La richesse paysagère des Hauts-de-Seine

publié le 2 avril 2014 (modifié le 8 juillet 2015)

Le département des Hauts-de-Seine compte sur son territoire de nombreux ensembles paysagers emblématiques et/ou remarquables en raison de leurs caractéristiques (naturelles, architecturales ou urbaines), de leur empreinte paysagère, ou encore au regard de leur situation au sein du territoire très urbain et minéral qu’est la première couronne francilienne. Ces espaces sont appréhendés comme des paysages singuliers qui, malgré leur caractère exceptionnel, sont également porteurs d’enjeux majeurs visant à leur préservation, à leur valorisation et à leur inscription dans le territoire.

Les Hauts-de-Seine, une évidence paysagère ?

Il ressort des entretiens avec les acteurs une certaine évidence pour eux à aborder la question du paysage du département des Hauts-de-Seine. En effet, ce département dispose de lieux et de sites emblématiques, d’attributs patrimoniaux et d’éléments repères majeurs. Ces sites ou éléments architecturaux sont appréhendés par les personnes rencontrées comme faisant l’objet de figures de paysage incontestées en raison de leur force et/ou de leurs qualités intrinsèques.

Ainsi, les Hauts-de-Seine se détachent au sein du territoire métropolitain.

« C’est un des départements où l’on trouve les ensembles les plus historiques [de la métropole] : le parc de Sceaux, le parc de Saint-Cloud, et les plus iconiques : la Défense, la cité-jardin de Suresnes, le mont Valérien, la terrasse de Meudon… C’est un territoire dans lequel sont situés la plupart des grands lieux de référence de la métropole. Si on listait les 15 plus importants, la moitié d’entre eux seraient dans les Hauts-de-Seine. »
[Extrait d’entretien, Dominique Alba, directrice générale et Christiane Blancot, directrice d’études, APUR]

Nicolas Rousseau, de la Société pour la protection du patrimoine et de l’esthétique de France, souligne l’une des raisons de la richesse paysagère patrimoniale et historique : la situation géographique des Hauts-de-Seine, entre Paris et Versailles.

« C’est un département aux portes de Paris. Etant situé entre Paris et les Yvelines, particulièrement Versailles, c’est un département qui a détenu un patrimoine d’importance : évidemment, notamment le château de Saint-Cloud… »
[Extrait d’entretien, Nicolas Rousseau, Société pour la protection du patrimoine et de l’esthétique de France]

Au-delà de leur force paysagère et de leur empreinte majeure dans le territoire qui les réunissent, ces sites emblématiques se caractérisent par une très grande diversité typologique : le « bouquet de tours » de la Défense, les nombreux espaces verts, parcs et autres forêts, certaines cités-jardins, la Seine, les coteaux jouxtant le fleuve et offrant de magnifiques vues, le motif particulier qu’est le port de Gennevilliers, etc.

Cela s’illustre notamment dans l’extrait suivant de Bernard Perraudin qui associe au paysage des Hauts-de-Seine deux « images » à la fois emblématiques mais aussi extrêmement contrastées :

« En prenant l’avion, j’ai plusieurs fois eu le plaisir de voir la Défense. J’ai toujours associé le département des Hauts-de-Seine et sa richesse à la Défense d’une part, et au parc de Sceaux d’autre part. Ce sont ces deux images que j’aime du département »
[Extrait d’entretien, Bernard Perraudin, Association Acri liberté]
La Défense   en grand format (nouvelle fenêtre)
La Défense
Deux paysages emblématiques des Hauts-de-Seine
Le parc de Sceaux en grand format (nouvelle fenêtre)
Le parc de Sceaux













Un patrimoine « exceptionnel » de parcs et de forêts

Le caractère privilégié et exceptionnel du patrimoine vert [1] du département constitue l’un des thèmes les plus souvent abordés lors des entretiens, en raison de sa forte présence à la fois spatiale et dans les représentations.

Cela fut notamment souligné lors des entretiens menés avec les représentants des communes de Saint-Cloud, Vaucresson, Le Plessis-Robinson, Rueil-Malmaison, Châtenay-Malabry, etc. La multiplicité des lieux évoqués et des formes prises par ce patrimoine ont révélé le caractère exceptionnel de ces espaces et de ces paysages altoséquanais.

Lors de l’entretien avec Nathalie Dimopoulos de Saint-Cloud, furent par exemple évoqués le parc de Saint-Cloud, le golf et l’hippodrome, mais également les squares, jardins privés, ou encore arbres remarquables de la commune.

Le parc de Saint-Cloud   en grand format (nouvelle fenêtre)
Le parc de Saint-Cloud
Ces deux espaces font partie du patrimoine vert altoséquanais


Vaucresson s’inscrit dans une portion du territoire où les forêts, espaces boisés (tel que le bois de la Malmaison) et autres espaces verts de loisirs (golf, haras, terrains de sport) sont nombreux et participent fortement du cadre de vie. Certains domaines et jardins privés sont également partie prenante de ce patrimoine vert des Hauts-de-Seine, à l’image du domaine Théry, site inscrit construit sur une ancienne forêt.

