Le Plateau de Buzenval

publié le 10 février 2014 (modifié le 26 juin 2015)

Dominé par le repère du Mont-Valérien, le plateau, urbanisé tardivement, présente un assemblage peu coordonné de formes urbaines, où l’on remarque la composition de la cité-jardin de Suresnes.

Depuis le Mont-Valérien  en grand format (nouvelle fenêtre)
Depuis le Mont-Valérien
Un des panoramas donne sur le plateau de Buzenval. La nappe pavillonnaire s’étend majoritairement sur le secteur, ponctuée d’opérations de logements collectifs qui contrastent par leur échelle, leur blancheur, leur architecture fonctionnelle.

Carte de la sous-unité du Plateau de Buzenval  en grand format (nouvelle fenêtre)
Carte de la sous-unité du Plateau de Buzenval
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Limites et voisinages

Vers le nord, la limite du plateau dominant la boucle de la Seine distingue la sous-unité de ses voisines en contrebas. A l’est, le rebord du plateau participe de la Seine des Belvédères. Au sud, le plateau de Montretout dessine une limite vis-à-vis du Versant de Garches tourné vers le ru de Vaucresson.
La sous-unité est urbanisée, ce qui la distingue, à l’ouest, de sa voisine boisée « le vallon de la Malmaison ». Les transitions sont progressives au nord et au sud, plus marquées sur le rebord vers la Seine.

Motifs et compositions du paysage

Carte de localisation des coupes et des principaux axes (en jaune) en grand format (nouvelle fenêtre)
Carte de localisation des coupes et des principaux axes (en jaune)

Coupe 5, SO-NE, de Rueil-Malmaison à Courbevoie  en grand format (nouvelle fenêtre)
Coupe 5, SO-NE, de Rueil-Malmaison à Courbevoie
La coupe est située au bord du plateau. Elle montre le relief du Mont-Valérien, environné par le plateau de Buzenval où alternent les formes urbaines variées.

Coupe 6, NO-SE, du Vésinet à Paris 16ème  en grand format (nouvelle fenêtre)
Coupe 6, NO-SE, du Vésinet à Paris 16ème
La coupe traverse la pointe du plateau de la Seine à la Seine, révélant la position du Mont-Valérien, et le plateau de Buzenval, à gauche, au-dessus des versants de Rueil-Malmaison et Nanterre.

Coupe 7, NO-SE, de Croissy-sur-Seine à Boulogne-Billancourt  en grand format (nouvelle fenêtre)
Coupe 7, NO-SE, de Croissy-sur-Seine à Boulogne-Billancourt
Le plateau apparaît dans sa position dominante au-dessus du cours de la Seine. La variété des tissus y côtoie la vaste emprise de l’hippodrome.

Horizons de nature

Carte de la végétation  en grand format (nouvelle fenêtre)
Carte de la végétation
La présence des arbres marque les flancs du Mont-Valérien et les jardins des importants secteurs pavillonnaires. Leur absence tend à l’inverse à identifier les zones d’activité et les secteurs plus denses de Suresnes.
Carte du relief   en grand format (nouvelle fenêtre)
Carte du relief
La pointe du plateau, replat assez net entre les hauteurs de Vaucresson et le glacis de la boucle, est surmontée par le Mont-Valérien qui forme un motif singulier.
























Le Mont-Valérien, balise paysagère

Le motif du Mont-Valérien ponctue le plateau de sa silhouette reconnaissable, et sa forme de pyramide naturelle offre de belles positions de belvédères, constituant à ce double titre un lieu de paysage plus intense. Le motif qu’il forme dans le prolongement du coteau de la Seine est en outre identifiable de très loin, et constitue un des repères des horizons métropolitains.

assez remarquable à l’échelle de la boucle Nord des Hauts-de-Seine, et ce d’autant plus qu’il est dominé par un des grands points de repère géographique de l’Ile-de-France : le Mont Valérien »
[Extrait d’entretien, Manuel Moussu, Nanterre]
« La butte du Mont-Valérien est un élément (…) très important, parce qu’on le voit de partout et qu’il donne aussi des vues sur tout »
[Extrait d’entretien, Adélaïde Bardon, IAU-IdF]

Le sommet est occupé par un fort militaire, mais les flancs sont accessibles. Ils offrent une promenade dont l’intérêt repose sur l’ambiance de paysage naturel et très arboré, mais aussi sur les belvédères, ouvrant possiblement des panoramas à 360° autour du site. Le point de vue permet la perception de l’échelle de la métropole, mais aussi, celle des horizons plus éloignés de la boucle de Montesson et des coteaux de Saint-Germain.

