Le Parc de Saint-Cloud et la forêt de Fausses-Reposes
Limites et voisinages
Le parc forme un tout composé de deux grandes situations géographiques. La partie est, comprenant le rebord de plateau et le versant dominant la Seine, est traitée dans la sous-unité de la Seine des Belvédères, tandis que la partie de plateau fait l’objet de la présente sous-unité.
L’autoroute de Normandie A13, doublée par la voie de chemin de fer, forme au nord une limite très dure, qui isole le parc de son voisinage. Aucun point de contact lisible et confortable n’existe entre la ville et le grand parc. Seul, le quartier résidentiel « Parc de Montretout » se trouve en contact direct, mais il est jalousement fermé au public et constitue une Gated Community. Au sud, à l’ouest et dans le fond du vallon de Ville-d’Avray, ce sont les tissus pavillonnaires qui s’étendent jusqu’aux lisières, en contact avec les fonds de parcelles des lots pavillonnaires.
« Le parc de Saint-Cloud est une entité. Il fait partie de ces paysages très forts mais clos. On ne peut pas y rentrer en tant que piéton, le trottoir est très peu large, et depuis le pont de Sèvres l’accès est peu rassurant (…)De la même manière les bois sont aussi faits d’entités. »[Extraits d’entretien, Corinne Legenne, Adélaïde Bardon, IAU IdF]
Motifs et compositions du paysage
« Quand on est sur le sommet de la forêt de Fausses-Reposes et que l’on voit à certains endroits des vallonnements entièrement forestiers, on se croirait dans le centre de la France, on se croirait très loin de la ville. Ça c’est assez extraordinaire d’avoir à la fois une juxtaposition de la ville et de paysages naturels, et d’avoir à d’autres endroits une imbrication, que le paysage naisse de l’imbrication de la nature et des réalisations d’urbanisme. »[Lionel Favier, Neuilly Puteaux Seine Ecologie]
Horizons de nature
Un grand parc boisé, une forêt et une clairière
Sur le plateau et autour du vallon de Ville-d’Avray, le parc de Saint-Cloud et la forêt de Fausses-Reposes composent un vaste ensemble boisé. Ce sont les ouvertures des allées qui structurent le paysage, permettant de voir et de cheminer dans la masse forestière.
Les allées de type « bois de chasse » structurent la forêt, se rejoignant en différents carrefours, comme celui de la Côte Brûlée.
Le réseau d’allées du parc obéit à un modèle comparable de carrefours en étoile, mais il est aussi charpenté par deux grandes perspectives orientées vers la Seine : l’allée de Marnes et l’allée de la Lanterne, débouchant chacune sur une position magistrale de belvédère. Ainsi, l’espace du jardin est creusé dans la masse de la forêt. La partie dégagée, non boisée, est aussi la plus ornée (bassins, parterres…) et donne forme à l’ensemble. C’est aussi l’ouverture visuelle qui fait communiquer le parc avec le grand espace de l’amphithéâtre formé par la boucle de la Seine. La matière forestière apparaît ainsi, d’un bout à l’autre du parc, comme une masse de nature originelle, continue, formant avec le relief la matière première de l’œuvre. L’idée de nature a évolué depuis les aristocrates chasseurs, mais elle est toujours vive au contact de ces masses de forêt qui sont, semble-t-il, présentes depuis toujours, et ont motivé le statut de forêt de protection.
Outre les masses boisées, le parc accueille également une ferme pédagogique, des équipements sportifs et des parcelles de jardins familiaux localisés en partie nord, du côté de l’autoroute.
Les haras de Jardy forment une clairière ouverte dans la masse de forêt qui l’environne. Le domaine accueille des activités de sports et de loisirs, c’est notamment le premier centre équestre de France, auquel s’ajoutent un golf 9 trous et des courts de tennis.
Un parc ouvert à la circulation
Les voies de chemin de fer, en partie souterraines, et la RD 985 traversent le parc. Un réseau routier interne soumis à péage complète le réseau des allées auquel il se raccorde, facilitant l’accès des automobilistes depuis les différentes entrées, mais atténuant toutefois l’ambiance de territoire de nature.
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