L'hippodrome de Saint-Cloud en grand format (nouvelle fenêtre)
L’hippodrome de Saint-Cloud

Extrait de la carte de l'atlas des paysages sur le domaine de la division Théry à Vaucresson   en grand format (nouvelle fenêtre)
Extrait de la carte de l’atlas des paysages sur le domaine de la division Théry à Vaucresson
Le patrimoine vert du département s’exprime également dans les espaces privés résidentiels

Une rue du domaine de la division Théry en grand format (nouvelle fenêtre)
Une rue du domaine de la division Théry


Plus au sud, à Châtenay-Malabry, Françoise Rodier évoque à son tour les nombreux espaces verts et boisés participant au paysage du territoire, tout en soulignant le caractère exceptionnel de cette présence verte à proximité de la capitale.

« Sur le territoire de Châtenay se trouve un tiers de la forêt de Verrières, le parc de la Vallée-aux-Loups, la coulée verte, le parc de Sceaux qui n’est pas sur Châtenay mais qui bénéficie à tous les Châtenaisiens puisqu’il se situe à la limite, et puis tous les squares (…) C’est très vert Châtenay. On dit toujours que les habitants de Châtenay, quel que soit l’endroit où ils habitent, se trouvent à cinq minutes à pied d’un espace vert. Donc c’est une qualité de vie qui n’est pas négligeable, pas loin de Paris. »
[Extrait d’entretien, Françoise Rodier, Châtenay-Malabry]
La forêt de Fausses-Reposes en grand format (nouvelle fenêtre)
La forêt de Fausses-Reposes
Le parc de la Vallée-aux-Loups à Châtenay-Malabry en grand format (nouvelle fenêtre)
Le parc de la Vallée-aux-Loups à Châtenay-Malabry

Le parc de Sceaux  en grand format (nouvelle fenêtre)
Le parc de Sceaux


Les points de vue

Parmi les sites remarquables mis en avant, certains se détachent par leur inscription visuelle dans un grand paysage, par les vues qu’ils offrent à la fois depuis et vers eux. Cela fait référence aux belvédères et autres promontoires très valorisés du département.

« L’observatoire de Meudon, la butte du Mont Valérien, font partie des éléments patrimoniaux à faire ressortir. Ce sont des éléments ponctuels mais qui sont importants sur l’ensemble, parce qu’on les voit de partout et qu’ils donnent aussi des vues sur partout. »
[Extrait d’entretien, Adélaïde Bardon, IAU IdF]











Parmi les points de vue remarquables du département, le mont Valérien (au dessus) et le belvédère de Saint-Cloud (en dessous) en grand format (nouvelle fenêtre)
Parmi les points de vue remarquables du département, le mont Valérien (au dessus) et le belvédère de Saint-Cloud (en dessous)


Une identité en soi, un symbole : La Défense

« La Défense ce n’est pas un paysage anodin. On l’aime ou on ne l’aime pas. Les avis sont toujours très tranchés. »
[Extrait d’entretien, Armelle Poumailloux, EPADESA]

Le quartier d’affaire francilien constitue l’un des objets majeurs des représentations du paysage évoqué lors des entretiens. Sa skyline, son « âme verticale », son caractère minéral, sa position sur l’axe historique lui conférant un rapport au ciel particulier, son rôle de repère à l’échelle métropolitaine, etc. sont autant d’attributs paysagers qui confèrent au quartier de la Défense une présence particulière dans les représentations des acteurs rencontrés en entretiens.
La Défense est un symbole, un « esprit » particulier façonné par une concentration de tours à la fois singulières et participant de l’effet d’ensemble.

« Des bâtiments qui sont dans l’esprit de la Défense, ce sont des bâtiments qui sont entiers et qui sont chacun un peu une œuvre architecturale. ( …) [La Défense] s’est construite avec des immeubles essentiellement de bureaux, avec des signatures d’architecte, des îlots, des plots de bâtiments, qui ont chacun une identité très forte et qui se côtoient. »
[Extrait d’entretien, Olivier Waintraub, Nexity]
« Cette skyline est vraiment à préserver car c’est une identité extrêmement forte. C’est le seul pôle où on a un tel nombre d’IGH (Immeuble de Grande Hauteur) en Ile-de-France aujourd’hui. »
[Extrait d’entretien, Raphaël Catonnet, EPADESA]

Son identité architecturale propre et unique en Île-de-France est si prégnante que la Défense, bien qu’étant sur l’axe historique la reliant physiquement à son territoire et à Paris, en devient un objet à part, dont la puissance paysagère n’est pas nécessairement corrélée avec son inscription dans le département des Hauts-de-Seine.

« Je pense que le problème de la Défense c’est que je ne sais pas si on la relie aux Hauts-de-Seine. Elle a presque sa propre identité qui est un peu décalée »
[Extrait d’entretien, Corinne Legenne, IAU IdF]

Véronique Tirant renforce son rôle de repère iconique ainsi que sa position d’articulation au sein du département.

