Compte-rendu des questions et interventions

publié le 7 octobre 2014 (modifié le 6 juillet 2015)

L’Atlas a-t-il une valeur réglementaire ?


Question d’Olivier Delourme, association « Garches est à vous » et président d’honneur d’Environnement 92

Olivier Delourme souhaite savoir si l’atlas des paysages et des projets urbains des Hauts-de-Seine aura une valeur réglementaire à l’égard des PLU.
Corinne Legenne indique que l’Atlas n’a pas une valeur réglementaire mais consultative. C’est un document de diagnostic mais également de présentation des dynamiques paysagères à l’œuvre sur le territoire. Il ne s’agit donc pas d’un document statique car il intègre des réflexions sur les projets urbains en cours.
Philippe Dress confirme que l’Atlas ne relève pas du niveau réglementaire. En revanche il est une construction partagée des services de l’État et de ses partenaires et, à ce titre, amené à être utilisé par les services : il y sera notamment fait référence dans les portées à connaissance des documents d’urbanisme, dans les avis de l’Autorité environnementale.

La protection des paysages de la boucle de la Seine sud du département

Question de Daniel Mouranche, Environnement 92

Daniel Mouranche rappelle que le SDRIF de 1994 prévoyait la protection du paysage de la boucle de la Seine située au sud du département et notamment des coteaux de Meudon, des vues sur le Mont-Valérien, etc. Il souhaite savoir si cela est maintenu dans le nouveau SDRIF.

Corinne Legenne précise que la partie portant sur les territoires d’intérêt métropolitain fournit des indications sur des éléments de paysage. Concernant le territoire de "La défense et la vallée de la Seine, du Val-de-Seine à la boucle nord", la préservation, la valorisation de la Seine et des paysages et espaces ouverts remarquables y sont inscrits. Les coteaux de la Seine sont indiqués à ce titre.

Par ailleurs le SDRIF prévoit que l’urbanisation des coteaux non bâtis présentant un intérêt paysager ne soit possible que lorsque les autres secteurs des communes concernées ne permettent pas de répondre aux nécessités d’implantation de logements ou d’activités. Cette urbanisation doit s’effectuer dans le respect de la qualité paysagère du site, tout comme l’extension de l’urbanisation des mêmes coteaux lorsqu’ils sont déjà partiellement bâtis. Il s’agit d’une orientation réglementaire, disposition normative qui s’impose notamment aux Scot et aux PLU.

La prise en compte de la biodiversité

Question d’Irène Nenner, Chaville environnement, Environnement 92

Irène Nenner regrette de ne pas avoir entendu parler, dans la présentation de ce jour, de la dimension écologique et de la recherche du développement de la biodiversité, en particulier des forêts et des couloirs écologiques. Elle rappelle à ce titre un travail, qu’elle salue, réalisé par Grand Paris Seine Ouest, dans le but d’établir et de préserver les couloirs écologiques de ce territoire.
Cette thématique doit selon elle faire partie non seulement des enjeux mais également des axes structurants de l’Atlas.
Michel Collin la remercie de son intervention lui permettant de préciser qu’il est tenu compte de cette thématique dans l’Atlas et que les continuités constituent un de ses enjeux identifiés majeurs. Il rappelle avoir évoqué le Schéma de cohérence écologique qui fait état de la nécessité de ces connexions. Il souligne l’intérêt d’aborder le territoire sous l’angle de la mise en réseau pour le développement de la biodiversité en y accompagnant des réflexions de paysage. Les continuités sont des occasions de travailler sur la visibilité et l’accessibilité des éléments de nature. La question de la biodiversité est un objectif acquis, l’enjeu pour l’Atlas est de la traiter également sous l’angle du paysage.

Des perspectives pour poursuivre la réflexion


Intervention de Bernard Garmirian, Environnement 92


Bernard Garmirian souhaite tout d’abord saluer l’arrivée de François Dubois à la direction de l’unité territoriale des Hauts-de-Seine.
Il remercie l’équipe d’avoir pris la décision de refaire l’atlas des paysages du département, qui intègre nature et bâti, passé et présent. Il salue à ce titre la qualité du travail ainsi que la méthodologie d’élaboration de l’Atlas qui a reposé sur un échange, ce qui se retrouve en consultant le document. Cette association des différents partenaires, dont les associations, était une volonté exprimée au départ de la démarche et qui a été effectivement appliquée.
L’Atlas constitue un élément de travail pour l’État, les collectivités et les associations.

Il souhaite dans un second temps s’interroger sur les perspectives de réflexion et d’actions : Comment allons-nous appliquer ce que ce travail suggère ? Comment protéger, réparer ? Comment promouvoir une réelle culture de ce dont la vie a besoin, qu’il s’agisse de la biodiversité, de la vie humaine et plus généralement de la collectivité humaine du département ? Cette culture s’appuie de plus en plus sur les études scientifiques qui montrent que la vie de l’être humain est conditionnée par son environnement le plus sensible. Aujourd’hui on note les effets carcinogènes de la pollution de l’air mais pas encore les effets perturbants, du point de vue de la santé, de l’environnement au sens large. Dans ce cadre, le travail de l’Atlas peut peut-être contribuer à élargir le champ du débat. Le travail de l’Atlas implique une volonté politique qui est selon lui quasiment inexistante à ce jour.

