Repères, perception visuelle, éléments de nature : enjeux des versants de la Bièvre

publié le 25 août 2014 (modifié le 29 juin 2015)
Principaux enjeux de l'unité de paysage en grand format (nouvelle fenêtre)
Principaux enjeux de l’unité de paysage

Enjeux d’identification, de repérage et de caractérisation

Les versants de la Bièvre comptent peu de repères « spectaculaires » à l’échelle métropolitaine, mais une succession de repères locaux parmi lesquels une concentration assez notable de centres anciens de villages. Le renforcement de ces centralités permet de contribuer à la lisibilité du territoire.

Une mosaïque très resserrée de tissus variés, pavillonnaire, tours/barres, activités, établissements scolaires dont l’architecture est parfois peu caractérisée, marque le territoire. Certains secteurs se détachent toutefois, justifiant la protection, le renforcement et la valorisation de leurs caractères plus identifiables, comme ceux du quartier de la Butte-rouge à Chatenay-Malabry ou du lotissement du parc de Sceaux.

Ailleurs, les enjeux consistent à renforcer les caractères identifiables à l’occasion des renouvellements urbains, qu’ils soient importants ou au cas par cas.

A l’échelle métropolitaine, les grands axes rayonnant autour de Paris (RD 920 et RD 906), ainsi que l’ensemble paysager remarquable formé par les parcs de Sceaux et de la Vallée aux loups, assurent un rôle de repérage.

Enjeux de perception visuelle

Depuis les panoramas de Sceaux et du Plessis-Robinson, les vues se répondent et organisent une perception appréciable du territoire. Les enjeux consistent ici d’une part à protéger le panorama du parc de Sceaux et, d’autre part à mieux révéler la qualité du point de vue formé par la terrasse du parc Henri Sellier.

Il en est de même de la terrasse du parc Michelet à Vanves qui offre une belle vue sur laquelle il convient de veiller, vers le nord-ouest.

L'horizon boisé du rebord de la Vallée aux loups  en grand format (nouvelle fenêtre)
L’horizon boisé du rebord de la Vallée aux loups
Il fait partie de la composition paysagère du parc de Sceaux et mérite une vigilance paysagère toute particulière.

La terrasse du parc Henri Sellier  en grand format (nouvelle fenêtre)
La terrasse du parc Henri Sellier
Il a perdu une part de sa qualité paysagère (occultation des vues, espace banalisé) qui est à retrouver par une gestion appropriée.


Les avenues, repères d’un territoire de passages

Les avenues rayonnantes (l’ancienne RN 20, aujourd’hui RD 920, la RD 906) ont inscrit dans le territoire des parcours qui le structurent et en conditionnent la perception. Ces axes sont actuellement parmi les espaces porteurs d’une dynamique de transformation urbaine.
En position tangentielle, l’ancienne route de Versailles à Choisy correspond grossièrement aujourd’hui au tracé de la RD 986, doublé par l’A86. Elle joue un rôle également structurant.

De nombreux enjeux de paysage concernent ces axes et les projets situés à leurs abords. Une étude paysagère de chacun d’entre eux serait justifiée et permettrait d’identifier les caractères propres et les pistes d’action comme de projet.

  • Les axes constituent d’importants points de vue sur le territoire dont ils offrent une lecture ;
  • Les aménagements s’inscrivent dans une notable continuité historique, notamment celle des alignements d’arbres qui théâtralisent les effets de perspective et d’avenue, et singularisent certains axes principaux ;
  • Les axes étant communs à plusieurs collectivités, une approche partagée permettrait d’identifier une mise en cohérence des dynamiques urbaines et un renforcement de leur effet fédérateur.

Carte de Cassini, deuxième partie du XVIIIème siècle  en grand format (nouvelle fenêtre)
Carte de Cassini, deuxième partie du XVIIIème siècle
Les axes apparaissent comme la principale structure du territoire des versants. Les alignements d’arbres sont figurés sur la « route d’Orléans » (RD 910) et sur la « route de Versailles à Choisy » (RD 986)

Antony  en grand format (nouvelle fenêtre)
Antony
Une entrée magistrale dans le département. L’avenue est structurée par les alignements qui cadrent l’ouverture ponctuée par la tour Montparnasse.

Avenue Aristide Briand, Arcueil  en grand format (nouvelle fenêtre)
Avenue Aristide Briand, Arcueil
Les axes peuvent justifier d’importantes dispositions de projet urbain et apporter aux paysages un surcroît de lisibilité. Le patrimoine des alignements d’arbres met en lien l’espace public et l’ambiance des nombreux parcs classiques voisins. Il apporte une remarquable cohérence à l’espace.