« Le territoire de la Défense est un territoire à part entière. C’est un isolat, une pièce urbaine quasiment iconique. Et en même temps cela fait paysage. C’est presque un repère qui fait l’articulation du territoire. (…) La Défense c’est quasiment une chose qu’il faut sortir du système : à la limite la Défense se situerait ailleurs ça serait la même chose, et non d’ailleurs, elle ne pourrait pas se situer ailleurs parce qu’elle est sur l’axe (…) »
[Extrait d’entretien, Véronique Tirant, SEM92]

Au-delà de son organisation spatiale ou de sa conception architecturale, d’autres facteurs jouent sur l’imaginaire collectif associé à la Défense : ses activités, son intensité d’usages, sa dégradation parfois, qui demandent à s’interroger sur son futur. Aujourd’hui elle doit répondre à ces enjeux, comme l’évoquent Maria Scicolone et Raphaël Catonnet.

« Aujourd’hui il faut peut être donner un peu plus de visibilité positive, faire apprécier ce lieu. (…) Ce que les gens de l’extérieur disent c’est qu’il manque une forme d’humanité à ce lieu. C’est le lieu des bureaux. »
« La difficulté est de faire en sorte qu’il soit donné une image plus humaine, plus paisible (…) Ce territoire a une force et une énergie extrêmement importantes, qui doivent être vécues de l’intérieur pour être ressenties. L’objectif est de faire en sorte que plus de personnes puissent avoir la pratique de ce paysage là depuis l’intérieur, d’où l’intérêt d’élargir les usages sur ce site et d’attirer un nouveau public. (…) Je crois que tout le monde attend aujourd’hui une intervention assez profonde sur l’espace public de la Défense : la régénération de tout ce qui existe et qui a vieilli. C’est l’occasion de remettre le quartier en phase avec les nouveaux usages et d’attentes. »
[Extraits d’entretien, Maria Scicolone, Raphaël Catonnet, EPADESA]

La Seine

Le fleuve constitue sans conteste l’une des composantes les plus emblématiques du département. Elle le borde, le ponctue de boucles, le façonne dans certains de ses reliefs, lui offre des dégagements visuels incomparables, des repères, et surtout le pénètre d’un élément de nature majeur.

Très présente dans les discours, « Seine » est même le deuxième mot le plus prononcé à la question des « trois mots » caractérisant le paysage altoséquanais [2], après ceux relatifs aux espaces verts.

Bien que largement présent sur la carte, le fleuve l’est cependant peu dans la réalité. Parfois non visible, souvent non accessible, il cristallise attentes et critiques sur l’aménagement de ses berges, la construction de ses rives, et parfois ses usages.

Concernant les usages, Véronique Tirant rappelle le rôle économique et productif joué par le fleuve, souvent rejeté par la population qui lui préférerait une destination exclusivement récréative.

« La question du rapport à la Seine se pose aussi en termes d’utilisation fonctionnelle du fleuve qui est soit tournée vers le loisir et l’agrément soit vers une Seine active et productive. Ce qui ressort souvent des débats est une difficile conciliation des deux plus particulièrement au stade des concertations publiques : les populations résidentes veulent une Seine où elles ont plaisir à aller se promener ou faire du sport, confortable, apaisée… »
[Extrait d’entretien, Véronique Tirant, SEM92]

Cet enjeu de reconquête de la Seine parait primordial dans la boucle nord [3] du département, comme le souligne Lionel Favier, en raison de l’absence dans cette partie du territoire d’autres aménités paysagères telles que des espaces boisés.

« [Le Nord] ce n’est pas un paysage avec des coteaux boisés mais il y a l’enjeu de retrouver ce qui fait la caractéristique de ce paysage du Nord, c’est cette plaine en relation avec le fleuve, avec les îles. »
[Extrait d’entretien, Lionel Favier, Neuilly Puteaux Seine Ecologie]

Le manque de visibilité du fleuve a conduit à ce qu’il soit un peu oublié du territoire, comme le souligne Manuel Moussu au sujet du territoire Nanterrien, malgré la récente ouverture du fleuve par l’aménagement du parc du Chemin de l’île.

« Dans la mémoire collective la Seine avait disparu pendant un siècle. Aujourd’hui elle apparaît comme une évidence, comme un élément clé d’identité paysagère pour nous, mais pas encore pour les Nanterriens. »
[Extrait d’entretien, Manuel Moussu, Nanterre]
Nanterre, parc du Chemin de l'île  en grand format (nouvelle fenêtre)
Nanterre, parc du Chemin de l’île
Un endroit où la Seine devient accessible

Nanterre, parc du Chemin de l'ïle  en grand format (nouvelle fenêtre)
Nanterre, parc du Chemin de l’ïle
L’eau constitue un thème de l’aménagement paysager du parc, en résonance avec le fleuve















Un patrimoine architectural remarquable

Parmi les paysages « indéniables » ou exceptionnels du département, le patrimoine architectural tient une place importante. C’est le cas très singulier de la Défense vu précédemment, mais également, bien que dans une moindre mesure, d’autres quartiers (en particulier certaines cités jardins) ou monuments (bâti historique, anciens châteaux, villas, etc.).

