Comptes rendus des rapporteurs

publié le 5 juillet 2013 (modifié le 6 juillet 2015)

A l’issue des travaux autour des cartes, les rapporteurs résument la teneur des débats de chaque table

Table 1 : Boucle de la Seine de Rueil-Malmaison à Villeneuve-la-Garenne

Rapporteur : Véronique Tirant, Directrice adjointe SEM92

« Nous sommes dans un territoire assez différent des autres unités dans le sens où il s’agit d’un territoire historiquement productif et résidentielproductif au sens de l’industrie mais aussi du tertiaire avec la Défense. C’est donc un territoire très intéressant de ce point de vue.
Le premier point est que l’unité de ce territoire est la Seinedu fait de sa situation dans la boucle. L’approche a été faite sous deux aspects :
 
- d’une part l’approche « paysage et vision » de la Seine vers son territoire plus lointain : notamment dans la partie nord une vision vers les coteaux d’Argenteuil, avec un paysage plus « paysagé », plus ouvert ; et dans la partie longeant la RD1 côté Villeneuve, Asnières, Gennevilliers, avec une visionplus parisienneet métropolitainepuisqu’on peut voir Montmartre et au-delà. Nous avons donc confirmé les limites de ce front de Seine.
 
- l’autre notion importante, qui a animé beaucoup de débats au sujet des limites, fut la question de l’accessibilité de la Seine et ses continuités d’accessibilité qui est un grand sujet sur ce territoire, avec des accessibilités qui existent déjà pour certains secteurs comme Nanterre et Colombes.
Ensuite c’est un territoire qui, bien qu’il soit certainement moins patrimonial sans doute que les autres territoires, a la chance de présenter une très grande diversité de tissus urbains et de paysages urbains. Nous avons voulu faire un travail pour les redéfinir : une partie avec un paysage urbain de villes agrégées, qui sont les villes historiques notamment avec les centres historiques du Rueil et de Nanterre, j’ai entendu parler de jardins anglais tout à l’heure ; et puis une partie plus faubourienne mixte qui s’est développé au 19ème siècle à Asnières, Colombes et Gennevilliers.
 
Enfin, nous avons identifié des secteurs un peu hors sol, deux « isolats » :
 
- l’un qui est le « blockbuster » du territoire : la Défense qui est un paysage qui ne figurait pas dans la délimitation mais que nous avons vraiment voulu marquer comme un paysage quasi iconique d’ailleurs, qui demande certainement encore du travail pour définir ses limites exactes ;
 
- et Villeneuve-la-Garenne qui malgré tout est dans un dispositif assez isolé.
 
Un autre grand secteur du territoire correspond à la partie Nord de la boucle, dans sa partie inondable, où se sont constituées les grandes entités urbaines des années 60 : à la fois les secteurs de grands ensembles où on observe une continuité de Gennevilliers, Asnières et Colombes, et puis les grandes emprises des équipements publics. Cela correspond à des territoires très ouverts à l’inverse des secteurs évoqués tout à l’heure.
 
Dans l’analyse que nous avons faite sur la redéfinition des limites et des grandes caractéristiques de ce territoire, nous avons également travaillé sur les ruptures liées aux infrastructures de transport qui sont extrêmement marquantes dans ce territoire, et en particulier certaines d’entre elles qui créent des « entre-deux ». C’est notamment le cas de l’A86 qui délimite en second rideau certains territoires entre Seine et zones plus urbanisées, tel que port qui peut avoir à ce titre une double identité ».

Table 2 : Boucle de Rueil-Malmaison à Villeneuve-la-Garenne

Rapporteur : Xavier Defosseux, ville de Nanterre

« Le débat a été orienté sur les perceptions du paysage à différentes échelles, ce qui fait qu’on s’est un peu affranchi des unités et des sous-unités. On s’est plutôt interrogé sur la relation entre cette unité et celles des autres atlas de paysages des Yvelines et du Val-d’Oise. Cette coordination pose la question de la perception des paysages des Hauts-de-Seine de l’extérieur. Aussi, il a été question d’identifier quelques points nodaux, des points forts, des percées visuelles, d’échanges visuels entre ces différentes entités paysagères.
 
Sur cette zone, en termes de perceptions, il y a beaucoup de barrières, beaucoup d’infrastructures notamment dans les grands ensembles comme le RER ou la A86.
 
