La Vallée du Marivel
Limites et voisinages
La forme de la vallée (vallée principale du Marivel et vallons affluents de Ville-d’Avray et Marnes-la-Coquette), creusée dans le plateau, dessine les contours de la sous-unité de paysage dont les limites coïncident le plus souvent avec la lisière des forêts ou des parcs boisés qui s’étendent sur les plateaux : Fausses-Reposes et Saint-Cloud au nord, Meudon au sud. La vallée débouche à l’est sur la Seine, tranchant le coteau, le relief en promontoire de Brimborion, seuil net renforcé par deux immeubles de bureaux formant une porte encadrant la RN118. A l’ouest, la limite n’est pas aisément identifiable : la forme de vallée et l’urbanisation qui l’occupe se poursuivent jusqu’à Versailles où le Marivel prend sa source, le seuil étant situé au niveau des gares de Viroflay, lorsque la vallée s’ouvre sur le plateau de Versailles.
Motifs et composition du paysage
Horizons de nature
« Une spécificité du territoire est liée aux petits affluents de la Seine qui ont aujourd’hui complètement disparu, mais qui ont entaillé le plateau jusqu’à la Seine. Le plus remarquable est le ru de Marivel qui a formé les vallées de Chaville et de Sèvres »[Extrait d’entretien, Jean Baptiste Le Corre, Grand Paris Seine Ouest]
Une structure liée au relief et au passage
Entre le Pont de Sèvres et l’avenue de Paris, à Versailles, la route suit le fond de vallée. L’étroitesse du relief, resserré entre les coteaux boisés, a déterminé l’urbanisation linéaire de Sèvres, qui s’est densifiée aux abords de l’axe au fond du vallon selon des tissus assez variés et sans grand caractère, accolant aux restes du centre ancien de Sèvres des immeubles évoquant les grands ensembles. Sur les coteaux, l’urbanisation, surtout pavillonnaire, occupe la surface disponible jusqu’aux domaines boisés de part et d’autre.
« On observe un phénomène de séparation des propriétés qui va impacter le territoire des coteaux à Ville-d’Avray, Chaville, Meudon, Sèvres. Etant donné les coûts du foncier, les propriétaires ont un intérêt à découper leur jardin en deux pour revendre une partie et faire construire une autre maison. (…) Les plans locaux d’urbanisme autorisent ce genre d’opération. Mais a priori cela n’ira pas vers une densification […] Ca n’est pas la volonté des populations qui y vivent qui souhaitent rester dans du pavillonnaire […] et du pavillonnaire vert. »[Extraits d’entretien, Jean Baptiste Le Corre, Karine Turro, Grand Paris Seine Ouest]
La vallée a également été investie par les deux voies ferrées de Versailles « rive droite » au nord, et « rive gauche » au sud, coupant l’urbanisation de chaque coteau et instaurant une symétrie complète à la structure.
Le ruisseau du Marivel a disparu dans les égouts, et les lisières forestières ne sont pas beaucoup mises en valeur dans l’espace public. Quelques vues apparaissent parfois, comme fortuitement, dans la perspective d’une voie. L’urbanisation a « rempli » l’espace disponible, sans ménager ni aménager de quoi tirer parti d’un site pourtant intéressant… Exceptionnellement cependant, l’une des portes du parc de Saint-Cloud à Marnes-la-Coquette traduit une articulation de qualité entre le parc et l’espace public urbain.
Dans les vallons adjacents, occupés par Ville-d’Avray et Marnes-la-Coquette, la densification n’est pas aussi intense que le long de l’axe central à Sèvres, le centre historique de Ville-d’Avray étant plutôt adossé aux lisières du parc de Saint-Cloud.
La petite RD 985, prolongeant l’avenue des États-Unis à Versailles, traverse la forêt de Fausses-Reposes et s’accompagne d’une urbanisation linéaire très peu épaisse.
Marnes-la-Coquette se trouve presque en impasse au bout du réseau des vallons et des voies, et présente, à 6,5 km des portes de Paris, le caractère d’un petit village francilien périphérique. Elle accueille également une vaste Gated Community, un lotissement résidentiel à l’entrée contrôlée, le « Parc de Marnes ».
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