Les formes urbaines de l’activité

publié le 16 juillet 2013 (modifié le 8 juillet 2015)

De vastes secteurs des Hauts-de-Seine sont voués aux activités industrielles, aux ports, et bien sûr aux activités tertiaires, avec le quartier de La Défense comme forme urbaine « iconique ». Le « zonage » parfois brutal de ces emprises monofonctionnelles contribue aux effets de morcellement dont souffre le territoire. Cependant, les ambiances et les paysages peuvent s’y avérer originaux, exprimer une réalité économique, frapper par les effets d’échelle et contribuer, comme c’est le cas des ports et de la Défense, à l’image même du département.

Les zones d’activité

Carte répartition des zones d'activité dans les Hauts-de-Seine en grand format (nouvelle fenêtre)
Carte répartition des zones d’activité dans les Hauts-de-Seine

L’activité industrielle marque l’histoire du territoire départemental et reste présente malgré les nombreuses reconvertions. Les zones d’activité occupent encore de vastes secteurs : liés à la Seine au nord du département ; à proximité du port de Gennevilliers et au sud de Villeneuve-la-Garenne ; au sud, dans le secteur du Plessis-Robinson, proche du plateau de Vélizy, ainsi que le long de la RD906.

La partie centrale, au contraire, ne présente plus de secteurs importants, après avoir été, avec Boulogne-Billancourt, un symbole de la banlieue ouvrière.

Les « zones » d’activité constituent ainsi un des tissus identifiables, qui contribuent aux effets de morcellement ressentis. Elles se caractérisent par leur vocation unique, la taille importante (parfois géante) des parcelles, la forte proportion de vides affectés notamment aux stationnements, les implantations rarement à l’alignement, et une forte présence des clôtures qui forment l’essentiel du paysage perçu depuis l’espace public.

Zone d'activités du Plessis-Robinson, paysage perçu et vue aérienne  en grand format (nouvelle fenêtre)
Zone d’activités du Plessis-Robinson, paysage perçu et vue aérienne
Sur place, la voirie dimensionnée pour les camions, les grandes parcelles, formulent un paysage aux vastes proportions horizontales, où les bâtiments n’émergent pas. Ce sont ainsi les clôtures qui font l’essentiel du paysage perçu, complété ici par la ligne électrique, inenvisageable dans un quartier de logements, et quelques beaux arbres qui surplombent les bâtiments bas.

Les ports de Gennevilliers et Nanterre : un paysage unique

Il s’agit de vastes zones d’activités, mais qui offrent, avec la présence de l’eau, une intensité paysagère plus remarquable. Ce paysage, unique en Île-de-France, reste peu connu, peu fréquenté en dehors des activités elles-mêmes. La relation à l’espace public est fortement influencée par les difficultés d’accès, l’importance des clôtures, et bien sûr les motifs des darses et des berges de la Seine. Les dégagements visuels y sont particulièrement valorisants, et permettent d’accueillir quelques bâtiments remarquables par leur échelle, notamment les silos.

Gennevilliers, vue aérienne  en grand format (nouvelle fenêtre)
Gennevilliers, vue aérienne
Le réseau des darses forme une référence d’espace public d’un caractère paysager très affirmé. Certaines installations sont de véritables motifs de paysage, valorisés par les dégagements des plans d’eau et les reflets.

Quartiers de bureaux

Le plus emblématique de ces quartiers est celui de La Défense, dont la présence dans les Hauts-de-Seine enrichit la palette des paysages urbains. D’autres ensembles tertiaires comme ceux d’Issy-les-Moulineaux ou de Rueil-Malmaison… ponctuent le département, et reprennent souvent le vocabulaire de tours miroitantes.

La forme urbaine de La Défense est conçue et apparaît comme un paysage, que ce soit dans les vues lointaines, ou sur place. Le groupe de tours aux parois réfléchissantes, de hauteurs variées mais contenues dans un gabarit global assez homogène, forme un horizon reconnaissable désormais assimilé à Paris comme « grand paysage ». Son image est à rapprocher des célèbres paysages urbains des downtowns mondiaux, tout particulièrement New-York.

Sur place, le groupe de tours apparait comme un défilé "magistral", de part et d’autre du grand axe des Tuileries traité comme une vaste esplanade piétonne sur dalle. La dalle elle-même surplombe les dessertes ferrées, les circulations automobiles et une grande gare.

Le boulevard circulaire contribue, en plus de l’effet de dalle, à isoler fortement cette portion de ville de son environnement, qu’il s’agisse des quartiers voisins ou de la Seine.

La Défense vue de Châtillon-sous-Bagneux  en grand format (nouvelle fenêtre)
La Défense vue de Châtillon-sous-Bagneux
L’ensemble apparaît comme un horizon du « grand paysage » parisien. La hauteur des tours dialogue avec celle des coteaux avoisinants, et la « skyline » présente, par sa relative unité mais aussi par ses ondulations assez douces, le caractère d’une crête de relief comparable au mont-Valérien voisin.

Vue depuis les marches de l'Arche   en grand format (nouvelle fenêtre)
Vue depuis les marches de l’Arche
La Défense apparaît ici comme une grande perspective piétonne, ouverte sur l’axe des Tuileries et sur le ciel, qu’encadrent les tours organisées en défilés. Les formes de l’arche et du CNIT adoucissent les verticales, et en renforcent par contraste la cohérence.

La Défense. Vue aérienne   en grand format (nouvelle fenêtre)
La Défense. Vue aérienne
Une zone très circonscrite par son boulevard circulaire, très structurée par l’axe des Tuileries, et qui se détache fortement de son contexte.

Vue de La Défense par le site « Google earth 3D »   en grand format (nouvelle fenêtre)
Vue de La Défense par le site « Google earth 3D »
Les tours ont été modélisées, contrairement à l’environnement du quartier, ce qui renforce le contraste des hauteurs et l’effet de motif de paysage.