Mobilités et projets ponctuels

publié le 25 août 2014 (modifié le 8 juillet 2015)

Par l’évolution de la mobilité des habitants et des usagers du département, c’est la perception des paysages qui se transforment.

Projets liés aux transports et aux déplacements


Les transports en commun, une dynamique à plusieurs titres

Le développement des lignes de transports - projets de métro, de gares, de tramway - est important dans certains secteurs du département, et peut avoir d’importantes conséquences paysagères :

  • Les lignes de tramway transforment l’espace public, apportent un lien d’usage et de traitements qui restaure des continuités dans des tissus heurtés. La qualification de l’espace public, mais aussi l’évolution des tissus riverains accompagnent la construction des lignes pour composer de nouveaux paysages ;
  • Les lignes de transport et les gares justifient des opérations de densification, transformant les routes, les rues et les quartiers de gare et renforçant la lisibilité et la structuration des territoires ;
  • Le développement des transports doit permettre d’atténuer le trafic automobile et par conséquent la place de la voiture. Cela permet d’envisager des évolutions des espaces publics en ville, ainsi qu’éventuellement sur les grands axes routiers et autoroutiers.
  • Les lignes de transport en surface permettent de nombreux points de vue sur les territoires. La perception qu’ils offrent est une donnée paysagère dont il est important de prendre la mesure.

Cartes des nouvelles infrastructures de transports publics  en grand format (nouvelle fenêtre)
Cartes des nouvelles infrastructures de transports publics
Complétant le réseau existant, les gares et les lignes de métro ou de tramway récentes ou en projet recomposent les dynamiques urbaines.

Suresnes   en grand format (nouvelle fenêtre)
Suresnes
La place de la voiture est limitée dans l’aménagement récent de l’espace public du centre historique, en faveur des espaces de convivialité, de commerce, d’animation urbaine.
Châtillon, avenue de Verdun, ligne de tramway T6  en grand format (nouvelle fenêtre)
Châtillon, avenue de Verdun, ligne de tramway T6
La mise en place de la ligne s’accompagne d’une transformation importante de l’avenue de Verdun, du bâti en façade et des espaces publics. Les nouveaux aménagements ont choisi de rompre avec la structure d’avenue plantée d’alignements d’arbres ordonnancés.

Suresnes, ligne Paris-Versailles  en grand format (nouvelle fenêtre)
Suresnes, ligne Paris-Versailles
Le point de vue offert depuis le train est ici un des principaux belvédères du coteau. D’autres lignes en surface (tramway, bus) jouent également un rôle de point de vue.


Liaisons douces, modes actifs et paysagers

Le rôle paysager des cheminements pour les piétons et les cyclistes est primordial. La marche et le vélo constituent l’expérience même de l’espace, permettent aux divers sens de construire une perception (vues, sons, senteurs, sensations de chaud et de frais, de pentes, éventuellement goût des petits fruits…).
Les chemins donnent l’accès aux motifs de nature : la Seine, les forêts, les coteaux et les parcs qu’ils peuvent relier aux espaces publics urbains. Ils sont le meilleur moyen de construire la perception de la continuité territoriale.
Répondant à une demande croissante portée par l’évolution des loisirs de plein air, des programmes se développent associant au développement des transports en commun des circuits de liaisons douces de rabattement, renforçant l’accessibilité de la Seine et des bois, traversant des espaces jusqu’alors non franchissables.
Les terrains peu pentus des boucles et des versants sont en outre particulièrement propices à la circulation à vélo et pourraient accueillir d’ambitieux circuits de pistes cyclables.
La vitesse de déplacement à vélo est en outre très compétitive, environ 15 km/h, pour 14 km/h en voiture (hors temps de stationnement).

La passerelle de l'Avre, reliant le bois de Boulogne à Saint-Cloud  en grand format (nouvelle fenêtre)
La passerelle de l’Avre, reliant le bois de Boulogne à Saint-Cloud
Une séquence très appréciée des marcheurs et joggers.

Extrait de l'étude paysagère des coteaux du Val de Seine, Jacques Sgard paysagiste, 1997   en grand format (nouvelle fenêtre)
Extrait de l’étude paysagère des coteaux du Val de Seine, Jacques Sgard paysagiste, 1997
Le programme d’interventions proposé repose en grande partie sur un parcours piéton préférentiel mettant en réseau les superbes points de vue du coteau. Ce parcours est en cours de réalisation par le Conseil général des Hauts-de-Seine sous le nom de « promenade des coteaux ».

Échelle des déplacements à vélo  en grand format (nouvelle fenêtre)
Échelle des déplacements à vélo
Sur terrain plat comme dans les boucles de Seine, les performances des déplacements à vélo sont assez notables, en comparaison de la voiture. Le renforcement des pistes cyclables peut avoir d’intéressantes conséquences sur le paysage : moins de voitures en circulation, et pour les cyclistes, une expérience plus active de l’espace.

