Les tissus "continus"
Une organisation ordonnancée des éléments bâtis et de l’espace public qui offre une lisibilité reconnaissable, notamment dans les centres historiques.
Les noyaux historiques d’urbanisation : une évolution récente
Ce sont les centres des villes et des villages anciens, autrefois environnés par les cultures, qui ont très souvent conservé les caractères d’une urbanisation traditionnelle. L’espace public principal y est celui de la rue, directement bornée par les façades, elles-mêmes continues, et se développe en places au droit des églises et des principaux bâtiments publics. Les profils peuvent varier (largeur de la rue, hauteur du bâti…) mais restent comparables, de même que l’architecture d’Ile-de-France, marquée par les façades enduites et les couvertures de tuiles plates "petit moule". Derrière les façades, les jardins et les annexes se développent au cœur des îlots qui se sont fermés avec le temps. Ces morceaux de ville sont des espaces constitués progressivement, ne répondant pas à un plan d’ensemble préétabli, mais à une maille parcellaire qui s’est progressivement « remplie ».
Voir carte de l’occupation du sol au XVIIIe siècle
La rue accueille traditionnellement les voitures, les trottoirs, les piétons… Mais de nombreuses évolutions récentes transforment les fonctions et l’ambiance de l’espace public : c’est notamment dans les centres anciens que se développent les plateaux piétonniers, ainsi que les lignes de tramway, tandis que le stationnement est écarté du paysage, vers les parkings en souterrain.
Les traitements de l’espace public restent en général assez minéraux, sauf dans le cas des avenues associées aux nombreux châteaux du département. La végétation est d’introduction récente, et trouve parfois difficilement sa place dans le dimensionnement des rues, resté le même et relativement restreint.
Les îlots Haussmanniens : dans la continuité parisienne
Cette typologie est à l’origine du paysage très reconnaissable de nombreuses rues parisiennes, très profondément remaniées par l’action du préfet Haussmann sous le second empire. Les façades sont le plus souvent en pierre de taille et ordonnancées, ce qui confère à la rue une coloration homogène de ton pierre claire, si caractéristique des quartiers haussmanniens de Paris, coloration rehaussée par le dessin des balcons en fer forgé noir. Le gabarit est également un élément important de l’ambiance de la rue et lui donne son unité. Ce gabarit est en général composé d’une façade sur 5 à 7 étages et d’un dernier niveau dans les combles avec mansarde, voire d’un second dans les combles en lucarne. Ce type de tissu se retrouve dans certains quartiers alto-séquanais situés dans la continuité du tissu de la capitale.
De nombreuses opérations de renouvellement et de rénovation urbaine adoptent la typologie de l’îlot fermé, associée parfois à une architecture qui fait référence à des formes traditionnelles.