Les principales cités jardins identifiées sont celles de la Butte-Rouge à Châtenay-Malabry, la cité de Robert Auzelle (cité-jardin de la plaine à Clamart) ou encore la cité-jardin de Suresnes.

Françoise Rodier exprime les qualités d’insertion paysagère de la cité jardin de la Butte-Rouge. L’implantation des constructions épousant la topographie du site, le soin donné à l’aménagement et l’organisation des espaces extérieurs font partie des éléments majeurs de la qualité paysagère du lieu, qui en devient un paysage en même temps qu’il est un espace vécu.

« Les bâtiments ont été très intelligemment implantés dans les courbes de niveaux. Quand on regarde le plan d’aménagement à grande échelle, on voit que le paysage a été le fil conducteur de l’urbanisation de la cité jardin. Le paysage a été la clé de voûte de l’aménagement et les bâtiments sont venus s’insérer dans ce paysage. (…) A l’intérieur de la cité jardin, il y a à peu près 3 kilomètres de balade qui passent de squares en escaliers jardins, en promenades, en allées, une fontaine, des jardins familiaux. Il y a de très jolies balades à faire. »
[Extrait d’entretien, Françoise Rodier, Châtenay-Malabry]
Cité-jardin de la Butte-Rouge à Châtenay-Malabry  en grand format (nouvelle fenêtre)
Cité-jardin de la Butte-Rouge à Châtenay-Malabry
Un des sites exceptionnels des Hauts-de-Seine en raison de la qualité de son insertion et de sa conception paysagère

Extrait de la carte de l'atlas des paysages sur la cité-jardin en grand format (nouvelle fenêtre)
Extrait de la carte de l’atlas des paysages sur la cité-jardin


Le second ensemble de patrimoine bâti jugé remarquable fut notamment évoqué par Nicolas Rousseau. Composé de bâtiments publics comme privés (châteaux, belles maisons, etc.), et concentré sur certaines communes [4], il reste parfois cependant trop faiblement connu et accessible.

« Il reste un patrimoine public constitué de châteaux qui ont été achetés par des communes et qui sont occupés par des mairies maintenant, et un patrimoine privé qui est très peu connu et qu’il faut aller découvrir comme on prend son bâton de pèlerin. Je pense notamment à Meudon, ou à Sèvres où se trouvent de belles maisons qui ont parfois un passé historique. A Meudon par exemple, le château de Bellevue n’existe plus, mais il y a encore un petit pavillon de musique charmant de l’époque XVIIIe qui était utilisé par les filles de Louis XV. Mais personne ne le sait parce que c’est privé. »
[Extrait d’entretien, Nicolas Rousseau, Société pour la protection du patrimoine et de l’esthétique de France]

Le port de Gennevilliers

Le port de Gennevilliers, bien que moins présenté comme un paysage emblématique, constitue cependant une entité remarquable au sein du département que l’on cherche aujourd’hui à valoriser en le reliant aux tissus voisins. Appréhendé ainsi comme un paysage en soi, des volontés d’accessibilité et de partage de ce lieu s’expriment et se mettent en place.

« Il y a aussi un paysage très particulier du port de Gennevilliers dans la boucle Nord. C’est un enjeu très important et sur lequel on porte aujourd’hui un nouveau regard, comme ce fut le cas dans les projets du Grand Paris. Ce territoire, qui jusqu’ici était un territoire très cloisonné, très délaissé, a fait l’objet de projets des architectes qui l’ont remis en avant en voulant transformer sa vocation. »
« Ce territoire pourrait être raccroché davantage dans l’avenir aux tissus qui l’entourent, à la Seine, et pourquoi pas être traversé. »
[Extraits d’entretien, Corinne Legenne, Adélaïde Bardon, IAU IdF]

Lionel Favier fait également part de son avis très positif sur la politique du port de Gennevilliers qui semble vouloir valoriser les atouts paysagers du site par une réflexion sur son ouverture sur la ville, tout en conservant sa vocation industrielle.

« La politique du port industriel de Gennevilliers est très intéressante. Il s’agit de conserver la vocation industrielle du port et en même temps de l’ouvrir sur la ville et d’en tirer tous les avantages possibles du point de vue du paysage. Parce que dans le port industriel il y a encore des espaces naturels, des berges. C’est une politique qui n’est peut-être pas menée jusqu’à son terme encore, mais qui souhaite tirer parti de cet espace naturel pour que le dimanche on ait envie de le traverser, d’y passer, que ça ne soit pas un enclos gigantesque qui forme une véritable barrière par rapport au reste de l’urbanisation. Une volonté de marier industrie et qualité du paysage. »
[Extrait d’entretien, Lionel Favier, Neuilly Puteaux Seine Ecologie]
Le port de Gennevilliers  en grand format (nouvelle fenêtre)
Le port de Gennevilliers
Une entité au sein du département, une opportunité d’accès au fleuve

Des espaces à préserver, à valoriser et pour certains à rendre accessibles

Ces richesses paysagères appellent à des enjeux de protection, de sauvegarde et de mise en valeur. Comment composer avec cette exceptionnalité de paysages ? Sont-ils menacés ? Certains sont-ils valorisés à leur juste valeur ou bien nécessitent-ils des améliorations notamment quant à leur accessibilité ?

