Paysage urbain de Levallois

publié le 20 juin 2013

Par Julie Destrebecq, Chargée d’études d’Urbanisme - Direction de l’urbanisme - Ville de Levallois Perret

Le tissu urbain de Levallois est profondément marqué par les traces de sa rapide évolution. A l’origine, aux mains de quelques propriétaires, la terre a été lotie et occupée par bonds successifs correspondant aux opportunités foncières. Au début du XXe siècle, l’immeuble de rapport s’impose comme genre dominant consacrant ainsi le caractère totalement urbain du tissu levalloisien.

La trame du lotissement initial a servi de règle au développement de la ville, avec un réseau viaire marqué par son orthogonalité. Dans ce quadrillage régulier, les tracés en diagonale plus anciens de la rue Collange et de la rue Jean Jaurès font figure d’exception.

La permanence du tracé du lotissement initial confère encore aujourd’hui une grande homogénéité à la ville. Une grande partie de la commune est caractérisée par la prégnance du bâti, souvent régulier et homogène, offrant des façades alignées le long de rues souvent très longues. Ces axes forment des percées visuelles profondes et très cadrées.

Ce tissu urbain compose une ville dense et se caractérise principalement par une architecture de styles IIIe République. Il n’est pas rare de trouver dans certaines façades d’immeubles un ou deux éléments appartenant à l’Art nouveau, alors que le reste correspond à un autre style.

A côté du tissu traditionnel formant les îlots du centre ville, deux générations d’interventions d’envergure, peuvent être identifiées :
-  Celle des années 1970, qui caractérise notamment le quartier Eiffel, marquée par l’édification de constructions sur dalle, une forte densité de constructions (tours, barres de logements) afin de libérer un maximum d’espaces libres aux pieds des immeubles (squares, aires de jeux…).

-  Celle des années 1980, avec le quartier du Front de Seine qui est caractérisé par le respect de la trame viaire qui le relie au centre et par la conservation du principe de l’îlot offrant une continuité bâtie sur les rues : le parcellaire devient géant mais l’îlot demeure enserrant dans son cœur un jardin plus secret. Les façades urbaines se différencient du centre-ville par leur échelle et l’utilisation de techniques et matériaux contemporains.

En parallèle, dans le diffus, d’importantes opérations de renouvellement ont résulté de la cessation progressive des activités liées au secteur de l’automobile. Cela s’est traduit par d’importantes opérations engagées sous la forme de ZAC ayant permis un renouvellement du bâti vétuste et parfois insalubre avec la construction de logements, d’espaces verts publics et d’équipements.

Les nouveaux secteurs de projet « Collange », « Baudin » et « Gare » compléteront ces opérations de renouvellement en offrant des logements, des bureaux, un parc urbain et des équipements en remplacement de constructions vétustes et obsolètes.

Au sein de ce tissu urbain dense qui a connu de nombreuses évolutions, certains secteurs se distinguent et marquent fortement le paysage urbain de la ville par leur organisation végétale, la cohérence de leur disposition urbaine, l’unité de leur architecture ou de leur paysage : la Villa Chaptal, l’Hôtel de Ville et ses abords, l’Ile de la Jatte…

Les espaces publics majeurs de la ville et les espaces urbains qui les relient, ainsi que les immeubles situés à leurs abords, sont également des éléments constitutifs de l’identité levalloisienne, notamment la place de la République, le parc de la Planchette, la place Georges Pompidou, la place d’Estienne d’Orves.