Il a été question des mutations des espaces industriels en bord de Seine, des zones portuaires très prégnantes, comment elles ont évolué, comment les faire évoluer… Ce qui peut être gardé et comment conserver la spécificité des lieux. L’exemple de la presse « Bliss », machine d’emboutissage des usines Chausson exposée à Gennevilliers pour symboliser la relation de la ville à l’industrie a été rapporté.
 
On a évoqué aussi les éléments urbains très différents qui constituent cette unité comme à Nanterre, des grands ensembles au tissu pavillonnaire en passant par des zones d’activité… Comment unifier les différentes ambiances paysagères.
 
Les vues, notamment sur La Défense, ont été également été évoquées. »

Table 3 : Boucle de la Seine d’Issy-les-Moulineaux à Clichy

Rapporteur : Eric Seynave, maire adjoint Saint-Cloud

« Quatre points :
 
- Tout d’abord le rapport à la Seine est souvent invisible, il est colonisé par la circulation routière, avec de très grosses infrastructures, en particulier aux échangeurs de la N118 à Sèvres, de l’A13 à Saint Cloud. Ce rapport à la Seine a souvent modulé les villes, en essayant d’améliorer les qualités d’une part d’accès à la Seine, et d’autre part des rez-de-chaussée qui ont souvent été sacrifiés à cause des PPRI
 
- Le paysage de l’unité a été façonné par l’industrie. On a oublié que toutes les berges de Seine d’Issy-les-Moulineaux jusqu’à Clichy étaient en fait des zones industrielles. Il existe donc un patrimoine industriel qu’il convient de respecter car il a vraiment sa place dans le paysage et qu’il est souvent oublié
 
- Des spécificités semblent avoir un peu disparues dans les sous unités. Plusieurs ont été citées. Tout d’abord Issy-les-Moulineaux qui fait partie de la sous unité des coteaux alors qu’il y a toute une zone de la ville plutôt en premier plateau qui se caractérise par un urbanisme beaucoup plus en continuité avec la ville de Paris et qui devrait être traitée séparément. De la même façon, Levallois est une unité tout à fait spécifique dans la Plaine de Villiers avec là aussi un urbanisme industriel qu’il serait important de préserver en tant que tel. Au niveau de la ville de Boulogne qui constitue une sous-unité, il y a en fait plusieurs zones : le Boulogne historique, le Boulogne du Parc des princes qui est en continuité avec Paris -même si le périphérique a séparé les deux entités, elles sont relativement proches en termes d’urbanisme-, et enfin au niveau du bois de Boulogne la zone des bords de Seine qui est un secteur assez méconnu et qui est une entité qui mériterait d’être traitée en tant que telle.
 
- Enfin, nous avons exprimé l’enjeu de maintenir les continuités, en particulier dans le cadre de grands projets. Ont été cités les projets comme ceux de Clichy, Saint-Ouen, les Batignolles… Il est clair que pour tous ces projets, qui sont en fait frontaliers entre la zone qui nous intéresse et la ville de Paris ou d’autres zones, il est important d’avoir sur ces grands projets une vision plus globale afin que ces projets s’intègrent bien à l’ensemble des paysages. »

Table 4 : Le plateau entaillé de Chatenay-Malabry à Rueil-Malmaison

Rapporteur : Catherine Lambard, ville de Rueil-Malmaison

« Des échanges ont eu lieu sur la questions des limites tracées pour notre unité avec des pour et des contre sur les propositions faites par le bureau d’étude. On a senti quand même qu’il y avait un regret pour certains que la Seine ne fasse pas partie de cette entité. La limite entre le plateau et le coteau, en termes de perception, tout le monde n’était pas tout à fait d’accord.
 
Il y a eu aussi des suggestions, des propositions de créer une carte des perceptions des paysages en réaction à ce débat sur les limites : comment perçoit-on vraiment le paysage ? Dans les constats on s’est rendu compte aussi que les Altoséquanais, les habitants, les personnes qui pratiquent cet espace, le font surtout en voiture et en train, plus qu’à pied. On s’est interrogé sur ce qui était mis en place pour découvrir le territoire.
Une autre suggestion, a été de faire émerger sur les cartes les grandes époques historiques mais aussi les grandes périodes d’urbanisation : les villages, les bourgs et le développement sur le plateau, l’après-guerre etc…
 
Dans les constats, on nous a exposé les 8 entités qui composent cette tranche des Hauts-de-Seine. Mais on eu tous un peu le même réflexe de dire que l’on était pas sûrs que l’on s’en souviendrait très bien, que c’était compliqué.
 
