Évolutions du territoire de la Seine des Belvédères

Carte des Chasses du Roi, fin du XVIIIe siècle

La rive gauche de la Seine est bordée par des domaines composés de châteaux de grands parcs et de boisements, ainsi que par des villages, le tout formant un linéaire quasi-continu, interrompu seulement au niveau de coteaux marqués (entre Suresnes et Saint-Cloud, entre Courbevoie et Asnières et au niveau des Moulineaux). De grands axes ont été tracés pour relier ces domaines à Paris.

Carte d’état-major, début XIXe siècle

Rive gauche, l’urbanisation se poursuit entre le linéaire de la Seine et les voies ferrées, installées en haut des coteaux. Les domaines sont petit à petit annexés par la future conurbation. Rive droite, l’urbanisation s’installe sur la plaine, autour du bois de Boulogne, et le long des axes majeurs. Le Parc de Neuilly et quelques tentatives plus anecdotiques annoncent la volonté d’investir les îles de la Seine.

Carte IGN de 1900

La Seine est le cœur d’un espace urbain continu desservi par des infrastructures nombreuses, véritables doublons du fleuve. La ville, désormais contrainte par le relief, cherche à investir son lit pour continuer à se développer. Les parcs et boisements des domaines de la rive gauche sont morcelés, petit à petit happés par la ville, tout comme l’espace agricole sur le plateau à l’Ouest.

Carte IGN de1950

L’urbanisation dense et le relief valorisent par contraste les espaces ouverts comme le Bois de Boulogne, visibles depuis des belvédères d’exception comme le Mont-Valérien ou le Parc Saint-Cloud. La Seine est désormais habitée elle aussi.
A l’arrière de Nanterre les derniers espaces agricoles semblent menacés.

De nombreuses mutations successives

La chronologie des cartes exprime les évolutions d’un territoire qui s’est renouvelé déjà plusieurs fois depuis le XVIIIe siècle.

Sous l’angle du paysage, on remarque notamment :

 sa position en surplomb de la Seine qui confère à ce territoire un statut privilégié. Prisé de longue date par une élite, il reste un lieu d’exception malgré sa dilution dans la métropole parisienne.
 la géographie au départ très lisible finit par être un obstacle dont on s’affranchit. L’organisation linéaire du départ, le long de l’axe de la Seine a laissé place à une implantation en épaisseur, donnant des profils urbains remarquables de part et d’autre de la Seine.