Le Plateau du Petit-Clamart
L’architecture a produit une succession de paysages urbains aux ambiances caractérisées, mais peu reliées entre elles. La proximité des forêts et de la perspective de Meudon est restée peu mise à profit.


Limites et voisinages
Le plateau se distingue nettement de ses rebords au sud-est. Au nord et au sud, les masses boisées de Meudon et de Verrières caractérisent d’autres paysages. Vers l’ouest, le plateau de Vélizy présente des caractères comparables, mais les routes A86 et RN118 dessinent une franche limite.


Motifs et compositions du paysage




Horizons de nature


Le relief uni du plateau ne présente pas de motifs singuliers qui offriraient une accroche paysagère. Les deux forêts voisines seraient un horizon de nature intéressant, cependant il faut bien constater que les opérations urbaines riveraines n’en ont pas tiré grand parti. La forêt de Meudon est tenue à l’écart par les cimetières et les terrains de sport, et celle de Verrières par l’autoroute A86.
Les lisières des deux forêts n’ont pas été mises à profit pour apporter aux tissus voisins les qualités de leur présence naturelle.
Une juxtaposition d’opérations de forte personnalité
Urbanisé tardivement, le plateau ne présente pas de centre urbain historique, sinon l’amorce du centre du Plessis-Robinson, au rebord. Le développement s’est effectué par opérations successives à l’intérieur de zones délimitées, chacune constituant son univers propre, qu’il s’agisse des gabarits, des espaces extérieurs, de l’architecture elle-même. De grands noms de l’architecture ont ainsi additionné les « morceaux de bravoure », sans tenir compte des effets de voisinage et des articulations, même quand il s’agit de la forêt. Il n’y a ainsi pas « un », mais « des » paysages urbains successifs et autonomes, souvent fédérés par un motif central qui en accentue la lecture opération par opération.
Parmi les réalisations notables, le plateau rassemble notamment sur un même socle la cité-jardin initiale du Plessis-Robinson, rénovée dans les années 1990 (Maurice Payret-Dortail), les cités de Trivaux-la-Garenne et de la Plaine (Robert Auzelle), la résidence du Parc (Fernand Pouillon), la nouvelle cité-jardin du Plessis-Robinson (Xavier Bohl). Chacune d’entre elles repose sur un projet recherché d’organisation des volumes bâtis, de qualification des espaces extérieurs et de caractérisation par l’architecture : le secteur ne souffre d’aucune banalisation, mais peut-être d’un effet d’addition de fortes personnalités, manquant de cohérence. La présence de formes si diverses tend également à effacer le socle territorial, il est vrai peu éloquent si l’on excepte les forêts.
A côté de ces quartiers de logements, le plateau accueille également quelques secteurs pavillonnaires et d’activité qui, par contraste, ne marquent le paysage d’aucun trait architectural notable. Les centres de recherche, et même l’hôpital Antoine Béclère, n’adressent pas réellement de façades à l’espace public.



L’ensemble est reconnu par le label Patrimoine du XXe siècle.


« L’urbanisme comme celui qu’on voit aujourd’hui, c’est-à-dire des carrés, des cubes, des boîtes qui s’empilent les unes sur les autres (…), défigure les villes avec une architecture très contemporaine, très moderne (…). Pour moi c’est une dévastation du paysage urbain. Je me bats pour une architecture classique qui s’intègre beaucoup plus, qui est plus rassurante, et qui rappelle des choses aux gens (…) Le décor est propice au bien-être. »« Ce centre de ville est un point de jonction entre le haut du Plessis et le bas du Plessis qui sont géographiquement décalés en raison de la forte déclivité. Nous avons créé le centre ville pour relier ces deux parties. »[Extraits d’entretien, Philippe Pemezec, maire du Plessis-Robinson]

Des axes comme lien possible
Les espaces publics pourraient faire le lien entre ces morceaux de territoire, particulièrement la perspective de Meudon qui débouche sur le plateau. Ce lien reste à valoriser, le passage du tramway contribuant à en identifier la pertinence. La ligne emprunte également l’axe de la RD906, véritable perspective orientée vers Paris.
Mais le secteur souffre également de coupures routières dévalorisant l’espace urbain, avec l’A86 et la RN118 et leur vaste échangeur autoroutier, ainsi que la RD2, qui recoupe le territoire avec des dimensions et une ambiance peu urbaines.

En haut : l’espace public de la rue est fonctionnel, sans traitements pour le valoriser.
En bas à gauche : l’extrémité du Tapis Vert est comme ignorée par l’espace public.
En bas à droite : à l’articulation de Meudon-la-Forêt et de la perspective, la chaufferie s’interpose.
Voir aussi :
- Conforter le paysage des grands axes routiers
- Infrastructures, équipements et espaces servants
- Le Glacis de Châtillon-Montrouge
- La fragilité des axes de banlieue à banlieue
- Les Grandes cités de la plaine alluviale
- Le paysage recomposé d’un ensemble de logements sociaux
- La Bièvre des Baconnets
- La Plaine des Champs-Philippe
- Les Vallons de Sceaux
- La Plaine industrielle des Chanteraines
- Paysages de banlieue : la rue, les habitations
- Villeneuve-la-Garenne
- Les tissus de bâti discontinu et non aligné
- La révolution industrielle et l’apparition des paysages de la banlieue
- Évolutions du territoire du Plateau du Petit-Clamart
- Les Terrasses de Nanterre
- La Plaine d’Issy
- La Plaine de Rueil-Malmaison et Nanterre
- Quartier du parc André Malraux à Nanterre
- La Plaine de Boulogne-Billancourt
- La Défense
- Le Plateau et vallon de la Malmaison
- Le Plateau et les vallons de Meudon et Clamart
- La Plaine d’Asnières-Colombes
- La Vallée du Marivel
- Le Parc de Saint-Cloud et la forêt de Fausses-Reposes
- Le Boulevard périphérique
- Le Boulevard Périphérique
- Le Versant de Garches
- La Plaine de Villiers
- La Seine des Belvédères
- La Seine des Ports
- Les Rebords de la Vallée aux Loups
- Le Plateau de Buzenval