Respecter la richesse paysagère dans la dynamique du territoire : un enjeu de composition

Le département s’inscrit sur un socle géographique (reliefs, Seine, parties boisées, etc.) et urbain/architectural incitant à les prendre en compte dans l’urbanisation. Cela constitue l’un des premiers enjeux associés à cette qualité paysagère, qui fut notamment soulevé par Dominique Alba.

« Les enjeux sont liés à cette nature très particulière de l’histoire et de la géographie des Hauts-de-Seine, avec ses reliefs, ses contrastes très forts entre les parties boisées des pentes, des coteaux et la Seine. (…) Nous pourrions simplement attirer l’attention sur le fait que ces situations particulières héritées, très contrastées entre des zones résidentielles avec un tout petit maillage et des zones industrielles de très grande échelle pourraient générer des urbanisations spécifiques. Il serait intéressant que l’urbanisation à venir des Hauts-de-Seine s’appuie là-dessus. »
[Extrait d’entretien, Dominique Alba, directrice générale et Christiane Blancot, directrice d’études, APUR]

Afin de répondre à cet enjeu majeur, les communes s’expriment en faveur d’une urbanisation contextualisée et respectueuse des qualités paysagères des sites.
C’est le cas de la commune de Vaucresson où Virginie Michel-Paulsen se prononce en faveur d’une urbanisation "maitrisée et intégrée" afin de préserver des éléments de nature et la qualité du cadre de vie et souhaiterait atteindre un équilibre entre les qualités paysagères inhérentes au patrimoine vert du territoire et les objectifs de construction.

Il est à ce titre intéressant de rappeler le caractère « double » du paysage altoséquanais, fait de l’imbrication de son urbanisation et de ses paysages naturels, qu’évoque Lionel Favier.

« On s’appelle ‘Hauts de Seine’ : à la fois les hauts et la Seine, donc c’est vraiment ce qui marque. Il y a ce paysage double, ça saute aux yeux : ce paysage des hauteurs et ces paysages de plaine. Ce qui caractérise le département c’est cette très forte imbrication d’un urbanisme assez dense avec ce type de paysage. On a une ville paysage. »
[Lionel Favier, Neuilly Puteaux Seine Ecologie]

A Bagneux Claire Boivin livre les moyens mis en place par la commune pour assurer sa dynamique urbaine tout en préservant ses qualités paysagères. La commune a en effet initié un travail d’identification de ses éléments patrimoniaux, les a hiérarchisés, mène des réflexions quant aux dispositions réglementaires à mettre en place, et a créé une instance de gestion partagée entre élus et services techniques pour l’étude des pré-projets et des permis de construire.

« L’objectif est d’effectuer un recensement précis du patrimoine et de s’y appuyer pour construire le PLU et la règlementation. Afin de nous permettre, par exemple dans le cas d’orientations de programmation sur certains sites dont on sait qu’ils vont évoluer et pour lesquels il y a un enjeu de préservation des qualités paysagères, de donner des principes de percées, des principes d’implantation des bâtiments, de gabarits, etc. Nous sommes bien dans une dynamique et pas dans une perspective de figer ou de muséifier. »
[Extrait d’entretien, Claire Boivin, Bagneux]

Enjeu de préservation des espaces verts

Les espaces verts [5], vus comme des garants d’une qualité paysagère ainsi que du cadre de vie, cristallisent de nombreuses actions associatives. Ces sites, ces œuvres d’art et de culture, sont à protéger. C’est notamment le cas du parc de Saint-Cloud, dont le récent changement de zonage au plan local d’urbanisme (PLU) en vue d’autoriser les équipements sportifs, est présenté comme une menace par Bernard Garmirian.

« En l’état actuel, le parc de Saint-Cloud fait partie de ce qui était autrefois le domaine royal et il a bénéficié d’une sauvegarde à ce titre toute particulière. Mais aujourd’hui l’État n’a plus les moyens d’entretenir. Cela conduit le maire de Saint-Cloud à le classer dorénavant en zone dite UL qui permet le développement du sport dans cet espace, ce qui va conduire à y réaliser certaines constructions, et plus grave encore des parkings. (…) Ce sujet est très important, s’il n’est pas traité, à moyen ou long terme, tous ces espaces disparaîtront ! »
[Extrait d’entretien, Bernard Garmirian, Environnement 92]

L’association Environnement 92, agissant en faveur d’une « sanctuarisation des espaces naturels », alerte également sur la consommation foncière des forêts, notamment due à la réalisation de routes, d’itinéraires de transports en commun ou encore d’équipements.

