitude, l’étang Colbert, la Vallée aux Loups qui n’est pas très loin [et qui est un territoire commun] avec Châtenay-Malabry. C’est un patrimoine vert qui est important (…). Nous sommes donc dans un cadre très vert, très verdoyant (…), un cadre qui est lié à la présence de la nature très abondante. »[Extrait d’entretien, Philippe Pemezec, Maire du Plessis-Robinson]« Le parc de la Vallée aux Loups est un parc départemental magnifique, son arboretum extraordinaire, la maison de Chateaubriand, etc. (…) C’est un parc très arboré, très soigné, un parc ‘musée’, très apprécié par la population. »[Extrait d’entretien, Françoise Rodier, Châtenay-Malabry]« Depuis le chemin de la Justice qui est le point le plus haut [de Châtenay-Malabry], il y a une vue plongeante sur le parc de Sceaux et un velum de verdure extraordinaire. Cela témoigne du rôle très important de la topographie. »[Extrait d’entretien, Françoise Rodier, Châtenay-Malabry]
Un territoire de parcs et de jardins
Les caractéristiques du site ont motivé l’instauration d’un grand nombre de parcs et de jardins qui forment un ensemble remarquable réuni par la forme en cirque du lieu qu’ils partagent.
Le patrimoine y est représenté par le parc Henri Sellier, le bois de la Cave, le jardin du musée Chateaubriand, l’arboretum des anciennes pépinières Croux auxquels on peut ajouter la cité-jardin de la Butte-Rouge, considérée comme un fleuron du patrimoine paysager.
Gérés pour beaucoup d’entre eux par le Conseil général, leur concentration est reconnue comme un capital à la fois culturel et naturel.
Le parc Henri Sellier
Le parc occupe le rebord du plateau. Principalement constitué d’une forêt, il aboutit, sur sa face est, à une superbe terrasse maçonnée qui domine un vaste territoire au sud de Paris. Le motif est à rapprocher des terrasses de Meudon et de Saint-Germain conçues par Le Nôtre dans des situations comparables. La vue n’est malheureusement pas aussi spectaculaire qu’elle devrait l’être, en raison de pavillons construits à proximité qui s’interposent, tout comme la végétation. Une gestion du panorama paraît nécessaire (automne 2013).
Le bois de la Vallée aux Loups, le parc de la maison de Chateaubriand, l’arboretum
Avec l’Ile Verte, ces trois espaces occupent pour leur part un creux au revers du plateau. Dans l’écrin du bois, les jardins structurés par les ouvertures des perspectives font la part belle aux arbres isolés, les « sujets ». Ceux-ci sont distingués tant par leur position dans l’espace que par leurs variétés parfois très rares, et sont associés à l’histoire même de l’écrivain, son enfance à Combourg, son séjour en Amérique… Dans l’arboretum, ancienne pépinière, la botanique et la beauté des arbres sont mis en avant, au sein d’une autre composition qui associe, dans une vaste emprise, des ambiances romantiques, bucoliques, formelles, contribuant à la vaste parenthèse de jardins que forme l’ensemble au sein d’un environnement urbain.
La cité-jardin de la Butte-Rouge
La cité peut être considérée comme un « quartier paysage ». L’opération occupe un relief en creux, en lisière de la forêt de Verrières. Le quartier est véritablement structuré par un réseau d’espaces dédiés aux piétons, traités comme les allées d’un jardin aux lignes classiques : perspectives, bassin central, escaliers… Les bâtiments viennent se caler dans la structure paysagère, tandis que les voies routières paraissent tenues de rester discrètement à l’écart de la composition majeure.
« La cité jardin de la Butte-Rouge représente un tiers de la population [de Châtenay-Malabry], 11 000 habitants, 3 600 logements. En termes de paysage, c’est notre ‘phare’. (…) On ne trouve nulle part ailleurs des unités construites de cette emprise. (…) Les bâtiments ont été très intelligemment implantés dans les courbes de niveaux. Quand on regarde le plan d’aménagement à grande échelle, on voit que le paysage a été le fil conducteur de l’urbanisation de la cité jardin. Le paysage a été la clé de voûte de l’aménagement et les bâtiments sont venus s’insérer dans ce paysage. (…) A l’intérieur de la cité jardin, il y a à peu près 3 kilomètres de balades qui passent de squares en escaliers jardins, en promenades, en allées, une fontaine, des jardins familiaux. Il y a de très jolies balades à faire. »[Extraits d’entretien, Françoise Rodier, Châtenay-Malabry]
Conçu comme une propriété close, le quartier souffre encore d’un effet de cloisonnement et manque d’articulations avec son environnement urbain. Le lien avec la forêt de Verrières est également rompu, du fait de l’A86, et on n’y accède plus facilement.
Des formes urbaines éclectiques entre les jardins, et le centre de Fontenay-aux-Roses
Alors que le relief et les jardins donnent une unité au site, l’urbanisation se montre assez désordonnée en dehors de la Butte-Rouge. Elle est faite d’une multitude d’opérations immobilières juxtaposées, aux formes très diverses, et de secteurs d’habitat pavillonnaire. Dans ce désordre, l’axe du château de Sceaux, trop ténu, ne parvient pas à créer une structure de référence… En revanche, la RD 986 (avenue de la division Leclerc) joue mieux ce rôle au sud de la sous-unité.
« [Le territoire de la Vallée Scientifique de la Bièvre est organisé selon une] mosaïque urbaine, une juxtaposition de tissus : grands ensembles, tissus pavillonnaires divers parfois très qualifiés, parfois très ordinaires, vieux bourg, habitat continu, collectif intermédiaire. Il y a une interpénétration, une juxtaposition et une proximité entre ces tissus qu’on retrouve dans chacune des villes. »[Extrait d’entretien, François Loscheider, Vallée scientifique de la Bièvre]
Les formes construites et formes urbaines sont nombreuses et variées, certaines s’inscrivent avec recherche dans le contexte arboré du secteur. L’étang Colbert fédère une pièce urbaine spécifique, à laquelle il apporte une jolie respiration et un reflet du ciel.
« La zone pavillonnaire qui est sur les coteaux est peu étendue mais elle est préservée et nous souhaitons la préserver. »[Extrait d’entretien, Philippe Pemezec, Maire du Plessis-Robinson]
Le centre ancien de Fontenay-aux-Roses est le seul pôle urbain historique de la sous-unité, il est en effet situé juste sous le rebord du plateau, sur la crête d’un éperon.
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