C’est un secteur compliqué, très porté par le relief, ce qui doit le rendre aussi difficile à identifier. Ces 8 entités ne sont pas évidentes de prime abord même si on nous a expliqué que c’était à partir du relief qu’elles avaient été proposées.
 
Ce qui est ressorti, c’est l’omni-présence du végétal avec une forte présence pavillonnaire.
L’accès à ce paysage est très difficile, parce qu’il y a des infrastructures routières assez fortes et qu’ il faut être vraiment très perspicace et avoir envie de partir à la découverte d’un territoire dont certains coins sont cachés, aux confins d’un relief…
 
On a mis en évidence la qualité de certains grands ensembles de la Reconstruction, de belles entités bâties comme la cité de la Plaine à Clamart, Meudon-la-Forêt…
 
Certains personnes du groupe ont voulu indiquer de la vallée du Marivel avait un caractère très particulier, vallée où sont installés Sèvres et Chaville. Cette vallée fait vraiment partie du paysage de ce secteur et qu’il fallait le considérer comme tel.
 
Après toutes les remarques positives sur les caractères de cette unité, des aspects plus négatifs ont été relevés : les ambiances urbaines très contrastées, parfois peu organisées, ce qui posait la question de l’urbanisation d’opportunité.
 
En conclusion, on s’est dit qu’il y avait une vraie nécessité de travailler sur la relation entre paysage et projet urbain. »

Table 5 : Le plateau entaillé de Chatenay-Malabry à Rueil-Malmaison

Rapporteur Gael Henry, ville de Marnes-la-Coquette.

« Ce rapport s’organise autour de trois grandes idées :
- Les contrastes : Les Hauts-de-Seine sont caractérisés par de forts contrastes de l’architecture.
D’un côté, l’audace de réalisations telles que la Grande Arche de la Défense, ou le centre-ville de Chatenay-Malabry (ce sont des maisons de toutes les couleurs qui font penser à Disneyland et qui offrent une ambiance très sympathique, j’habite à proximité et j’apprécie de m’y promener).
Pour l’autre terme du contraste, nous avons la notion du sacré. Il s’agit de préserver ce qui est beau sur le plan de l’histoire, ce qui présente un intérêt historique. Pour prendre l’exemple de l’Île Séguin à Boulogne, tout a été rasé, mais la porte d’entrée de l’usine Renault a été préservée et sera remise en état, parce qu’il s’agit d’un symbole puissant.
Le rôle des Architectes des bâtiments de France a été souligné, ils nous rappellent le poids de l’histoire, ce qui a été édifié sous l’Ancien régime, sous le roi, et leur rôle participe de la préservation du sacré. Les Hauts-de-Seine comptent 5 ZPPAUP (Zones de Protection du Patrimoine Architecturale, Urbain et Paysager), qui traduisent la volonté politique de préservation.
 
- Les dynamiques. Lorsqu’on traverse, à pied ou à vélo, les ponts qui relient les Hauts-de-Seine à Paris, on se retrouve dans une logique de conquête, on arrive de l’autre côté comme un exploit, et en même temps ce sont de très beaux moments. Les coulées vertes permettent de se déplacer à pied dans tout le département. Les belvédères et les perspectives participent d’une logique du regard, et invitent à porter son regard sur le territoire.
 
- L’occasion manquée. Le « tourisme à la japonaise » ne s’observe pas dans les Hauts-de-Seine comme à Paris, à La Défense ou à Versailles. On y observe un tourisme spécifique, celui des randonneurs à pied, des étudiants en architecture venus se cultiver, ou des cadres entre deux rendez-vous. C’est dommage, car il y a de très belles choses à voir : les parcs, des éléments chargés d’histoire, comme par exemple le Mémorial La Fayette à Marnes-la-Coquette, où sont enterrés les restes de soldats américains de la première guerre mondiale. Ces sites ne sont pas dans les guides des grandes librairies, mais ont pourtant beaucoup d’intérêt.
 
