La Bièvre des Baconnets

publié le 6 février 2014 (modifié le 29 juin 2015)

Le nom de ce quartier récemment urbanisé a été choisi pour désigner une portion de la vallée de la Bièvre aux horizons lisibles, occupée par le centre-ville d’Antony et une partie de ses extensions pavillonnaires et des grands ensembles de logements collectifs des années 1960.

Depuis les rebords du plateau de Longboyau  en grand format (nouvelle fenêtre)
Depuis les rebords du plateau de Longboyau
La sensation de vallée est perceptible, de même que les horizons naturels procurés par les rebords boisés de Châtenay-Malabry sur le plateau opposé. Les hautes tours du fond de vallée surgissent au-dessus de l’horizon.

Carte de la sous-unité de la Bièvre des Baconnets   en grand format (nouvelle fenêtre)
Carte de la sous-unité de la Bièvre des Baconnets
Le pointillé gris indique la limite de département. La sous-unité de la Bièvre des Baconnets s’étend à l’ouest dans l’Essonne et à l’est dans le Val de Marne. Au sud, les Hauts-de-Seine (Antony) débordent sur le Plateau de Longboyau qui correspond à une autre unité de paysage.

Limites et voisinages

Venant du nord-ouest où elle a creusé une vallée assez profonde entre les plateaux de Saclay et de Vélizy, la Bièvre change de direction en franchissant la limite du plateau (limite ouest de la sous-unité) pour s’écouler vers nord-est pendant environ 5 km. La sous-unité qui est partagée entre les départements des Hauts-de-Seine, de l’Essonne et du Val-de-Marne, correspond à cette séquence de transition de la vallée, avant qu’elle ne coule vers le nord. Les rebords inégalement lisibles du relief dessinent les limites nord et sud. Au nord, la limite est peu perceptible, le centre d’Antony constituant un seuil, alors que le relief est peu accusé et que la Bièvre a disparu sous l’urbanisation. Au sud, le rebord du plateau de Longboyau forme une limite plus nette.

Motifs et compositions du paysage

Carte de la sous-unité de Bièvre des Baconnets  en grand format (nouvelle fenêtre)
Carte de la sous-unité de Bièvre des Baconnets
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Coupe 14, S-N de Massy à Montrouge  en grand format (nouvelle fenêtre)
Coupe 14, S-N de Massy à Montrouge
Les grands immeubles de logements collectifs occupent le plateau jusqu’au rebord dominant la vallée. La ligne de train, puis les quartiers pavillonnaires, encadrent le fond même de la vallée, où prennent place les jardins et équipements sportifs.

Coupe 16, NE-SW, de Chatenay-Malabry à Antony  en grand format (nouvelle fenêtre)
Coupe 16, NE-SW, de Chatenay-Malabry à Antony
Le fond de vallée est occupé par des bâtiments d’activité et des équipements sportifs. Sur le flanc sud (à droite), le relief détermine un étagement des tissus : les pavillons occupent les coteaux jusqu’au bas du versant, à l’exception du fond plat, tandis que le grand ensemble s’étend sur le versant, jusqu’au rebord du plateau de Longboyau.
Sur le flanc nord (à gauche), le trait de coupe rencontre le petit vallon du ruisseau des Godets, dont les aménagements veillent à conserver une ambiance naturelle.

Horizons de nature

Carte du relief   en grand format (nouvelle fenêtre)
Carte du relief
La Bièvre des Baconnets correspond à une séquence de la vallée, au débouché du plateau (à gauche), où les reliefs deviennent moins sensibles. Il en est de même pour la Bièvre elle-même, qui disparaît au centre de la sous-unité dans les réseaux souterrains.
Carte de la végétation  en grand format (nouvelle fenêtre)
Carte de la végétation
A l’exception du centre d’Antony, le secteur est très vert : la végétation marque les jardins du fond de vallée en amont d’Antony, le vallon des Godets et les ensembles pavillonnaires des coteaux. Elle accompagne également les infrastructures : ligne TGV, lignes du RER et du Transilien, axe de la RN920.





















La vallée lisible, la rivière évoquée dans les jardins

Les reliefs permettent d’identifier la vallée, notamment depuis les positions du rebord du plateau, au sud de la sous-unité à la limite de l’Essonne. Des belvédères donnent sur la vallée elle-même et sur l’horizon boisé du versant opposé couronné par la forêt de Verrières.

Vues depuis les rebords du plateau de Longboyau  en grand format (nouvelle fenêtre)
Vues depuis les rebords du plateau de Longboyau
La forêt de Verrières souligne le rebord du plateau. Cet « horizon naturel » vient appuyer le volume en creux de la vallée, bien lisible. On devine en face le village de Verrières, cadré par les deux hautes tours construites dans le fond de la vallée. A droite, un possible belvédère se situe dans la continuité d’un jardin public, au rebord de la vallée.


Dans le fond de la vallée, il est devenu difficile de voir la Bièvre elle-même, effacée par les effets de l’urbanisation. Cependant, dans cette partie amont, un ensemble de jardins et d’équipements sportifs ouvrent des espaces de respiration et mettent en œuvre les éléments de nature, parmi lesquels les plans d’eau évoquent la présence de la rivière.

La Bièvre semble prendre fin au grand bassin de régulation, espace de nature reconnu pour sa valeur environnementale mais d’un accès difficile et pratiquement invisible depuis l’espace public. Le vallon des Godets, préservé de l’urbanisation, a suscité une intéressante coulée verte rejoignant, de proche en proche, celle du TGV et la forêt de Verrières.

