Portrait de l’unité de la Boucle de la Seine, d’Issy-les-Moulineaux à Clichy

publié le 13 novembre 2013 (modifié le 25 juin 2015)

En une spectaculaire structure paysagère, l’unité associe la Seine, la plaine dessinée par son méandre en rive droite et le coteau en forme d’amphithéâtre qu’elle a creusé en rive gauche. Ponctué de sites grandioses et de belvédères, le coteau domine une continuité urbaine proche de Paris, marquée par la présence du bois de Boulogne.

A Boulogne-Billancourt  en grand format (nouvelle fenêtre)
A Boulogne-Billancourt
Depuis le pont sur la Seine, le fleuve ouvre une perspective que le coteau boisé vient caler à gauche, donnant un horizon de nature incomparable. A droite, les grands immeubles du Pont de sèvres dominent les berges aménagées pour la circulation.

Carte de l'unité Boucle de la Seine, d'Issy-les-Moulineaux à Clichy   en grand format (nouvelle fenêtre)
Carte de l’unité Boucle de la Seine, d’Issy-les-Moulineaux à Clichy
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Limites et voisinages

L’unité paysagère est située entre Paris et les coteaux de Seine. Comprenant la plaine de Seine et les reliefs de coteaux qui la dominent, elle forme un ensemble de perception et une structure paysagère. Le rebord des coteaux compose une limite physique et visuelle, mais c’est aussi un lieu d’articulation, notamment pour les parcs de Saint-Cloud et Meudon qui se poursuivent ensuite sur le plateau.
Paris constitue une entité nettement délimitée par le périphérique. Le Bois de Boulogne est à Paris, mais se trouve néanmoins dans l’unité paysagère de la boucle.
Au nord, un ensemble de voies et d’usines marque la limite entre Clichy et Saint-Ouen, et le seuil de l’unité voisine de la plaine Saint-Denis.
Le quartier de la Défense n’est pas intégré dans l’unité, ses caractères urbains sont si marquants qu’ils recouvrent ceux du relief à proximité de la Seine, mais les tours sont cependant perceptibles depuis de nombreux endroits de l’unité.

Caractères paysagers


Socle naturel

Carte de la végétation et carte des reliefs en grand format (nouvelle fenêtre)
Carte de la végétation et carte des reliefs

La Seine et les coteaux qu’elle a creusés au bord du plateau forment, par leur combinaison, un site unique, porteur d’une grande intensité paysagère.
Le fleuve, ponctué de plusieurs îles, offre un cours de 16 km, dans une forme de boucle qui est soulignée par le motif particulier des coteaux, composant un vaste amphithéâtre naturel.

De nombreuses conditions sont réunies pour faire de ce site un paysage exceptionnel :

  • les rebords offrent des vues spectaculaires sur le site parisien, dans de très bonnes conditions d’éclairement (le soleil éclaire, l’après-midi et le soir notamment, la vallée et Paris du fait de l’orientation des coteaux) ;
  • les reliefs accusés donnent du caractère aux lieux et aux motifs qui y trouvent place ;
  • les coteaux sont eux-mêmes des horizons très présents depuis la plaine, et offrent ainsi un repère lié au site naturel.

L’intensité du site est telle que c’est lui qui est à l’origine du nom de « Hauts-de-Seine » donné au département lors de sa création en 1964.

Aux reliefs et à la Seine, s’ajoute comme référence naturelle la présence du bois de Boulogne, réminiscence de l’ancestrale forêt de Rouvray, jamais défrichée sur ce périmètre dédié à la chasse des rois de France.

Croquis de l'amphithéatre  en grand format (nouvelle fenêtre)
Croquis de l’amphithéatre
Extrait du « Plan-guide pour la valorisation des paysages des Hauts-de-Seine », DDE92,
B.Follea-C.Gautier, paysagistes dplg, mars 1995.

Le panorama vu du parc de Saint-Cloud  en grand format (nouvelle fenêtre)
Le panorama vu du parc de Saint-Cloud
Le rebord du coteau constitue la position de l’ancien château, profitant des vues sur la boucle, un des plus fameux panoramas de l’Ile-de-France. La structure paysagère y apparaît très nettement, associant le fleuve et ses deux rives contrastées.