L’apport des ateliers :

- En plus de leur rôle patrimonial et paysager, les alignements d’arbres jouent un rôle dans la biodiversité et régulent le climat. Les pieds d’arbres peuvent être végétalisés pour constituer des systèmes plus complets et renforcer les continuités. Ils constituent des supports pour envisager des continuités d’usage et des continuités écologiques.

Grandes infrastructures
Outre les avenues, l’A 86 traverse l’unité paysagère mais n’offre que très peu de vues sur territoire, dont elle semble presque soustraite. Une amélioration des conditions de perception et d’articulation de cette infrastructure avec les secteurs traversés pourrait faire l’objet d’une étude d’analyse et de préconisations.

Présence sensible des éléments de nature et de leurs continuités


Les reliefs, principaux traits de nature
Les pentes des glacis cadrés par les alignements, permettent de percevoir le contexte de la vallée de la Bièvre. L’attention portée aux dégagements visuels permet notamment de favoriser les perceptions qui leur sont liées.

Les reliefs locaux de la butte de Bagneux, de la crête de Sceaux, du rebord de la Vallée aux loups, du fond de vallée de la Bièvre, sont autant de motifs dont la présence sensible peut être renforcée.
Les travaux de renouvellement urbain à Bagneux vont dans ce sens, et sont à poursuivre à l’occasion du futur renouvellement du site de la direction générale de l’armement (DGA) qui prend position sur un relief singulier.

La Bièvre, trop discrète

La rivière est enfouie sous les tissus et les infrastructures et n’apparaît pour ainsi dire pas dans le paysage. D’ambitieux programmes de réouverture de la rivière ont été énoncés mais peinent à trouver leurs financements en raison de l’importance des travaux nécessaires.

A Antony, le grand bassin de retenue (aujourd’hui réserve naturelle) qui permettrait de voir l’eau est clôturé de palissades opaques. Les grandes tours de logement voisines tendant en outre à écraser l’échelle naturelle de la vallée, l’idée de rivière a bien du mal à être ressentie.

Certaines actions, parfois très simples, peuvent concourir à renforcer la présence sensible de la rivière : valoriser les parcours qui suivent le cours de la Bièvre, offrir le bassin à la vue, connecter le cours de la Bièvre aux espaces publics environnants, adopter des gammes végétales évoquant la présence de la rivière comme les saules, les aulnes …

Antony  en grand format (nouvelle fenêtre)
Antony
L’unique séquence où l’eau n’est pas recouverte est ceinturée de haies opaques. Une simple ouverture visuelle serait pourtant d’un grand effet pour le paysage.


La forêt, loin derrière l’A 86

La proximité du bois de Verrières constitue un des points forts du quartier de la Butte-Rouge. Il cependant il en est coupé par l’A86. Un enjeu consiste à améliorer les accès entre la forêt et le quartier et à renforcer la présence visuelle des lisières depuis les espaces publics de la cité.

Butte Rouge, Châtenay-Malabry  en grand format (nouvelle fenêtre)
Butte Rouge, Châtenay-Malabry
Proposition : rechercher des passages fondés sur la structure de composition du quartier

Éléments de nature perçus dans et / ou depuis l’espace public


Jardins privés, jardins de résidences

Principalement composée, dans la partie sud, de zones pavillonnaires et de quartiers de logements sociaux, l’unité de paysage apparaît très verdoyante, caractère à entretenir. Les espaces verts des ensembles d’immeubles collectifs pourraient être davantage inscrits dans l’espace public et valorisés comme des squares urbains. Ils contribueraient ainsi au désenclavement des quartiers et à la création de contacts entre les habitants.

Vue oblique sur Fontenay-aux-Roses  en grand format (nouvelle fenêtre)
Vue oblique sur Fontenay-aux-Roses
La verdure domine, présente dans les jardins des pavillons ou dans les espaces verts des ensembles de logements collectifs. Les ambiances existantes peuvent valoriser l’espace public, les espaces des collectifs constituant par exemple des squares agréables s’ils sont désenclavés et mieux inscrits dans l’espace public.
Une étude détaillée et approfondie du capital d’espaces paysagers peut déboucher sur d’intéressantes mises en réseau, et sur une plus grande accessibilité, pour tous, des jardins situés au pied des logements collectifs.