Antony, parc Heller et terrains de sport dans le fond de la vallée  en grand format (nouvelle fenêtre)
Antony, parc Heller et terrains de sport dans le fond de la vallée
Même si la Bièvre n’apparaît pas, les parcs et les terrains de sport donnent au fond de vallée un statut de « paysage » au sein de la ville, par leur ouverture visuelle, leur accessibilité, les usages de loisirs qu’ils accueillent, et la présence de l’eau. Celle-ci prend une allure encore plus « naturelle » au débouché du ruisseau des Godets (en bas, à gauche).

Le bassin de retenue au sud-ouest d'Antony  en grand format (nouvelle fenêtre)
Le bassin de retenue au sud-ouest d’Antony
L’ouvrage est en quelque sorte une des dernières séquences de Bièvre « apparente ». Le plan d’eau n’est toutefois pas inscrit avec netteté dans le paysage. On peut le longer, mais pas le voir.


Une répartition des tissus selon les reliefs

Plusieurs types de tissus recouvrent le territoire, dans une certaine organisation liée aux reliefs, sans toutefois proposer de structure paysagère suffisamment affirmée.

Le centre d’Antony est situé dans le bas du versant, non loin du passage de la RD920, ancienne RN20, et se présente aujourd’hui sous la forme d’un centre-ville en bâti continu et façades sur rues, animé par les commerces en rez-de-chaussée. C’est le seul secteur de bâti continu, les autres tissus étant constitués par les pavillons et les ensembles collectifs.

« [Le territoire de la Vallée scientifique de la Bièvre est organisé selon une] mosaïque urbaine, une juxtaposition de tissus : grands ensembles, tissus pavillonnaires divers parfois très qualifiés, parfois très ordinaires, vieux bourg, habitat continu, collectif intermédiaire. Il y a une interpénétration, une juxtaposition et une proximité entre ces tissus qu’on retrouve dans chacune des villes. »
[Extrait d’entretien, François Loscheider, Vallée Scientifique de la Bièvre]
Antony  en grand format (nouvelle fenêtre)
Antony
Les rues du centre historique voisinent l’hôtel de ville qui affirme, par son architecture, que la ville a changé.

Antony  en grand format (nouvelle fenêtre)
Antony
Le tissu urbain dense du centre-ville bénéficie de l’animation des commerces, dans une ambiance marquée par les façades sur rue.


Schématiquement, les pavillons occupent préférentiellement les premières pentes, tandis que les logements collectifs, construits plus tardivement, ont investi le fond de vallée. Mais les différentes formes de constructions se déploient sans grande préférence dans toutes les parties des versants. Le célèbre grand ensemble de Massy-Antony développe ses tissus jusqu’aux rebords du plateau situé à Antony et nommé « Noyer doré ». De récents travaux de renouvellement urbain ont corrigé l’ambiance des « ZUP » et créé de nouveaux paysages urbains. On pourra regretter que l’espace public ne tire pas suffisamment parti des positions de belvédère pourtant permises par la situation au rebord du plateau.

Antony  en grand format (nouvelle fenêtre)
Antony
A gauche, l’église du « Noyer doré » occupe la position du rebord, l’horizon de la vallée se dévoile dans la perspective.
A droite, l’allée Martin Luther King s’avance dans le coteau dans le tissu des pavillons. En point de mire, les hautes tours du fond de vallée.

Antony, Noyer Doré  en grand format (nouvelle fenêtre)
Antony, Noyer Doré
Les formes architecturales et urbaines du grand ensemble ont perdu de leur monolithisme avec les opérations de renouvellement urbain qui ont notamment apporté des architectures moins unifiées, permettant, avec la requalification des espaces publics, de créer des lieux identifiables.


Le chemin de fer en coupures, la RN 20 comme perspective

Cette séquence de la Bièvre se trouve sur un des principaux axes rayonnant autour de Paris (la route d’Orléans) et est traversée par de nombreuses autres infrastructures qui en morcellent le territoire. La ligne du TGV, pratiquement sur la limite départementale, traverse la vallée en talus et définit nettement un seuil de perception. Les voies du RER créent également des coupures visuelles et fonctionnelles.

L’axe de l’ancienne RN20 joue en revanche un rôle fédérateur. Il fonctionne dans le paysage comme une perspective, mettant le territoire en lien avec Paris qui n’est qu’à 12 km et que symbolise la tour Montparnasse visible au loin. Les arbres d’alignement soulignent et valorisent cet effet, tout en apportant un élément unificateur à l’espace.

« [La RD920 fait partie de] ces grandes avenues, ces grands axes [qui] sont dans l’histoire du territoire. Ils sont en lien avec l’ensemble des bourgs anciens, situés en retrait, de part et d’autre. (…)
C’est une très belle avenue, large, avec des grandes perspectives, superbement bien préservées mais [parfois] très peu mises en valeur [ce qui va faire l’objet] dans les années à venir de projets engagés par les collectivités [afin] de la faire évoluer et d’intégrer ce territoire dans la continuité parisienne. »
[Extraits d’entretien, François Loscheider, Vallée Scientifique de la Bièvre]
La RD920  en grand format (nouvelle fenêtre)
La RD920
A l’entrée sud du département, la perspective donne exactement sur la tour Montparnasse, créant un lien entre les territoires par le paysage. Sur la gauche, les tissus pavillonnaires. Les tissus voisins et les commerces de l’axe sont « unifiés » par l’alignement d’arbres, qui vient cadrer et valoriser la perspective.