La Plaine de Boulogne-Billancourt

Limites et voisinages

La sous-unité de la plaine de Boulogne se limite à la partie de la plaine urbanisée qui s’étend du bois de Boulogne et du boulevard périphérique aux bords de Seine. Elle dessine un demi-cercle très identifiable, un lieu en soi. Les berges du fleuve et l’île Seguin, sont incluses dans la sous-unité de « La Seine des belvédères ».

Motifs et compositions du paysage

La plaine de Boulogne-Billancourt se situe au « fond » de la boucle de la Seine. Elle semble ainsi constituer l’arène de l’amphithéâtre creusé par le fleuve au rebord du plateau.
A l’échelle de l’unité de la boucle d’Issy-les-Moulineaux à Clichy, la structure paysagère associe le fleuve au coteau et à la plaine en contrebas. C’est cette dernière qui forme la sous-unité. Des effets en sont sensibles, notamment lorsque le coteau apparaît à l’horizon des avenues de Boulogne.

Un sol plat, des arbres dans les rues, et des jardins

Le « fond » plat de la boucle présente peu d’altérations. La carte de la végétation donne des indications sur les plantations d’alignements, les jardins des propriétés cossues proches de la porte d’Auteuil et les grands parcs publics à proximité de la Seine : Albert Kahn et Rothschild. La Seine et le bois de Boulogne, principaux motifs de nature, se trouvent à la périphérie de la sous-unité.

Une ambiance proche des tissus parisiens

"De grands boulevards, du bâti de type haussmannien, c’est vrai que lorsqu’on passe du XVIe arrondissement de Paris à Boulogne, on ne voit pas la différence !"
[Extrait d’entretien, Jean-Baptiste Le-Corre, Grand Paris Seine Ouest]

Avec environ 18 000 habitants par km2, la sous-unité présente une forte densité urbaine - Boulogne-Billancourt est la deuxième ville la plus dense d’Île-de-France – et des ambiances proches de celles des tissus parisiens (îlots principalement fermés, gabarit proche de celui des immeubles haussmanniens).
L’ambiance souffre parfois d’une circulation très dense.

Que ce soit sur les bords de Seine, ou dans le centre près de la mairie, le renouvellement urbain, en créant de nouveaux espaces est sensible dans le paysage de la sous-unité. Le centre commercial des Passages est un exemple de ce renouvellement du tissu du centre-ville.

Des franges d’équipements partagées avec Paris Au nord, les secteurs des propriétés arborées, toutes proches de la porte d’Auteuil, participent du paysage des « beaux quartiers » de l’ouest parisien. Le long du bois de Boulogne et du boulevard périphérique, les équipements parisiens disposés sur la limite entre les villes, paraissent leur être communs. Les stades Roland-Garros, Jean-Bouin, Pierre-de-Coubertin et le Parc des Princes créent une articulation qui tend à estomper, en le recouvrant, l’effet de coupure du Périphérique.

Les serres d’Auteuil et la frange sud du Bois de Boulogne contribuent à cet effet de partage, l’autoroute A13 étant en partie couverte à cet endroit. Dans le même ordre d’esprit, le parc E. de Rothschild, situé à Boulogne, se trouve cependant du côté nord de l’autoroute, à proximité de l’hippodrome de Longchamp, et s’associe à l’espace « parisien » du bois.

Les quartiers du pont de Sèvres et du Trapèze : deux paysages urbains spécifiques Le quartier du pont de Sèvres : une architecture et un urbanisme des années 1970 en voie de requalification Au sud, le quartier du Pont de Sèvres se démarque radicalement du tissu alentour. Le long de l’avenue du général Leclerc, les immeubles de logements et de bureaux de grande hauteur construits dans les années 1970 dépassent nettement le velum global. Avec des formes marquées par des « cours urbaines », ce quartier sur dalle se détache de l’espace public par d’importants socles de stationnements et de services. Le quartier du Trapèze : un nouvel élément dans le paysage urbain A la place des usines Renault, le nouveau quartier du Trapèze vient moduler lui aussi le tissu boulonnais. Il reprend grosso-modo les hauteurs et l’ordonnancement des îlots, mais apporte au paysage urbain un parc, la tour « Horizon », une architecture de qualité et de nombreux espaces publics.
"La logique a été de poursuivre à l’intérieur du Trapèze l’organisation urbaine de Boulogne, notamment le rayonnement [des voies] depuis la place Marcel Sembat avec de vraies percées, et de conserver tous les points de vue existants sur le coteau en face. (…) Le Trapèze c’est aussi une architecture complètement nouvelle qui vient compléter des bâtiments années 70 de la ZAC du pont de Sèvres qui est requalifiée petit à petit."
[Extrait d’entretien, Nicolas Deverre, Grand Paris Seine Ouest]
"Il y a eu un séquençage de l’opération autour de ces trois thèmes : l’urbain, le parc, la Seine. Ce qui a structuré le plan masse et la conception des bâtiments. (…) Il est apparu important de recréer une respiration urbaine. Cela a conduit à la création du parc qui produit une transition avec l’urbain et le naturel, la Seine."
[Extraits d’entretien, Olivier Waintraub, Nexity]

Le parc de Billancourt, conçu par l’agence TER, un peu en retrait de la Seine, met cependant en œuvre des motifs d’eau et de berges. Cet espace joue un rôle de centralité qualifiante pour le nouveau quartier. Par sa forme étirée, il ouvre une étonnante perspective sur deux immeubles notables des années 1970 : les bureaux du quartier du pont de Sèvres au nord-ouest, et l’ensemble de logements des Épinettes, à l’horizon au sud-est.
La tour « Horizon » de l’architecte Jean Nouvel participe elle aussi au pôle de grands bâtiments du pont de Sèvres. Elle inscrit dans le grand paysage la silhouette devenue reconnaissable de la « serre », module supérieur de la tour. Au sol, les figures d’animaux (un ours, une girafe) s’unissent à l’effet de superposition pour former un lieu singulier.
Cette architecture se démarque du continuum urbain, assumant sa modernité sur les façades. Elle propose à l’espace public des lieux « enrichis », cœurs d’îlot visibles, passages piétons qui mettent en œuvre une présence importante de la végétation.

Des espaces publics inspirés par la forêt

Les voies, à l’instar de celles de Paris, reprennent, sous l’influence d’Haussmann, le tracé des bois de chasse structuré en une succession de carrefours en étoile. La place Marcel Sembat marque ainsi un centre net au milieu de la forme dessinée par la courbe de la Seine. Le réseau est également structuré par d’autres carrefours en étoile, aux portes d’Auteuil, de Boulogne, et à l’approche des ponts de Sèvres, de Saint-Cloud, de Billancourt.
De nombreux axes sont en outre accompagnés d’arbres en alignement, apportant dans les rues une végétation qui pallie un certain manque de « respirations » (en partie compensé par la Seine et les jardins).


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