Chemin du Syndicat des Cultivateurs, Suresnes  en grand format (nouvelle fenêtre)
Chemin du Syndicat des Cultivateurs, Suresnes
A l’horizon, le Mont-Valérien insère une référence de nature, associant le relief et la masse des arbres, et crée un repère territorial. De nombreuses voies s’ouvrent ainsi sur le site.


Une promenade et des belvédères

Les rebords du Mont-Valérien offrent des ambiances et des vues qui révèlent le paysage, bien que les ouvertures visuelles manquent parfois de générosité… la profusion de la végétation contredit parfois la qualité des vues et mériterait une gestion adaptée.

Table d'orientation au Mont-Valérien  en grand format (nouvelle fenêtre)
Table d’orientation au Mont-Valérien
Vue vers la boucle de Seine au nord, avec la tour de la Préfecture et, à l’horizon, les buttes du Parisis.

Depuis le Mont-Valérien  en grand format (nouvelle fenêtre)
Depuis le Mont-Valérien
Vue vers Rueil à l’ouest, avec le coteau de Bougival à l’horizon.
Depuis le Mont-Valérien  en grand format (nouvelle fenêtre)
Depuis le Mont-Valérien
Vue sur Paris à l’est avec au premier plan le bois de Boulogne et l’hippodrome de Longchamp.














Depuis le Mont-Valérien  en grand format (nouvelle fenêtre)
Depuis le Mont-Valérien
Vue vers le nord sur La Défense, avec le cimetière des soldats américains au premier plan.
Depuis le Mont-Valérien  en grand format (nouvelle fenêtre)
Depuis le Mont-Valérien
Vue sur la Seine et l’amphithéâtre des coteaux vers le sud.

















Un assemblage urbain

Le plateau a été urbanisé tardivement. Il combine les développements récents des localités historiques situées sur les bords du plateau, comme une « périphérie commune » aux centres de Rueil-Malmaison, Nanterre, Suresnes et dans une moindre mesure Saint-Cloud et Puteaux.
Pas de centre historique, donc, ni traces d’anciens domaines, mais de vastes secteurs pavillonnaires, d’où se détachent, de loin en loin, des opérations de logements collectifs, les deux types urbains, très contrastés, se côtoyant sans articulation.

« [Alors qu’]on constate que Nanterre marque une grosse rupture dans le tissu urbain environnant (Asnières, Colombes, Bois-Colombes, La Garenne-Colombes, etc…), (…) une continuité d’architecture reprend lorsque l’on descend vers Rueil, plutôt sous une forme pavillonnaire et d’anciens collectifs. »
[Extrait d’entretien, Manuel Moussu, Nanterre]
« Il y a un secteur qui souffre de déficit de parc et de paysage requalifié : le secteur du plateau et des coteaux [1], qui est un secteur essentiellement pavillonnaire. (…) Dès qu’on s’éloigne du Mont-Valérien en direction de Nanterre, la configuration urbanistique est composée de petites parcelles, de petits pavillons, et de très peu d’espaces verts. C’est certainement l’un des endroits où aujourd’hui nous travaillons pour des maillages de mails piétons, d’espaces à créer et de petites poches et sur lesquels l’éco-quartier [2] apportera un poumon vert »
[Extrait d’entretien, Monique Bouteille, maire adjointe à l’urbanisme à Rueil-Malmaison]
Depuis le Mont-Valérien  en grand format (nouvelle fenêtre)
Depuis le Mont-Valérien
Pavillons et immeubles collectifs composent l’assemblage sous la forme duquel se présente le plateau depuis les belvédères.

Rueil-Malmaison  en grand format (nouvelle fenêtre)
Rueil-Malmaison
Les tissus alternent le long des rues, auxquelles la pente offre parfois des vues sur de plus lointains repères.

Rueil-Malmaison  en grand format (nouvelle fenêtre)
Rueil-Malmaison
Dans les rues, l’assemblage des formes construites trop différentes ne crée pas réellement un paysage, en particulier parce que les implantations diffèrent beaucoup et déstructurent la lecture de l’espace public qui devient peu lisible.

Certains quartiers ou immeubles se distinguent

A Suresnes, la cité-jardin présente un paysage plus dense, plus organisé qui constitue un lieu en soi, identifiable.
A la pointe ouest de l’hippodrome, un supermarché marque une centralité pour le plateau. Il est voisin du Clos des Terres rouges dans le quartier des Mazurières à Rueil-Malmaison, opération de logements collectifs de grande hauteur dont la forme repliée crée une enclave qui dialogue peu avec son environnement. Le secteur fait l’objet d’opérations de renouvellement urbain qui ont notamment pour effet une meilleure qualification des espaces publics.

