Table ronde sur le Parc naturel urbain - Rueil-Malmaison
Principaux sujets évoqués et compte rendu du rapporteur
Table animée par Catherine Soula (paysagiste conseil / DRIEE) et Fabienne Roquier-Chavanes (DRIEA/UT92)
NOM | QUALITE | |
---|---|---|
PORTEURS
DE PROJET |
LE PROVOT Alain | Mairie de Rueil (Directeur de l’Environnement) |
PARTICIPANTS | ALAVOINE BERTHAUD Cécile | Rueil-Malmaison |
ANDRES Claude | Environnement 92 | |
BUREAU Cedrick | Sceaux | |
DE GONZEL Anne | CG92 | |
DOUCET Jean | DRIEE | |
LAISE Martine | Fédération Française Union Touristique « Les Amis de la Nature » (FFUTAN) | |
PERRAUDIN Bernard | Environnement 92 | |
SCHMITT Sophie | SODEARIF | |
VALLEE Aldrig | Nanterre |
Les échanges
La paysagiste conseil propose que chaque participant de la table ronde commence par se présenter, puis soulève les enjeux principaux qu’il a repérés sur le projet.
Anne de Gonzel, de la direction de l’Environnement du conseil général des Hauts-de-Seine (CG 92), revient sur le fait que le parc comporte une zone centrale et une zone périphérique. Il comprend notamment le stade de la marche (qui ne sera bientôt plus un stade) et le domaine de Saint-Cloud. Il va assez loin (Marnes-la-Coquette). Il y a une véritable continuité écologique entre Garches, Vaucresson, Marnes-la-Coquette, Saint-Cloud, Rueil-Malmaison…
Du point de vue des espaces naturels sensibles (ENS), c’est un site très important car c’est une vraie nature. C’est un reliquat de la vraie nature.
Catherine Soula, paysagiste-conseil, insiste en sur la spécificité de ce parc qui est véritablement une continuité écologique, mais c’est aussi une continuité sociale. Tout l’enjeu de ce parc est de composer la nature avec la ville. Le PNU n’est pas une loi, c’est une expérience, donnée à l’intercommunalité.
• Une continuité à poursuivre entre le bois et les berges, sur la plaine des Closeaux
Néanmoins, Martine Laize explique que l’évolution qui serait souhaitée pour la partie entre la Seine et la passerelle des Gallicourts serait d’être moins artificielle, plus sauvage.
Catherine Soula précise qu’il y a quelque chose à faire entre le cœur du parc et les berges de Seine.
Anne de Gonzel, observe qu’il serait bien de donner des prescriptions pour l’aménagement entre Gallicourt et la Seine. Malgré la passerelle qui met en continuité le cœur du parc et la Seine, il y a une rupture dans le paysage. C’est un paysage discontinu, du fait de l’infrastructure.
Alain le Provot, directeur de l’Environnement de Rueil-Malmaison, explique que la Plaine des Closeaux est actuellement en projet, avec la volonté de réinstaller la nature autour d’un plan d’eau permettant la re-perméabilisation des sols. Il faut laisser à la nature la chance de se réimplanter.
Un paysage construit « à plusieurs »
• La charte du Parc naturel urbain
Anne de Gonzel rappelle qu’une charte a été signée entre les partenaires mais souligne le fait que celle-ci n’a pas de véritable statut, on ne sait pas exactement ce que ce parc recoupe. La seule protection qui existe est destinée aux espaces naturels sensibles.
• La difficulté posée par les différences de propriété
Il y a également une question sur la gestion des espaces. Certaines parcelles du parc sont encore privées, ce qui induit un manque de lisibilité des promeneurs. Des problèmes de gestion sont à repérer. En effet, certaines parcelles sont gérées et entretenues par la municipalité. Pour les parcelles privées, elles sont directement gérées par les propriétaires, ce qui induit des types d’entretien divergents et non contrôlés. Comment faire pour remédier à cela ? Il y a un cahier des prescriptions, mais c’est encore à travailler.
L’histoire maraîchère à percevoir dans le paysage
• Une ambition partagée
Cécile Alavoine-Berthaud, conseillère municipale à Rueil-Malmaison, explique que le PNU est un lieu de promenade, mais ça n’est pas seulement cela. Le parc offre également des espaces de maraîchage et d’agriculture urbaine. Il faut pouvoir mettre cela en route et le renforcer. La charte va devoir être reconduite. Cet aspect pourrait donc être rajouté. Cela pourrait être un moyen efficace de faire de l’éducation à l’environnement.
