Atlas des paysages et des projets urbains des Hauts-de-Seine

Retisser les liens entre le parc et la ville

publié le 4 novembre 2014 (modifié le 8 juillet 2015)
Carte de localisation des lisières nord du parc de Saint-Cloud en grand format (nouvelle fenêtre)
Carte de localisation des lisières nord du parc de Saint-Cloud

Le parc de Saint-Cloud

Un beau voisin isolé

Le parc de Saint-Cloud représente un des paysages les plus remarquables de la métropole. Il inscrit au cœur de l’agglomération une composition exceptionnelle d’André Le Nôtre, principalement constituée de masses boisées. Pourtant, l’analyse montre que tout le long de sa limite nord, les tissus urbains voisins ne jouissent pas facilement de cette proximité. Voir : sous-unité de paysage ’Le Parc de Saint-Cloud et la forêt de Fausses-Reposes’).

La présente situation urbaine analyse la nature des obstacles qui se dressent entre la ville et cette pièce exceptionnelle de paysage, et ouvre des pistes visant à une meilleure inscription du parc dans l’espace urbain.

L'autoroute A13 à la sortie du tunnel de Saint-Cloud, vue vers l'ouest  en grand format (nouvelle fenêtre)
L’autoroute A13 à la sortie du tunnel de Saint-Cloud, vue vers l’ouest
La ville de Saint-Cloud se trouve derrière l’écran acoustique, et le quartier qu’il protège, pourtant proche du parc, s’en trouve isolé et ne bénéficie pas de cette situation.

Une succession de barrières

A la limite du parc se présente une concentration d’obstacles et de coupures. Les voies ferrées et l’autoroute de Normandie en sont les plus évidentes. Construites à la fin du XIXe et au début du XXe siècle dans un contexte déjà urbanisé elles furent placées en limite nord du parc, qui fut réduit par ces emprises. Elles ne sont franchies que par quelques passages, dont la plupart sont des voies routières.

La notion de « porte du parc » n’est pas ressentie, alors que, pourtant, la composition classique instaure un tracé de vastes avenues qui pourraient aisément pu trouver des prolongements dans l’espace urbain.

Les accès réservés aux piétons se limitent à des passages complexes et peu confortables sous les voies ferrées.

A cela s’ajoutent des emprises clôturées, que l’on traverse difficilement ou pas du tout : des équipements sportifs, des quartiers clôturés, des ensembles de jardins familiaux réservés à leurs usagers.

Parc de Saint-Cloud : schéma d'analyse des obstacles entre le parc et son environnement urbain au nord en grand format (nouvelle fenêtre)
Parc de Saint-Cloud : schéma d’analyse des obstacles entre le parc et son environnement urbain au nord

Parc de Saint-Cloud : depuis la route départementale 985  en grand format (nouvelle fenêtre)
Parc de Saint-Cloud : depuis la route départementale 985
La voie de chemin de fer et l’autoroute s’interposent sur toute la bordure nord du Parc puis de la forêt de Fausses Reposes. Elles interdisent les accès au parc, et apportent leurs nuisances aux tissus riverains. La situation est pourtant très favorable à une production de logements : en bordure du parc, les façades bénéficieraient non seulement d’un voisinage agréable, mais aussi d’un ensoleillement très favorable.

Parc de Saint-Cloud : photos prises depuis le parc  en grand format (nouvelle fenêtre)
Parc de Saint-Cloud : photos prises depuis le parc
Les voies ferrées sont à l’intérieur même du parc, et s’interposent au débouché des allées.

Saint-Cloud, photo prise depuis le parc  en grand format (nouvelle fenêtre)
Saint-Cloud, photo prise depuis le parc
Les quelques passages piétons doivent se faufiler sous les diverses voiries, et ne sont que difficilement accessibles aux fauteuils roulants et aux poussettes.

Saint-Cloud, les accès au parc  en grand format (nouvelle fenêtre)
Saint-Cloud, les accès au parc
Les principaux accès au parc sont accessibles en voiture. La circulation affaiblit l’identité d’espace de nature et retentit sur l’ambiance.