Il fait état d’une proposition pour le département qui ferait suite au travail de l’Atlas : réaliser une étude des actions mises en œuvre sur le territoire dans les 5 dernières années incluant les réalisations en cours et les projets. Cela permettrait de marquer ce qui est positif mais aussi les grands manques. Il propose certains projets à examiner dans ce cadre :
le tramway Antony-Clamart en relation avec la forêt de Verrières qui va être amputée de 4 à 5 hectares,
le classement de la forêt de Meudon (demandé depuis 5 ans par certaines communes et les associations),
le T6 et les 2x2 voies de la RD53 qui interdisent le passage des animaux,
les continuités de vues sur les paysages du département et de son voisinage,
les dents creuses qui sont dorénavant proscrites mais qui constituent souvent des perspectives paysagères,
la vallée de la Seine à ce jour non protégée,
les 2 nouveaux échangeurs sur l’A86 allant provoquer chacun plus de 10 hectares de forêt détruite,
la question des eaux souterraines dont il n’est pas tenu compte alors que certaines pourraient être extrêmement dangereuses,
etc.

Il souhaiterait que le travail de l’Atlas permette par ailleurs de remettre en valeur les études d’impact, aujourd’hui « à géométrie variable », mais aussi les SCOT. L’Atlas peut également encourager à ce que des textes existants soient appliqués et que de nouveaux textes soient promulgués.

Il souhaite que l’esprit de la charte de l’environnement soit généralisé, en particulier en matière de concertation, qui a été très bien menée dans le cadre de l’Atlas mais qui manque d’ordinaire dans le département.

Il s’exprime en faveur de la densification de la ville à la condition du respect des valeurs paysagères et naturelles.

Un autre enjeu est celui de redonner confiance au citoyen sur la volonté de l’État de protéger et promouvoir le patrimoine paysager et environnemental.

Les relations de visibilité des paysages et leur protection dans le cadre des documents d’urbanisme


Question de Daniel Mouranche, Environnement 92

Daniel Mouranche s’interroge sur la manière de faire le lien entre les lieux depuis lesquels sont vus les paysages –les belvédères -, et les lieux où le paysage se déploie, notamment en matière de document d’urbanisme. Le « répertoire » par commune évoqué apporte-t-il une aide à cette question ?

Michel Collin précise qu’il s’agit d’une fonctionnalité du site internet permettant d’interroger les contenus du site par une entrée communale, et non d’un « répertoire » à proprement parler. Cette fonctionnalité permet, via le moteur de recherche, de savoir que telle commune est notamment concernée par telle(s) unité(s) de paysage. Cela permet de dépasser la limite communale en mettant en relation la commune avec les unités de paysage qui tiennent compte de la logique d’échelles de perception dont nous partageons la préoccupation.
Par ailleurs la mutation à venir des documents de planification de la métropole est l’occasion de mettre en place des dispositifs de soin à apporter aux panoramas, belvédères…

Les perspectives de l’Atlas : la démarche des plans de paysage


Intervention de Véronique Monsenego, DRIEA, responsable de l’atelier des territoires et de la métropole

Véronique Monsenego souhaite compléter les interventions précédentes au sujet de la poursuite de la réflexion à l’issue de cet atlas des paysages et des projets urbains des Hauts-de-Seine.
Elle souhaite en féliciter la démarche originale dans la mesure où les précédents atlas s’arrêtaient au constat et n’allaient pas jusqu’à l’examen des dynamiques et des enjeux. Elle considère à ce titre que cela constitue une excellente articulation avec la démarche des plans de paysage à initier par la suite. Cette démarche est en cours d’élaboration par le ministère de l’Écologie et du développement durable, et s’oriente vers le projet.
L’atlas des Hauts-de-Seine constitue en ce sens une très bonne articulation car il tient compte des mutations de la métropole. La démarche pourrait ainsi être poursuivie avec des plans de paysages sur des unités paysagères dans le cadre des recompositions des territoires qui seront mises en œuvre dans le futur.

Les infrastructures de transport

Intervention de Lionel Favier, association des usagers du transport, Environnement 92


Il est heureux que la présentation termine sur la photographie projetée

Cette image est selon lui extrêmement intéressante en raison de la vue sur les silos des grands moulins de Paris (symbole de modernité architecturale), sur un centre de vie (restaurant particulièrement bien conçu avec un embarcadère pour les visites du port en bateau), sur le paysage lointain, et au premier plan sur les voies ferrées. En Ile-de-France et dans les Hauts-de-Seine, il regrette que les gares de fret et les voies ferrées soient trop souvent associés à un non-paysage qu’il faut faire disparaitre, engendrant notamment le report du fret sur la route. Il souligne la politique qu’avait eu le port de Paris de Gennevilliers d’ouverture au public le dimanche avec la création d’un cheminement piéton et cycliste (« arboretum »). Il convient de souligner cette initiative.
En revanche, l’autoroute constitue une infrastructure niant le paysage, une négation du paysage. En effet, la perception de la Seine lors de la traversée du fleuve par un pont de l’autoroute n’est absolument pas ressentie. Il rappelle par ailleurs que lors de la conception de la première autoroute, l’autoroute de l’ouest, on imaginait que les gens viendraient s’y promener le dimanche. Les premières réflexions faisaient état d’une recherche esthétique (entrée de tunnel imitant la grande orangerie de Versailles avec ses deux escaliers, conservation des plantations d’arbres le long de l’autoroute, tour phare sur le triangle de Rocquencourt –échangeur routier situé dans les Yvelines–…). Une perspective de réflexion très importante serait de retrouver l’inscription du paysage dans ces grandes infrastructures.

La densité à Issy-les-Moulineaux


Intervention de Clotilde Norguet, association ACTEVI

L’intervention apporte un témoignage sur les évolutions des tissus urbains à Issy, qui se transforment fortement depuis des années, notamment dans les quartiers proches de la Seine, et exprime une inquiétude devant les nouvelles densités bâties.

Michel Collin indique à ce sujet que la notion de qualité des paysages urbains repose sur de nombreux aspects, évoqués lors de la présentation, et que certains d’entre eux, fort reconnus comme le Paris haussmannien par exemple, présentent des densités importantes.