Catherine Soula, paysagiste conseil, précise que le PNU n’est pas que naturalité. C’est un lambeau d’espace rural (anciens vergers), c’est un vrai témoignage d’une agriculture qui tient le fil de l’histoire, qui est très importante pour le bassin parisien. Il tient le fil historique du passé. On peut valoriser davantage la mise en scène paysagère en tenant compte dans les points de vue de la manière dont le maraîchage peut apparaître.
Anne de Gonzel observe alors que ce PNU est un espace naturel et non un parc.
• Un projet provoquant quelques limites
Alain le Provot apporte des précisions sur le fait que Jacques Sgard, paysagiste du PNU, a apporté le fil conducteur du parc, mais il a aussi apporté une vision qui cherche à supprimer les coupures. Il faut que ça coule, que ça circule. Or, les espaces agricoles nécessitent des clôtures pour éviter des dégradations. Pour retourner à une image rurale, il faut voir comment on protège. La démarche de fluidité rencontre une limite ici. Il faut mettre en rapport le local et le paysage sur le lointain.
Une notion de PNU difficile à appréhender
Aldrig Vallée de la mairie de Nanterre, évoque le fait qu’il est difficile de mettre une image derrière ce PNU et pose des questions sur le fonctionnement de la trame verte, de l’écologie, sur son mode d’extension vers d’autres communes.
Un paysage à rendre lisible
Jean Doucet, de la DRIEE, explique que ce PNU est extraordinaire, il est unique dans la métropole parisienne. Mais selon lui il n’est pas complément lisible. En tant que paysage, il faut que les riverains aient les moyens de savoir qu’un lien existe. Il est important de se poser la question de l’information, de sa visibilité et de sa signalétique. Il faut s’assurer de sa protection. Le travail de séquençage paysager est très important. Quels types de travaux accomplir pour la mise en scène paysagère ? Il faut être pragmatique sur la question du statut. Si c’est une autoproduction, oui, par contre si c’est un contrat entre des partenaires très divers, il faut un facteur de consolidation. Il faut consolider la charte partenariale. Il faut valoriser ce travail. Ça n’est pas un problème qu’il n’y ait pas de statut spécifique.
Un paysage en contrastes
Cédrick Bureau, mairie de Sceaux, aborde le sujet des cônes de vue. Selon lui, ceux-ci donnent à voir des contrastes très forts. Il y a une opposition nature / urbain.
Catherine Soula explique alors qu’au travers d’une histoire agricole, on peut valoriser beaucoup plus l’aspect paysager. En tenant compte de la problématique des points de vue, du motif des vergers, comment les associations peuvent-elles s’approprier la gestion des fruitiers, etc. ?
Des conflits d’intérêt à tempérer entre paysage naturel et fréquentation forte
Anne de Gonzel précise qu’il faut perpétuellement faire attention de ne pas faire du PNU un parc paysager.
Catherine Soula approfondit cette idée en expliquant que le PNU accueille énormément d’usagers, surtout lors des week-ends de printemps. C’est donc un défi important pour la gestion.
Alain le Provot ajoute que Jacques SGARD a mené une longue réflexion pour allier le fait d’avoir une fréquentation importante et en même temps garder largement le côté « nature » au parc. Il a notamment travaillé sur des friches qui sont laissées complètement naturelles. Ces espaces sont les plus riches.
Le compte rendu du « rapporteur » - Catherine Soula
PNU : qu’est ce que c’est ?
- Il est le fruit d’une volonté politique, du maire de Rueil, soutenu par le Conseil général et de discussions entre les élus pour recomposer quelque chose.
- Il a donc été inventé par Rueil-Malmaison, mais il s’étend progressivement en incluant d’autres communes, permettant un emboîtement de différents espaces.
- Il fait partie d’un club avec les autres PNU en France (qui sont tous très différents)
- Il permet de réfléchir à une confrontation apaisée entre la nature et la ville
- C’est un espace qui ne doit pas être totalement maîtrisé, c’est un patchwork de nature et d’espace rural qui s’emboîte de manière brouillonne, notamment au travers progressivement de rachats de terrains.
- Il est marqué par une naturalité très forte, mais pas uniquement. Il contient notamment des vergers, mais comment faire ressurgir la question de cette agriculture du bassin parisien?
C’est une chose étonnante d’avoir réussi à garder un espace rural dans la ville, qui n’a aucun attribut urbain. Ça semble inédit dans la région parisienne. C’est une confrontation entre la vie rurale et le monde dans sa modernité.
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