Portrait de l’unité de la Boucle de la Seine, d’Issy-les-Moulineaux à Clichy

Limites et voisinages

L’unité paysagère est située entre Paris et les coteaux de Seine. Comprenant la plaine de Seine et les reliefs de coteaux qui la dominent, elle forme un ensemble de perception et une structure paysagère. Le rebord des coteaux compose une limite physique et visuelle, mais c’est aussi un lieu d’articulation, notamment pour les parcs de Saint-Cloud et Meudon qui se poursuivent ensuite sur le plateau.
Paris constitue une entité nettement délimitée par le périphérique. Le Bois de Boulogne est à Paris, mais se trouve néanmoins dans l’unité paysagère de la boucle.
Au nord, un ensemble de voies et d’usines marque la limite entre Clichy et Saint-Ouen, et le seuil de l’unité voisine de la plaine Saint-Denis.
Le quartier de la Défense n’est pas intégré dans l’unité, ses caractères urbains sont si marquants qu’ils recouvrent ceux du relief à proximité de la Seine, mais les tours sont cependant perceptibles depuis de nombreux endroits de l’unité.

Caractères paysagers


Socle naturel

La Seine et les coteaux qu’elle a creusés au bord du plateau forment, par leur combinaison, un site unique, porteur d’une grande intensité paysagère.
Le fleuve, ponctué de plusieurs îles, offre un cours de 16 km, dans une forme de boucle qui est soulignée par le motif particulier des coteaux, composant un vaste amphithéâtre naturel.

De nombreuses conditions sont réunies pour faire de ce site un paysage exceptionnel :

  • les rebords offrent des vues spectaculaires sur le site parisien, dans de très bonnes conditions d’éclairement (le soleil éclaire, l’après-midi et le soir notamment, la vallée et Paris du fait de l’orientation des coteaux) ;
  • les reliefs accusés donnent du caractère aux lieux et aux motifs qui y trouvent place ;
  • les coteaux sont eux-mêmes des horizons très présents depuis la plaine, et offrent ainsi un repère lié au site naturel.

L’intensité du site est telle que c’est lui qui est à l’origine du nom de « Hauts-de-Seine » donné au département lors de sa création en 1964.

Aux reliefs et à la Seine, s’ajoute comme référence naturelle la présence du bois de Boulogne, réminiscence de l’ancestrale forêt de Rouvray, jamais défrichée sur ce périmètre dédié à la chasse des rois de France.

Une structure identifiable Entre la plaine de Seine et les coteaux, le territoire est organisé, il conditionne une certaine répartition des éléments bâtis et détermine des conditions particulières de perception. Une série de coupes permet d’analyser les relations de structure entre les composantes. La Seine, une référence naturelle, de vastes perspectives et un axe de voiries Le fleuve caractérise et qualifie l’ensemble de l’unité. Il offre un motif d’identification au site incomparable, qualifié par la présence de l’eau, ainsi que par les effets de perspectives qui s’ouvrent généreusement dans la matière urbaine. Cependant, il est occupé sur ses berges par des routes à très forte circulation, des échangeurs très imposants, ou le grand viaduc de Saint-Cloud… La présence de ces routes tend à couper le fleuve des quartiers qui l’environnent. Pourtant l’attractivité des berges se manifeste nettement, en particulier par l’échelle des opérations résidentielles qui y ont trouvé place, y compris en s’y substituant aux anciennes usines. Les îles ne sont en revanche pas touchées par ce phénomène, et peuvent offrir un contact plus direct avec les berges. Ce n’est pas négligeable : elles sont présentes sur la moitié du cours de la Seine dans l’unité (8 km sur 16). Les plaines, une continuité urbaine parisienne Globalement, les parties de plaine, jusqu’au pied des coteaux, accueillent une urbanisation continue, dont la densité et la hauteur s’inscrivent généralement dans une échelle « parisienne ». Dans cette partie de la toute première couronne, la « continuité urbaine » avec la capitale est très nette, et cette continuité est singulièrement renforcée par la présence du bois de Boulogne, espace de loisirs et horizon de nature partagé par les parisiens et leurs voisins immédiats. Les sites industriels, nombreux en bord de Seine, ont évolué vers une urbanisation résidentielle et tertiaire. Le processus de transformation y est toujours sensible. Les coteaux, une concentration de paysage et de composantes Les anciens villages, les voies de chemin de fer, les développements urbains récents, comme les points de vue remarquables et les horizons métropolitains, se concentrent sur les coteaux. Ils forment un univers très vivant, mais aussi parfois difficile à lire et à parcourir. Constituant un « motif » caractéristique du paysage francilien, perçu de loin, ils sont aussi des espaces que l’on visite en raison de leurs sites remarquables, en premier lieu le parc de Saint-Cloud dont les belvédères, les terrasses et la grande cascade révèlent et transcendent le relief. Axes et coupures des infrastructures Du fait de sa position en couronne, l’unité paysagère est traversée par de très nombreuses infrastructures rayonnant autour de Paris, ponctuant la Seine de nombreux ponts. L’axe des Tuileries symbolise cette présence, il traverse ici Neuilly en combinant la composition de l’espace mais aussi l’intensité du trafic d’une portion d’autoroute, entre A15 et le périphérique. D’autres axes conséquents, marquent le territoire et l’ambiance de l’unité : le faisceau de lignes de la gare Saint-Lazare entre Clichy et Levallois-Perret, l’autoroute A13 et son viaduc imposant, la RD 910 et la RN118, avec l’échangeur routier du pont de Sèvres…

A ces axes rayonnants s’ajoutent les voies des berges de Seine, déjà évoquées, et les voies de chemin de fer, positionnées sur le coteau.


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