En conclusion, je cite l’ancien Maire de Marnes-la-Coquette qui, avec ses 1600 habitants, peut apparaître comme « une anomalie des Hauts-de-Seine ». Il avait tort. Comme elle, chaque ville du département a la volonté de préserver les qualités historiques. Les bombardements de la Seconde guerre mondiale ont épargné les 36 communes des Hauts-de-Seine à l’exception de Boulogne-Billancourt, qui a été très marquée. Ailleurs, tout ce qui est resté debout, ce qui a été épargné, contribue à cette identité de village qui est celle de Marnes –la-Coquette, mais aussi des autres villes des Hauts-de-Seine. »

Table 6 : Versants de la Bièvre d’Antony à Montrouge

Rapporteur Christian Polo, Conseil Général 92

« Nous avions en charge de deviser sur le territoire qui va en gros d’Antony jusqu’au périphérique.
J’ai six point, je vais commencer par le cinquième.
 
- Nous nous sommes tout de suite interrogés sur la nécessité de déplacer certaines limites par rapport à la frontière ouest notamment, qui mettait la Vallée aux Loups en dehors de l’unité.
On s’est aperçu qu’il y avait quand même un intérêt à raisonner sur la Vallée au Loups ne serait-ce que parce que sur le plan paysager, il y avait quand même l’axe historique que l’on appelait la route des Princes qui est dans l’axe de la Plaine des Quatre Statues du Parc de Sceaux et qui va jusqu’à Chatenay en passant par l’avenue Jean Jaurès. Et puis on avait également la nécessité de réintégrer le centre ancien de Bagneux et la rue des Mathurins du côté de la sous-unité « Vallons de Sceaux ».
Les sous-unités ont été examinées et cela colle à peu près avec ce qui a été fait à ces deux exceptions près.
- Le groupe a été à peu près d’accord pour souligner tout de suite de façon unanime l’importance des hauteurs dans le secteur avec les remarques qui tenaient notamment à l’acceptabilité de la densification qui va nous arriver avec le Grand Paris. Il faut donc que l’on donne des priorités aux éléments que l’on souhaite conserver, les points forts, et les hauteurs font partie de ces points forts.
De même, la préservation des lignes de crêtes qui sont souvent fragiles et dont le sentiment d’avoir une canopée, en quelque sorte, qui se prolonge jusqu’à l’horizon ne tient parfois qu’à un mince filet de végétation extrêmement fragile et qui pourrait disparaître si l’on y prenait pas garde. Cela a été jugé comme un élément prioritaire du paysage sur les hauteurs. On pourrait dire les essences qui y sont [représentées] : les cèdres parfois très importants…
 
- On a donc une lecture du paysage qui va dans les deux sens. On s’est tous à peu près accordés pour reconnaître qu’il y avait une vision en direction de Paris avec des axes de vues depuis le sud vers le périphérique dans le sens plateau > plaine de Vanves qu’il fallait préserver.
Et puis des cônes de vue qui sont plutôt du côté des hauteurs de la Vallée aux Loups en direction du sud et de l’est avec des axes de vue qui vont au-delà du département et qui méritent d’être préservés.
 
- Troisième point, c’est la présence d’ensembles de paysages à très forte valeur patrimoniale. C’est l’idée qu’il y a un ensemble d’espaces naturels qui se font écho les uns les autres et qui représentent une entité en eux-mêmes à valoriser très très fortement. C’est le Parc de Sceaux, c’est la Vallée aux Loups, c’est le bois de Verrières, c’est le parc Henri Sellier, les contreforts du parc et les terrasses.
Deuxième type d’entité paysagère à forte valeur patrimoniale : ce sont les milieux humides qui sont encore assez peu présents dans le département mais qui en eux-mêmes représentent une valeur patrimoniale forte, ne serait ce que parce qu’ils sont là. C’est le ru des Godets notamment, le bassin du SIAP et les milieux humides de la Vallée aux Loups.
 
- Et puis à coté de cela, le quatrième point que nous avons pu détecter, c’est l’existence d’objets paysagers, on peut dire d’OVNI paysagers dont on pressent très bien la force et l’importance mais qu’on ne sait pas trop à quoi rattacher. On pense au cimetière de Bagneux qui est un grand espace en lui-même ; on pourrait deviser sur, effectivement, faire de ces cimetières des espaces de vie, cela je vous laisse le décider. Dans le lot, on mettrait le parc Frédéric-Pic, le parc du lycée Michelet à Vanves, il y eu parmi nous des gens qui ont souligné l’importance de l’axe RD920 qui est en soi une entité paysagère tout à fait importante et à préserver, et la Coulée Verte.
 
- Le sixième point, c’était les centralités. On s’est tous accordés pour dire que c’était une notion trop complexe pour être traitée en si peu de temps. »