Groupe de travail 3 : Structurer les perceptions par la forme du vide

publié le 13 juin 2014 (modifié le 6 juillet 2015)


Table animée par Sébastien Giorgis (paysagiste conseil / DRIEE) et Fabienne Roquier-Chavanes (DRIEA/UT92)

NOM QUALITE
Denis GUEURET Direction de l’Urbanisme et de l’Aménagement, Rueil Malmaison
Ana MANOJLOVIC APUR
Christian POLO Directeur Pôle prospective territoriale et partenariats, Service du développement durable, CG92
Hervé BEAUDOUIN Architecte Conseil de l’Etat 92
Jacques DEVAL Chargé de mission paysage, DRIEA-IF


Les échanges en table ronde

Interprétations du terme « vide »

Le vide se construit par le plein, le bâti, la structuration de l’espace. Il est occupé par les usages qui sont multiples et qui sont notamment relatifs aux déplacements. Dans ce cadre, un « vide » spatial peut au contraire constituer un « plein » sonore (en relation au sens de l’ouïe et aux espaces de circulations très nuisants, tels que les grandes infrastructures routières en bord de Seine (routes départementales, autoroute).

Les infrastructures

Le « vide », souvent occupé par les infrastructures de transports routiers comme ferroviaires, constitue un potentiel de révélation du paysage. Car depuis ces infrastructures le paysage est visible.
Le vide se résume-t-il à l’infrastructure ? N’est-ce-pas la question des grandes villes et des banlieues ?
Les infrastructures peuvent occasionner des idées de « chaos » : « le chaos est dans les infrastructures ». Cependant les autoroutes en bord de Seine ne sont pas irréversibles. Elles ont été conçues dans des objectifs strictement fonctionnels dont la dimension des perceptions n’est pas absente et ouvre un potentiel important en termes de paysage, et en relation avec le fleuve.

La lisibilité, les perspectives

Les échanges du groupe autour de la notion de vide ont mené à des réflexions sur la question de la disposition de l’espace en termes de perspective, de lignes de fuite et d’ouvertures offertes. La lisibilité lointaine permet d’identifier un lieu, de se repérer. Elle change également la visibilité et le rapport entre le sol et le ciel. Il a notamment été évoqué le cas de grands axes comme celui du château de Sceaux.
Associé à cet enjeu de lisibilité de l’espace, un autre enjeu est celui du repère : la capacité de donner des figures identifiables, des motifs.

La nature et le paysage

Le « vide » appelle également les éléments de nature. Parmi ces éléments, la végétation peut tenir une place très importante. Sa perception est apaisante. Cependant le végétal constitue à la fois du plein et du vide. De plus, il est important de ne pas restreindre la nature au végétal.
Dans les réflexions de Bachelard, la nature n’est pas le paysage. C’est surtout la lumière, l’eau, le ciel mais aussi les saisons qui sont et qui font paysage.

Pistes de préconisation

La perception sensible comme élément de méthode du projet
Les discussions du groupe sur les questions de « perception », de « regard » ont fait émerger une piste méthodologique à solliciter. Se positionner à partir de notre point de vue : celui du piéton et celui du spectateur en hauteur constitue un angle de conception de projet à encourager. A ce titre, la qualité paysagère de la cité-jardin de la butte rouge à Châtenay-Malabry peut notamment s’expliquer par les constructions sur pilotis laissant au piéton la possibilité de voir. Penser à « hauteur d’œil » permet d’améliorer la conception des espaces et leur ordonnancement. Cela éviterait notamment la réalisation de rez-de-chaussée aveugles qui jouent un rôle de repoussoir.

Les infrastructures
Les infrastructures constituent un potentiel, elles peuvent permettre d’organiser un espace et donc le regard. A ce titre la photographie des voies ferrées en tranchée des Groues montre que le vide permet d’organiser un espace, sa fonction, son paysage, plutôt que de mener à une désorganisation. Les voies donnent sens à un ensemble. Elles offrent des perceptions plus lointaines.

Révéler et valoriser le socle géographique
La puissance de la géographie permet de se situer et de se repérer. Ainsi, le rapport aux grandes structures paysagères est le premier geste de l’aménageur. Il s’agit donc de redonner aux gens l’accès à ces espaces, parmi lesquels notamment la Seine.

Le compte rendu du porte-parole


Proposition de changer le titre de la table ronde pour le titre suivant « susciter les perceptions sensibles pour donner forme à la ville ».
Par le vide, ce qui prédomine sont des réflexions en termes de perception :

  • Percevoir les images, le chaos, l’ordre, l’enfermement
  • Etre là et se reconnaître
  • La perception de l’échelle métropolitaine également : la lecture des horizons, la puissance de la charpente naturelle (Seine et reliefs)
    Dispositifs de perception des axes et des perspectives, des belvédères. Esthétique de la « tranchée »
    Le groupe de travail a également échangé sur la volonté de resituer la nature surprenante, les saisons, de pouvoir toucher l’eau du lit du fleuve, la beauté des ciels, etc. Toute une richesse d’expressions pour renouveler le dessein de l’Atlas des paysages et des projets urbains des Hauts-de-Seine.