Lors de l’entretien avec la communauté d’agglomération Grand Paris Seine Ouest, Jean Baptiste Le Corre et Nicolas Deverre ont également exprimé une forte volonté de préservation des espaces verts du territoire et font le constat d’un glissement d’une logique forestière vers une logique de boisement nettement moins protectrice. A ce titre, ils ont notamment évoqué la forêt de Meudon dont le statut de domanialité ne la protège pas contre certains « grignotages » de ses marges, et qui mériterait selon eux de l’orienter vers un classement en forêt de protection.

« Nous sommes en train de passer d’une logique forestière à une logique de boisement (…) qui s’observe par exemple dans la forêt de Meudon où ce changement de logique conduit à des compositions et à des natures de plantations qui n’ont plus rien à voir. Dans la forêt de Fausses-Reposes, des espaces sont de plus en plus réaménagés, par exemple à l’occasion d’un projet de voies cyclables, venant grignoter la forêt (…). Le risque est qu’un jour nous ne soyons plus dans la forêt de Fausses Reposes mais dans le bois de Fausses-Reposes ! »
[Extrait d’entretien, Nicolas Deverre, Grand Paris Seine Ouest]
La RD2 traversant le bois de Clamart  en grand format (nouvelle fenêtre)
La RD2 traversant le bois de Clamart
Un exemple de mitage de l’espace forestier


Ils soulignent également la complexité de l’action de l’Office national des forêts (ONF) dont le rôle est à la fois l’exploitation des bois, l’accueil du public et la préservation de la biodiversité. Cela illustre à la fois la complexité de la gestion des forêts et, plus globalement, l’inadéquation de certains systèmes d’acteurs (ONF, Conseil général, usagers etc.) vis-à-vis de la préservation des espaces, en l’occurrence naturels.

Rétablir et inscrire les vues

La continuité visuelle a une valeur de paysage. Elle inscrit l’observateur dans un grand paysage et lui ouvre un horizon. A ce titre, les perspectives et points de vue, très représentatifs des Hauts-de-Seine, méritent d’être maintenus et protégés.

Bernard Garmirian et Lionel Favier évoquent respectivement l’importance d’établir des protections réglementaires afin d’assurer le maintien des points de vue, et la difficile reconstitution de ceux, comme la grande perspective de Meudon, qui ont peu à peu disparu.

« Ce qu’on arrive difficilement à faire passer auprès des communes, est la définition de cônes de vue dans les plans locaux d’urbanisme. Il faudrait arriver à faire inscrire les angles de vue dans un document réglementaire. Aujourd’hui les communes ont tendance à les réduire, voire les supprimer. »
[Extrait d’entretien, Bernard Garmirian, Environnement 92]
« La grande perspective de Meudon a été rayée de la carte. On essaie maintenant de la retrouver et de la reconstituer, et elle l’est aujourd’hui en grande partie mais pas entièrement, c’est long. »
[Extrait d’entretien, Lionel Favier, Neuilly Puteaux Seine Ecologie]
Extrait de la carte des chasses du roi, photographies aériennes récentes  en grand format (nouvelle fenêtre)
Extrait de la carte des chasses du roi, photographies aériennes récentes
Enjeu de la reconstitution de la perspective de Meudon


L’extrait d’entretien suivant témoigne de la sensibilité à la problématique de la préservation des cônes de vue depuis les coteaux et de l’intervention active des habitants et associations lorsqu’il en est question. Les projets s’implantant dans ces espaces seraient en effet, selon Olivier Waintraub, les plus enclins aux recours.

« C’est un territoire qui a énormément de reliefs. Pour nous c’est un atout car qui dit relief dit variété du paysage. Cela donne des points de vue qui sont très recherchés par notre clientèle. D’où toute la complexité de notre intervention sur des paysages de coteaux : pouvoir offrir, par nos réalisations, des points de vue, sans pour autant être visible pour ne pas générer de nuisance. (…) Je pense que toutes les zones de relief sont les zones où nous avons le plus de recours de la part d’habitants et éventuellement d’associations. Le relief crée le recours. Car évidemment lorsqu’on est sur un coteau, les opérations se voient, et il existe une appréhension sur la « prise de vue » que pourrait avoir un immeuble un peu élevé dans un paysage. »
[Extrait d’entretien, Olivier Waintraub, Nexity]

Retrouver la Seine

Comme évoqué précédemment, la Seine constitue l’un des objets paysagers cristallisant le plus de critiques et de regrets par les acteurs rencontrés. Les défauts associés au fleuve sont de différents ordres.

Un premier enjeu évoqué est celui des constructions ou des projets de constructions appréhendés comme étant incompatibles avec la préservation de la Seine et de ses rives.

« Nous sommes confrontés à tous les problèmes de tours plantées les pieds dans l’eau, à Issy-les-Moulineaux, à Boulogne avec l’île Seguin, les tours Hermitage sur la Défense etc. qui nuisent à la préservation de la Seine et du lit de la Seine. »
[Extrait d’entretien, Bernard Garmirian, Environnement 92]

Un deuxième enjeu, très largement souligné lors des entretiens et des ateliers du 6 juin et du 24 octobre 2013, est celui de la visibilité, de l’accessibilité et de la jouissance du fleuve qui sont aujourd’hui quasiment impossibles en raison de l’aménagement très routier des berges ou encore de la densité des tissus les jouxtant. Cela montre qu’un espace ne peut être pleinement considéré comme paysage que lorsqu’il est réellement accessible. Cela montre également que, lorsqu’un espace fait paysage, il est considéré illégitime qu’il ne soit pas accessible.