Une structure identifiable

Entre la plaine de Seine et les coteaux, le territoire est organisé, il conditionne une certaine répartition des éléments bâtis et détermine des conditions particulières de perception.
Une série de coupes permet d’analyser les relations de structure entre les composantes.

Carte de localisation des coupes et des principaux axes (en jaune) en grand format (nouvelle fenêtre)
Carte de localisation des coupes et des principaux axes (en jaune)

Coupe 3, au nord de l'unité  en grand format (nouvelle fenêtre)
Coupe 3, au nord de l’unité
A droite, Levallois-Perret accueille l’urbanisation qui prolonge celle de Paris, jusqu’à la Seine, où les usines ont laissé place aux opérations résidentielles et tertiaires. La Seine est divisée en deux bras de part et d’autre de l’île de la Jatte. En face, le coteau est coupé dans sa partie moins accusée au nord (15 m de dénivelé seulement). Il reste cependant assez présent pour être sensible. Il accueille aussi le parc de Bécon, et l’urbanisation de Courbevoie qui prolonge les structures urbaines et les hauteurs de Paris et Levallois.

Coupe 7, au centre de l'unité  en grand format (nouvelle fenêtre)
Coupe 7, au centre de l’unité
L’urbanisation de Boulogne occupe toute la plaine, associant les tissus haussmanniens et les collectifs plus importants. Sur ce trait de coupe, le parc Rothschild tire parti de la position en berge de Seine.
En face, le coteau de Saint-Cloud est plus accusé (environ 80 m de dénivelé), et accueille une urbanisation assez dense.

Coupe 10, dans l'axe de Bellevue  en grand format (nouvelle fenêtre)
Coupe 10, dans l’axe de Bellevue
A droite, l’urbanisation de Boulogne prolonge peu ou prou celle de Paris, et prend en bord de Seine la forme du quartier du Trapèze, marqué par la silhouette de la tour horizon. L’île Séguin partage la Seine en deux bras, et n’est pas urbanisée à la date de réalisation de la coupe (été 2013). Sur le coteau, dont le rebord accueille ce qui reste du domaine de Bellevue, le tissu de pavillons aux jardins arborés contribue fortement à la qualification du paysage, et les arbres sont visuellement associés à ceux des parcs boisés situés au sommet du plateau plus à gauche de la coupe.

Coupe 12, au sud de l'unité  en grand format (nouvelle fenêtre)
Coupe 12, au sud de l’unité
A gauche, l’urbanisation de Boulogne s’étend jusqu’à la Seine, partagée par l’île Saint-Germain, coupée dans la partie du parc départemental. Sur l’autre rive, Issy présente successivement trois séquences : la plaine basse, dense, mais dans un gabarit proche de celui de Boulogne et Paris, puis le coteau, coupé à proximité du village initial, et dont l’urbanisation contrainte par le relief ne s’élève que modestement. Enfin, sur le rebord du plateau, l’ensemble d’immeubles de logements des Epinettes impose ses dimensions écrasantes, domine le site et fait concurrence au coteau naturel.


La Seine, une référence naturelle, de vastes perspectives et un axe de voiries

Le fleuve caractérise et qualifie l’ensemble de l’unité. Il offre un motif d’identification au site incomparable, qualifié par la présence de l’eau, ainsi que par les effets de perspectives qui s’ouvrent généreusement dans la matière urbaine.
Cependant, il est occupé sur ses berges par des routes à très forte circulation, des échangeurs très imposants, ou le grand viaduc de Saint-Cloud… La présence de ces routes tend à couper le fleuve des quartiers qui l’environnent. Pourtant l’attractivité des berges se manifeste nettement, en particulier par l’échelle des opérations résidentielles qui y ont trouvé place, y compris en s’y substituant aux anciennes usines.
Les îles ne sont en revanche pas touchées par ce phénomène, et peuvent offrir un contact plus direct avec les berges. Ce n’est pas négligeable : elles sont présentes sur la moitié du cours de la Seine dans l’unité (8 km sur 16).