« Le quartier des Mazurières était un quartier relativement entaché d’une résidence populaire (la Fouilleuse, le Clos des Terres rouges), pour lequel il y a eu une mobilisation très forte de la mairie et du maire afin d’y créer une zone ANRU pour lui donner une taille plus humaine puisque (…) vous aviez à peu près 2500 personnes qui y habitaient. Donc une très forte densité et une résidence fermée sur elle-même. C’est pourquoi il a été entrepris, dans le cadre de l’opération ANRU, une démolition de certaines parties, une requalification de cette résidence, une restitution du parc qui se trouvait au cœur même de la résidence afin de l’ouvrir à la population locale et environnante (…) »
[Extrait d’entretien, Monique Bouteille, Maire adjointe à l’urbanisme à Rueil-Malmaison]
Cité-jardin de Suresnes  en grand format (nouvelle fenêtre)
Cité-jardin de Suresnes
Les différentes formes d’immeubles sont unies par une organisation lisible et un dessin soigné des espaces publics.

Cité-jardin de Suresnes  en grand format (nouvelle fenêtre)
Cité-jardin de Suresnes
L’ensemble urbain associe plusieurs types de logements collectifs et individuels, un théâtre, des commerces.

Le supermarché et le Clos des Terres rouges  en grand format (nouvelle fenêtre)
Le supermarché et le Clos des Terres rouges
La couleur de la brique égaye les façades et le traitement très soigné des espaces publics donne du lien au quartier. La forme des immeubles est cependant assez repliée sur elle-même, et paraît s’exclure de son environnement, dont elle se démarque aussi par la hauteur.

Suresnes, avenue Jean-Jaurès  en grand format (nouvelle fenêtre)
Suresnes, avenue Jean-Jaurès
La RD39, au droit de la cité-jardin, présente une forte densité urbaine. Les façades à l’alignement se répondent de part et d’autre, avec il est vrai des écritures architecturales diverses.


Au pied du Mont-Valérien, du côté de Rueil-Malmaison, une grande zone d’activités crée une vaste emprise peu franchissable. Il est difficile de reconnaître dans ce tissu un axe fédérateur, sinon la RD 39, mais de façon mesurée.

« L’emprise de ces terrains [OTAN et Renault] (…) constitue une barrière aujourd’hui parce que c’est un secteur complètement fermé. La future gare du Grand Paris Express devant se situer là, c’est une opportunité de le requalifier (…) et de retrouver une centralité pour ce quartier. (…) [Cela aura] un impact très positif pour l’ensemble de cette zone des tissus à la fois pavillonnaire et collectif »
[Extraits d’entretien, Monique Bouteille, Maire adjointe à l’urbanisme à Rueil-Malmaison]
A proximité de la future station de métro du Grand Paris Express sur le plateau (Rueil/Suresnes « Mont-Valérien »)  en grand format (nouvelle fenêtre)
A proximité de la future station de métro du Grand Paris Express sur le plateau (Rueil/Suresnes « Mont-Valérien »)
Les emprises d’activité sont conséquentes, environnées par l’assemblage des secteurs d’habitats pavillonnaires et collectifs.


L’hippodrome de Saint-Cloud, une ouverture et une enclave

Au sud, à proximité du versant de Garches et du coteau sur la Seine, l’hippodrome forme une vaste emprise, qui associe les pistes de course aux fairways d’un golf. L’ensemble apporte une ouverture dans le paysage urbain du plateau, particulièrement lumineuse du fait des vastes pistes enherbées. Un programme de liaison douce en périphérie doit permettre de mieux inscrire ce paysage dans les usages des habitants.

L'hippodrome de Saint-Cloud  en grand format (nouvelle fenêtre)
L’hippodrome de Saint-Cloud
Les pistes enherbées et les arbres qui les encadrent forment une grande ouverture paysagère dans le plateau, qu’un projet de promenade doit rendre mieux perceptible.
Réservoir des eaux de l'Avre à Saint-Cloud   en grand format (nouvelle fenêtre)
Réservoir des eaux de l’Avre à Saint-Cloud
L’établissement apparaît sous la forme d’une grande emprise enherbée, qui s’étend juste à côté de l’hippodrome.




















[1En référence aux quartiers de la commune nommés ainsi qui sont situés en contrebas à l’ouest du Mont-Valérien

[2Projet d’écoquartier autour de la gare Grand Paris Express de Rueil/Suresnes « Mont-Valérien »