« A Issy-les Moulineaux, la Seine n’existe pas dès que vous vous en éloignez d’une série de bâtiments (…) et même quand on va sur les points les plus hauts d’Issy, on ne la voit jamais (…) il n’y a plus d’espace de respiration ».
[Prise de parole atelier du 6 juin 2013, Clotilde Norguet, Association ACTEVI]
Vue depuis le parc Henri Barbusse à Issy-les-Moulineaux en grand format (nouvelle fenêtre)
Vue depuis le parc Henri Barbusse à Issy-les-Moulineaux


Eric Seyvane, maire adjoint de Saint-Cloud, fait le même constat de la faible relation avec la Seine dans sa commune, notamment en raison de l’impact des infrastructures qui la cachent et qui empêchent tout contact avec le fleuve. C’est notamment le cas de l’A13 et de son échangeur, mais également de la route départementale (RD7) très passante qui rompt complètement la relation ville/Seine.

« La Seine a quasiment été rayée du paysage. A Saint-Cloud on la domine donc on devrait avoir des vues imprenables. En fait il existe quelques points de vue mais rarissimes, on voit Paris mais on ne voit pas la Seine ».
[Prise de parole atelier du 6 juin 2013, Eric Seynave, Maire adjoint de Saint-Cloud]

Raphaël Catonnet fait le même constat dans le rapport de la Défense avec le fleuve.

« On ne peut pas parler du paysage sans parler de la Seine, il y a un rapport à la Seine qui est difficile sur notre territoire. Vers l’Est aujourd’hui la Seine n’est pas accessible parce qu’elle concentre des réseaux de circulation importante, la RD 7. Il n’y a pas de circulation douce en tant que telle et il y a peu de points de belvédères au contact de l’eau. Donc un des gros enjeux pour l’EPADESA est d’amener un nouveau rapport visuel à la Seine. »
[Extrait d’entretien, Raphaël Catonnet, EPADESA]

L’entretien mené avec la commune d’Asnières-sur-Seine témoigne de la forte prise en compte de cette problématique dans les aménagements menés par la collectivité, ainsi qu’en lien avec les actions du Conseil général (promenade Bleue). La ville, représentative à ce titre de la situation de la boucle Nord, a été coupée de la Seine par les usines installées sur ses rives, mais aussi et surtout par la route départementale, toujours présente, et qui constitue une coupure majeure. Les élus souhaitent donc développer les porosités en direction du fleuve sur l’ensemble de la rive asniéroise, longue de 4 km, dans le cadre des 3 secteurs de projets en cours (la ZAC Parc d’Affaires, la ZAC Asnières - Bord de Seine et la reconversion du site industriel PSA).

« Systématiquement dans ces nouveaux quartiers, on essaie de retourner la ville vers la Seine, de redonner un lien sur le bord de Seine. Nous avons un parc de 7000 m² qui sera sur les deux quartiers de PSA et du Parc des Affaires. Ce parc coule littéralement jusqu’à la Seine, via un mail piéton vert et ensuite via un belvédère aménagé piéton. »
« On essaie aussi de redonner au centre ville d’Asnières un dégagement vers la Seine, un beau linéaire une belle façade fluviale. Nos voisins sur l’autre rive, Clichy, Saint-Ouen, ont des projets très ambitieux. Nous sommes la façade fluviale pour les villes de la boucle Nord. »
[Extraits d’entretien, Pierre Chiffre, Hélène Streiff, Asnières-sur-Seine]
Site du projet de la ZAC du parc d'Affaire à Asnières-sur-Seine  en grand format (nouvelle fenêtre)
Site du projet de la ZAC du parc d’Affaire à Asnières-sur-Seine
Un enjeu de la relation ville/fleuve
Photographie : ville d’Asnières-sur-Seine


A Colombes, cette problématique est également traitée lors des projets d’aménagement le long de la Seine. Ceux-ci sont en outre l’occasion de valoriser les vues vers les reliefs d’Argenteuil.

« Nous menons un certain nombre de projets d’aménagement sur lesquels nous essayons de travailler ; à la fois les liaisons à la Seine et également sur le dégagement d’horizons vers les coteaux d’Argenteuil »
[Extrait d’entretien, Patrick Chaimovitch, maire adjoint de Colombes]

Des paysages forts mais clos

A l’image de la critique très souvent soulignée au sujet de la Seine et de la difficulté d’accès à cet attribut paysager majeur, la problématique de l’accessibilité et de la connexion entre ces espaces iconiques et le reste du territoire fut souvent dénoncée.
C’est à ce titre que Corinne Legenne parle de paysages « très forts mais clos » au sujet de ces « emblèmes » des Hauts-de-Seine : la Défense, le port de Gennevilliers, le parc de Saint-Cloud ou encore les équipements sportifs au sein d’espaces boisés tels que les haras de Jardy.