Saint-Cloud, les clôtures dans le parc  en grand format (nouvelle fenêtre)
Saint-Cloud, les clôtures dans le parc
Photo de gauche, de grandes emprises sportives occasionnent elles aussi des clôtures dans l’espace du parc.
Photo de droite, la résidence de Montretout, seul quartier de Saint-Cloud à se trouver en contact direct avec le parc, sans les obstacles des voies ferrées et de l’autoroute (car situé au niveau du tunnel de Saint-Cloud), est inaccessible, isolant le parc sur plus de 500 m.

Parc de Saint-Cloud, jardin potager  en grand format (nouvelle fenêtre)
Parc de Saint-Cloud, jardin potager
D’importants espaces sont dédiés aux potagers, insérés souvent entre les voies ferrées. Ils sont cependant clôturés, réservés aux usagers, et ne s’inscrivent que faiblement dans les parcours, malgré la qualité de leur paysage et leur ambiance qui pourrait s’ajouter à celle du parc.

Redonner le parc aux habitants

Même si certaines des propositions paraissent audacieuses, coûteuses ou hypothétiques, elles permettent d’éclairer le bénéfice que l’on peut tirer d’une plus grande articulation entre la ville et ce patrimoine historique, artistique et naturel exceptionnel.

Franchir ou couvrir les voies, remodeler les quartiers riverains du parc, passer par les jardins potagers, sont les perspectives exposées, visant à renforcer les liens entre le parc et les habitants riverains.

Les schémas ci-après illustrent plusieurs pistes d’action. Certaines d’entre elles s’appuient sur une recomposition urbaine assez forte, condition permettant de dégager suffisamment de moyens d’agir pour s’affranchir des obstacles en place, mais créant également des conditions résidentielles de très grande qualité.

Parc de Saint-Cloud, hypothèse de travail : prolonger les axes du parc dans la ville  en grand format (nouvelle fenêtre)
Parc de Saint-Cloud, hypothèse de travail : prolonger les axes du parc dans la ville
Dans cet exemple, une allée du parc se prolonge dans la ville, où elle vient structurer une composition urbaine. L’allée franchit la voie ferrée, et instaure une pièce urbaine dans laquelle les bâtiments, ouverts sur l’axe, se trouvent ainsi en lien direct avec le parc, visuellement et par les usages.

Parc de Saint-Cloud, hypothèse de travail : construire sur les voies et renouveler la ville proche du parc  en grand format (nouvelle fenêtre)
Parc de Saint-Cloud, hypothèse de travail : construire sur les voies et renouveler la ville proche du parc
Voies ferrées et autoroute occupent d’importantes emprises dans la meilleure position au voisinage du parc, en position ensoleillée. La couverture de ces emprises, associée à un renouvellement urbain des emprises proches, permet de dégager un projet urbain plus proche du parc, et surtout plus articulé à ses espaces.
Une des allées du parc se prolonge, et vient s’articuler par une placette (ocre) au réseau des espaces publics.

Parc de Saint-Cloud, hypothèse de travail : se promener dans les jardins potagers  en grand format (nouvelle fenêtre)
Parc de Saint-Cloud, hypothèse de travail : se promener dans les jardins potagers
La suggestion illustrée ici consiste à établir des parcours de promenade passant par les jardins familiaux, par une allée dont l’aménagement concilie la sécurité des jardins et leur perception visuelle par les passants. Le parcours franchit également la voie ferrée au niveau de la gare, ainsi que l’autoroute, atténuant l’effet d’obstacle. Le passage inscrit les jardins dans le paysage du parc, et permet de créer du lien social entre les jardiniers et les promeneurs.

Parc de Saint-Cloud, à gauche, hypothèse de travail : créer une passerelle ; à droite, image de référence : parc de la Feyssine, Lyon  en grand format (nouvelle fenêtre)
Parc de Saint-Cloud, à gauche, hypothèse de travail : créer une passerelle ; à droite, image de référence : parc de la Feyssine, Lyon
L’avenue du Général Leclerc se trouve presque dans l’axe d’une des allées du parc, mais deux voies ferrées s’interposent dans la composition.
La construction d’une passerelle permet de « recoudre » le lien amorcé par la composition de l’avenue, tout en créant, dans le paysage, un motif qui symbolise l’accessibilité du parc.