Clichy  en grand format (nouvelle fenêtre)
Clichy
La Seine ouvre une perspective sur la tour Pleyel à Saint-Denis.
Les berges présentent un aspect très aménagé, lié à la présence des voires et des anciennes activités industrielles localisées à proximité. Les arbres très présents accompagnent le cours d’eau, formant un premier plan devant les tissus urbanisés.


Les plaines, une continuité urbaine parisienne

Globalement, les parties de plaine, jusqu’au pied des coteaux, accueillent une urbanisation continue, dont la densité et la hauteur s’inscrivent généralement dans une échelle « parisienne ». Dans cette partie de la toute première couronne, la « continuité urbaine » avec la capitale est très nette, et cette continuité est singulièrement renforcée par la présence du bois de Boulogne, espace de loisirs et horizon de nature partagé par les parisiens et leurs voisins immédiats.
Les sites industriels, nombreux en bord de Seine, ont évolué vers une urbanisation résidentielle et tertiaire. Le processus de transformation y est toujours sensible.

Boulogne, avenue Jean-Baptiste Clément  en grand format (nouvelle fenêtre)
Boulogne, avenue Jean-Baptiste Clément
A proximité immédiate du bois de Boulogne, l’aspect des rues semble prolonger le paysage parisien, qu’il s’agisse des hauteurs ou de l’architecture.


Les coteaux, une concentration de paysage et de composantes

Les anciens villages, les voies de chemin de fer, les développements urbains récents, comme les points de vue remarquables et les horizons métropolitains, se concentrent sur les coteaux. Ils forment un univers très vivant, mais aussi parfois difficile à lire et à parcourir. Constituant un « motif » caractéristique du paysage francilien, perçu de loin, ils sont aussi des espaces que l’on visite en raison de leurs sites remarquables, en premier lieu le parc de Saint-Cloud dont les belvédères, les terrasses et la grande cascade révèlent et transcendent le relief.

Vue sur les coteaux de Saint-Cloud  en grand format (nouvelle fenêtre)
Vue sur les coteaux de Saint-Cloud
Au premier plan, l’île Monsieur est un des symboles de l’évolution des anciens sites industriels. Derrière elle le coteau entièrement boisé est celui du parc, et constitue un horizon de nature d’une remarquable lisibilité. Après le parc, le volume des bureaux de « la colline » écrase lourdement la présence du village sur le coteau.


Axes et coupures des infrastructures

Du fait de sa position en couronne, l’unité paysagère est traversée par de très nombreuses infrastructures rayonnant autour de Paris, ponctuant la Seine de nombreux ponts.
L’axe des Tuileries symbolise cette présence, il traverse ici Neuilly en combinant la composition de l’espace mais aussi l’intensité du trafic d’une portion d’autoroute, entre A15 et le périphérique.
D’autres axes conséquents, marquent le territoire et l’ambiance de l’unité : le faisceau de lignes de la gare Saint-Lazare entre Clichy et Levallois-Perret, l’autoroute A13 et son viaduc imposant, la RD 910 et la RN118, avec l’échangeur routier du pont de Sèvres…

A ces axes rayonnants s’ajoutent les voies des berges de Seine, déjà évoquées, et les voies de chemin de fer, positionnées sur le coteau.

Depuis la ligne transilien  en grand format (nouvelle fenêtre)
Depuis la ligne transilien
Sur le quai de la gare de Suresnes, et le long de la ligne, la ligne permet de bénéficier de la position de balcon.

Saint-Cloud vu depuis le pont  en grand format (nouvelle fenêtre)
Saint-Cloud vu depuis le pont
Le secteur du pont de Saint-Cloud apparaît comme un échangeur autoroutier en pleine ville. Le viaduc intervient très fortement dans le paysage, interposant sa masse devant la silhouette du village. Les bureaux de la colline ne font que renforcer la brutalité des routes vis-à-vis des échelles locales du site et de ses composantes patrimoniales.