« La Défense est une entité. Elle a été réfléchie par son intérieur. De même que le port de Gennevilliers. L’enjeu est de se retourner, de les regarder autrement et de se demander où sont les arrières. Aujourd’hui on pourrait dire qu’on a des paysages très forts mais qui sont fermés et clos. »
« C’est aussi le cas du parc de Saint-Cloud. On ne peut pas y rentrer en tant que piéton, le trottoir est très peu large, et depuis le pont de Sèvres l’accès est peu rassurant (…) »
« De la même manière les bois sont aussi faits d’entités. C’est le cas des haras de Jardy qui sont fermés, du golf qui est fermé, etc. Tout le travail des parcours buissonniers vise justement à pouvoir traverser ces lieux. »
[Extraits d’entretien, Corinne Legenne, Adélaïde Bardon, IAU IdF]

La question de l’ouverture des parcs (de Saint-Cloud et de Sceaux) est également posée par Olivier Waintraub.

« Comment intègre-t-on la ville aux parcs ? Comment fait-on cohabiter l’urbain et le parc ? Mais une question se pose : veut-on rendre ces parcs plus accessibles et plus intégrés à la ville ? Ou bien est-ce que ce sont uniquement des enclos fermés ? »
[Extraits d’entretien, Olivier Waintraub, Nexity]

L’emblématique mais pas seulement : des territoires moins bien dotés en paysage ?

Malgré l’ensemble de ces territoires et sites iconiques ou exceptionnels, il est impossible de résumer ainsi les Hauts-de-Seine. En effet, le département connaît une forte hétérogénéité paysagère. Non pas que des espaces soient appréhendés comme totalement disqualifiants, mais nombre d’entre eux sont très éloignés de la figure iconique ou emblématique attribuée aux paysages cités précédemment. Ces espaces seraient-ils de fait moins bien dotés en paysage ? L’emblématique privilégierait-il certains territoires aux dépens d’autres ?

Si nous dressions une carte des sites présentés comme étant emblématiques, ils sembleraient pourtant relativement bien répartis sur le département. Cependant certaines populations, en fonction de leur lieu d’habitation bénéficient d’un accès plus ou moins privilégié à ces espaces. Ainsi il semble que ce soit l’accès à ces sites qui rende inégaux les territoires entre eux, et les populations entre elles. Ce constat est particulièrement ressenti lorsque nous comparons les parties « centrales » du département [6] (moins peuplées que d’autres parties du territoire) -où les habitants ont un accès facilité aux paysages exceptionnels et qu’ils peuvent même parfois habiter (exemple de la cité-jardin de la butte rouge à Châtenay-Malabry ou du Domaine Théry à Vaucresson)- au territoire de plaine qu’est la boucle Nord [7] -territoire sur lequel, nous l’avons vu, les deux icônes pourtant majeures que sont la Seine et la Défense communiquent très mal avec leurs alentours immédiats-. Cependant les paroles des collectivités et de l’EPADESA témoignent de la prise en compte de cet enjeu et de la mise en œuvre d’interventions visant à corriger ces défauts.

L’existence de territoires moins dotés en paysage exceptionnel est-il cependant à regretter ? Faut-il le résoudre ? Une injustice est-elle à déplorer et à rétablir ? La population aime à se repérer dans son territoire, à jouir d’un cadre de vie agréable. L’iconique n’est cependant pas le garant de la qualité du cadre de vie. Pour garder l’exemple de la boucle Nord, les entretiens menés avec les communes de Colombes et d’Asnières-sur-Seine montrent que, malgré le déficit important en matière de présence d’élément de nature ainsi que le manque de visibilité et d’accessibilité (à ce jour) de la Seine, les habitants et usagers peuvent profiter d’espaces valorisés bien que non iconiques. C’est par exemple le cas des venelles et autres avenues irriguant des tissus résidentiels de grande qualité de la boucle.

[1au sens du terme générique regroupant forêts, boisements, grands parcs

[2Lors des entretiens, les acteurs rencontrés ont répondu à la question suivante, visant à synthétiser leur pensée et à révéler les éléments paysagers prédominants dans leur représentation : « Si vous deviez résumer les caractéristiques paysagères évoquées précédemment, en 3 mots, lesquels seraient-ils ? »

[3Le terme « boucle nord » correspond à la sous unité de la boucle de la Seine de Rueil-Malmaison à Villeneuve-la-Garenne

[4Parmi celles citées lors de l’entretien : Meudon, Sèvres, Ville-d’Avray, Saint-Cloud

[5au sens du terme générique regroupant forêts, boisements, grands parcs

[6notamment l’unité de paysage du Plateau entaillé de Châtenay-Malabry à Suresnes

[7correspondant à l’unité de paysage de la Boucle de la Seine de Rueil-Malmaison à Villeneuve-la-Garenne