Projets ponctuels

La ville se transforme sans cesse, y compris par le jeu de la succession d’opérations ponctuelles, coordonnées ou non. L’aménagement des espaces publics et des jardins fait à l’évidence évoluer le paysage, et peut fortement contribuer à renforcer certaines qualités telles que l’accessibilité des éléments de nature, le repérage et la caractérisation (voir atelier 3).
La mutation des tissus « à la parcelle », cadrée par les règlements des documents d’urbanisme, est également une dynamique importante, d’autant plus dans un contexte de densification. Enfin, les projets de tours occasionnent des discussions et des polémiques qui indiquent l’importance de leur rôle dans le paysage et les sensibilités qui y sont associées.

Chemins, berges et jardins, une action forte du Conseil général des Hauts-de-Seine

Les programmes d’aménagement et de gestion constituent une forte dynamique pour les paysages, comme en témoignent les projets relatifs aux berges qui pourraient évoluer davantage encore dans l’avenir en fonction de l’impact des transports en commun sur la circulation routière.
Les services du Conseil général aménagent et entretiennent une part importante du patrimoine des parcs et des forêts, pilotent le réseau des itinéraires de randonnées et développe un ambitieux programme d’aménagement des berges de la Seine. Ils gèrent également les routes départementales dont la présence influe beaucoup sur le paysage des berges de Seine.

Trois images du programme « vallée rive gauche », Conseil général des Hauts-de-Seine  en grand format (nouvelle fenêtre)
Trois images du programme « vallée rive gauche », Conseil général des Hauts-de-Seine
Les vues de projet laissent imaginer l’accès aux berges et l’ambiance visées par le programme d’aménagement.


Une lente transformation à la parcelle

La somme des projets ponctuels peut faire considérablement évoluer les paysages de certains secteurs. Le rôle des documents d’urbanisme est important, il permet d’accentuer les transformations sur les secteurs ciblés (grands axes, par exemple).
Celui de l’architecture l’est aussi : la qualité de ces transformations tient en grande partie à l’attention portée aux contextes, leur état actuel, et les transformations possibles à terme.

Malakoff, Meudon  en grand format (nouvelle fenêtre)
Malakoff, Meudon
Deux exemples d’interventions modestes, illustrant la possibilité de densifier les tissus existants, dans une dynamique d’évolution douce du paysage qui respecte le caractère « surprenant » de la petite couronne. Ils apportent en outre au paysage des formes architecturales actuelles, exprimant la dynamique de transformation constante propre aux villes.

Grand Paris, groupe Descartes-Yves Lion  en grand format (nouvelle fenêtre)
Grand Paris, groupe Descartes-Yves Lion
La proposition de densification des zones pavillonnaires est illustrée par un paysage transformé, animé par des architectures variées, créant une rue plus identifiable.


Les tours : vers un nouveau ciel ?

De nombreux projets de tours ont été imaginés dans les années 2000 et plus récemment concernant la Défense. D’autres projets situés aux portes de Paris impactent aussi directement les paysages des Hauts-de-Seine comme la tour « Triangle » à la porte de Versailles et le Tribunal de Grande Instance porte de Clignancourt.

Certaines tours projetées à la Défense atteignent la hauteur de référence de la tour Eiffel, modifiant la silhouette générale du quartier et son rapport d’échelle avec les coteaux alentours et avec Paris.
Ces nouvelles tours en projet pourraient déséquilibrer le paysage de La Défense par des hauteurs trop éloignées de ce qu’elles sont actuellement en raison de :

  • La silhouette générale du quartier qui apparaît actuellement dans une enveloppe cohérente : les tours s’inscrivent peu ou prou dans un gabarit partagé, sans distorsion d’échelle ;
  • La hauteur actuelle des tours est à mettre en relation avec les références du coteau et de la tour Eiffel, le tout composant un équilibre paysager reconnu. Les reliefs naturels préservent ainsi leur rôle d’horizon repère, et la tour Eiffel domine la métropole comme un clocher domine un village.

Images des projets de tours à La Défense  en grand format (nouvelle fenêtre)
Images des projets de tours à La Défense
Deux « strates » de tours se partagent le futur ciel de la Défense. Le projet des tours « Hermitage » se distingue nettement du reste du quartier par son gabarit et l’effet de porte qu’il compose à côté de la perspective des Tuileries, venant déséquilibrer la porte déjà constituée par le défilé des tours existantes et l’ouverture de l’Arche.

Le quartier de la Défense vu depuis Chatillon  en grand format (nouvelle fenêtre)
Le quartier de la Défense vu depuis Chatillon
Le panorama permet de considérer le « dialogue » qui s’instaure entre le quartier de tours, le relief des coteaux, le velum parisien et la Tour Eiffel.


Du fait de leur rôle de repère, les grands bâtiments contribuent à la perception et à la lisibilité du territoire. Ils peuvent également symboliser un site, comme c’est le cas de La Défense ou de la tour Eiffel. Ils pourraient, dans l’avenir, venir marquer certains grands carrefours de transports en commun, à condition de ne pas déséquilibrer les relations d’échelle avec les lignes des reliefs et les repères en place.