La Bièvre des Baconnets
Limites et voisinages
Venant du nord-ouest où elle a creusé une vallée assez profonde entre les plateaux de Saclay et de Vélizy, la Bièvre change de direction en franchissant la limite du plateau (limite ouest de la sous-unité) pour s’écouler vers nord-est pendant environ 5 km. La sous-unité qui est partagée entre les départements des Hauts-de-Seine, de l’Essonne et du Val-de-Marne, correspond à cette séquence de transition de la vallée, avant qu’elle ne coule vers le nord. Les rebords inégalement lisibles du relief dessinent les limites nord et sud. Au nord, la limite est peu perceptible, le centre d’Antony constituant un seuil, alors que le relief est peu accusé et que la Bièvre a disparu sous l’urbanisation. Au sud, le rebord du plateau de Longboyau forme une limite plus nette.
Motifs et compositions du paysage
Horizons de nature
La vallée lisible, la rivière évoquée dans les jardins
Les reliefs permettent d’identifier la vallée, notamment depuis les positions du rebord du plateau, au sud de la sous-unité à la limite de l’Essonne. Des belvédères donnent sur la vallée elle-même et sur l’horizon boisé du versant opposé couronné par la forêt de Verrières.
Dans le fond de la vallée, il est devenu difficile de voir la Bièvre elle-même, effacée par les effets de l’urbanisation. Cependant, dans cette partie amont, un ensemble de jardins et d’équipements sportifs ouvrent des espaces de respiration et mettent en œuvre les éléments de nature, parmi lesquels les plans d’eau évoquent la présence de la rivière.
La Bièvre semble prendre fin au grand bassin de régulation, espace de nature reconnu pour sa valeur environnementale mais d’un accès difficile et pratiquement invisible depuis l’espace public. Le vallon des Godets, préservé de l’urbanisation, a suscité une intéressante coulée verte rejoignant, de proche en proche, celle du TGV et la forêt de Verrières.
Une répartition des tissus selon les reliefs
Plusieurs types de tissus recouvrent le territoire, dans une certaine organisation liée aux reliefs, sans toutefois proposer de structure paysagère suffisamment affirmée.
Le centre d’Antony est situé dans le bas du versant, non loin du passage de la RD920, ancienne RN20, et se présente aujourd’hui sous la forme d’un centre-ville en bâti continu et façades sur rues, animé par les commerces en rez-de-chaussée. C’est le seul secteur de bâti continu, les autres tissus étant constitués par les pavillons et les ensembles collectifs.
« [Le territoire de la Vallée scientifique de la Bièvre est organisé selon une] mosaïque urbaine, une juxtaposition de tissus : grands ensembles, tissus pavillonnaires divers parfois très qualifiés, parfois très ordinaires, vieux bourg, habitat continu, collectif intermédiaire. Il y a une interpénétration, une juxtaposition et une proximité entre ces tissus qu’on retrouve dans chacune des villes. »[Extrait d’entretien, François Loscheider, Vallée Scientifique de la Bièvre]
Schématiquement, les pavillons occupent préférentiellement les premières pentes, tandis que les logements collectifs, construits plus tardivement, ont investi le fond de vallée. Mais les différentes formes de constructions se déploient sans grande préférence dans toutes les parties des versants. Le célèbre grand ensemble de Massy-Antony développe ses tissus jusqu’aux rebords du plateau situé à Antony et nommé « Noyer doré ». De récents travaux de renouvellement urbain ont corrigé l’ambiance des « ZUP » et créé de nouveaux paysages urbains. On pourra regretter que l’espace public ne tire pas suffisamment parti des positions de belvédère pourtant permises par la situation au rebord du plateau.
Le chemin de fer en coupures, la RN 20 comme perspective
Cette séquence de la Bièvre se trouve sur un des principaux axes rayonnant autour de Paris (la route d’Orléans) et est traversée par de nombreuses autres infrastructures qui en morcellent le territoire. La ligne du TGV, pratiquement sur la limite départementale, traverse la vallée en talus et définit nettement un seuil de perception. Les voies du RER créent également des coupures visuelles et fonctionnelles.
L’axe de l’ancienne RN20 joue en revanche un rôle fédérateur. Il fonctionne dans le paysage comme une perspective, mettant le territoire en lien avec Paris qui n’est qu’à 12 km et que symbolise la tour Montparnasse visible au loin. Les arbres d’alignement soulignent et valorisent cet effet, tout en apportant un élément unificateur à l’espace.
« [La RD920 fait partie de] ces grandes avenues, ces grands axes [qui] sont dans l’histoire du territoire. Ils sont en lien avec l’ensemble des bourgs anciens, situés en retrait, de part et d’autre. (…)C’est une très belle avenue, large, avec des grandes perspectives, superbement bien préservées mais [parfois] très peu mises en valeur [ce qui va faire l’objet] dans les années à venir de projets engagés par les collectivités [afin] de la faire évoluer et d’intégrer ce territoire dans la continuité parisienne. »[Extraits d’entretien, François Loscheider, Vallée Scientifique de la Bièvre]
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