Évolutions paysagères et urbaines de la Boucle de la Seine d’Issy-les-Moulineaux à Clichy

La boucle au XVIIIe siècle

Le territoire est encore largement cultivé, à l’exception de l’emprise du bois de Boulogne. Les îles sont entièrement cultivées (ou pâturées). Sur la rive gauche, une succession de localités sont implantées au pied du coteau, nettement distinctes les unes des autres : Issy, Sèvres, Saint-Cloud, Suresnes, Puteaux, Courbevoie. Située au pied du coteau comme les autres, Issy est un peu en retrait de la Seine. Rive droite, les centres urbains sont moins nombreux et un peu plus en retrait du fleuve : Boulogne et Neuilly (déjà répartie de part et d’autre de l’axe) aux lisières du bois, Clichy dans la plaine de Villiers. Les coteaux et les berges de Seine accueillent de nombreux et importants domaines, châteaux et parcs, parfois mitoyens, notamment Saint-Cloud et Bellevue de part et d’autre du val de Sèvres, et de la route de Paris à Versailles. Trois ponts seulement franchissent la Seine : le pont de Sèvres sur la route de Versailles, le pont de Saint-Cloud, et le pont de Neuilly, dans l’axe des Tuileries.

La boucle au début du XIXe siècle

Alors que les secteurs de cultures et de prairies restent lisibles, certaines jonctions urbaines sont déjà identifiables, dans l’axe de la rue de Vaugirard jusqu’à Issy, et le long de celui des Tuileries jusqu’à Neuilly. Des extensions urbaines à Boulogne et autour des autres localités indiquent une dynamique en cours, qui se traduit aussi par le lotissement déjà lisible du parc de Bellevue. En revanche, on remarque la création du grand parc de Neuilly. Les chemins de fer apparaissent, épousant la ligne des coteaux de la rive gauche, traversant la plaine et la Seine à l’ouest de Clichy par un nouveau pont sur la Seine, un autre ayant été créé en ceinture parisienne et formant un seuil à l’emplacement des futures fortifications.

La boucle au début du XXe siècle

En quelques décennies, l’urbanisation a couvert le territoire des cultures et des prairies, ainsi que les parcs de Saint-James et de Neuilly. Levallois-Perret a été créé et entièrement aménagé. Seul le champ de manœuvre au nord d’Issy (territoire parisien) et une partie des îles restent des ouvertures. L’urbanisation a également touché les îles de la Jatte et Saint-Germain. Le relief du coteau apparaît encore comme une limite de l’urbanisation en rive gauche, entre Saint-Cloud et Puteaux. Les aménagements haussmanniens ont transformé le bois de Boulogne, les fortifications de Paris et les forts apparaissent. La Seine est désormais franchie par 12 ponts, traduisant la dynamique d’extension et de continuité urbaines, et une nouvelle ligne de chemin de fer est créée en bord de Seine, au creux de la boucle.

La boucle en 1950

Le continuum urbain se confirme, de même que l’exception du champ de manœuvre, toujours ouvert. La mention « usines » est lisible sur certains secteurs des bords de Seine, à Boulogne, au nord de Levallois et Clichy. Le coteau n’est plus une limite lisible à l’urbanisation. Pas de nouveaux ponts, mais l’autoroute de Normandie est construite avec son entrée en tunnel à Saint-Cloud.

La boucle au XXIe siècle

Le site de La Défense fait l’objet de nombreux projets de tours. D’autres sont également prévues à l’île Seguin et à Paris, porte de Versailles et porte de Clichy. Plusieurs gares du Grand Paris vont contribuer à la transformation de la Boucle : celle de Saint-Cloud, en limite d’unité sur le coteau et, dans la plaine, celles d’Issy-RER et du Pont de Sèvres. D’autre part les opérations de renouvellement urbain se terminent à Boulogne à l’emplacement des anciennes usines Renault. D’autres sont en cours en bord de Seine, à Issy-les-Moulineaux, tandis qu’un vaste secteur en mutation concerne le territoire de Clichy. Des continuités paysagères et environnementales mentionnées au SRCE et au SDRIF devraient également être restaurées le long des coteaux et de la Seine.


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