Atlas des paysages et des projets urbains des Hauts-de-Seine

Le Plateau du Petit-Clamart

publié le 10 février 2014 (modifié le 15 juillet 2015)

Photo de gauche : nouvelle cité-jardin au Plessis-Robinson (réalisée en 2007, la première datant des années 1920-1930). A droite, résidence du Parc à Meudon (réalisée en 1957)  en grand format (nouvelle fenêtre)
Photo de gauche : nouvelle cité-jardin au Plessis-Robinson (réalisée en 2007, la première datant des années 1920-1930). A droite, résidence du Parc à Meudon (réalisée en 1957)
Les ambiances caractérisées des quartiers, affirmées notamment par les styles architecturaux, traduisent la recherche de paysages urbains mais s’additionnent les unes à côté des autres sur le territoire du plateau.

Carte de la sous-unité du Plateau du Petit-Clamart  en grand format (nouvelle fenêtre)
Carte de la sous-unité du Plateau du Petit-Clamart
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Limites et voisinages

Le plateau se distingue nettement de ses rebords au sud-est. Au nord et au sud, les masses boisées de Meudon et de Verrières caractérisent d’autres paysages. Vers l’ouest, le plateau de Vélizy présente des caractères comparables, mais les routes A86 et RN118 dessinent une franche limite.

Lisière à Meudon-la-Forêt  en grand format (nouvelle fenêtre)
Lisière à Meudon-la-Forêt
La présence de la forêt est ignorée par l’organisation urbaine : les pignons aveugles, les parkings, le grillage traduisent l’absence d’articulation, malgré la présence du chemin en lisière.

Entrée dans la nouvelle cité-jardin au Plessis-Robinson  en grand format (nouvelle fenêtre)
Entrée dans la nouvelle cité-jardin au Plessis-Robinson
Les palmiers du carrefour d’entrée convoquent les images mentales des hôtels de la riviera, mais ne semblent pas valoriser la lisière de la forêt toute proche, qui aurait aussi pu inspirer les ambiances.

Motifs et compositions du paysage

Carte de localisation des coupes et des principaux axes (en jaune) en grand format (nouvelle fenêtre)
Carte de localisation des coupes et des principaux axes (en jaune)

Coupe 9, SE-NO, de Clamart à Rueil-Malmaison  en grand format (nouvelle fenêtre)
Coupe 9, SE-NO, de Clamart à Rueil-Malmaison
La coupe embrasse la totalité du plateau dont les hauteurs sont principalement boisées. Le plateau urbanisé de Meudon-Clamart fait exception.

Coupe 11, N-S, de Boulogne-Billancourt à la forêt de Verrières  en grand format (nouvelle fenêtre)
Coupe 11, N-S, de Boulogne-Billancourt à la forêt de Verrières
La coupe suit exactement l’axe de la perspective de Meudon, qui traverse plusieurs séquences de relief. Sur le plateau, elle indique l’alternance des formes urbaines contrastées juxtaposées, encadrées par les deux forêts.

Coupe 15, W-E, du Plessis-Robinson à L'Hay-les-Roses  en grand format (nouvelle fenêtre)
Coupe 15, W-E, du Plessis-Robinson à L’Hay-les-Roses
A gauche, le plateau trouve, au Plessis-Robinson, une « conclusion » paysagère avec le parc Henri Sellier et sa terrasse, succédant aux deux cités-jardins.

Coupe 13, SW-NE, du Plessis-Robinson à Malakoff  en grand format (nouvelle fenêtre)
Coupe 13, SW-NE, du Plessis-Robinson à Malakoff
La coupe suit le parcours de la RD 906, passant du plateau aux versants de la Bièvre et plus particulièrement ici au glacis de Châtillon-Montrouge. Sur le plateau, l’animation est apportée par la succession de formes urbaines diverses. On remarque l’emprise considérable de l’échangeur avec la RD2.

Horizons de nature

Carte du relief   en grand format (nouvelle fenêtre)
Carte du relief
Les limites du plateau sont très identifiables, de même que le relief très plat de son sommet.

Carte de la végétation  en grand format (nouvelle fenêtre)
Carte de la végétation
Entre les deux forêts, le plateau présente une répartition de la végétation très inégale, en densité et en formes : petits jardins des secteurs pavillonnaires, emprises plus généreuses des quartiers d’immeubles collectifs et des cités-jardins. Dans les secteurs d’activité, la végétation se limite souvent à l’accompagnement des voies.


Le relief uni du plateau ne présente pas de motifs singuliers qui offriraient une accroche paysagère. Les deux forêts voisines seraient un horizon de nature intéressant, cependant il faut bien constater que les opérations urbaines riveraines n’en ont pas tiré grand parti. La forêt de Meudon est tenue à l’écart par les cimetières et les terrains de sport, et celle de Verrières par l’autoroute A86.

Les lisières des deux forêts n’ont pas été mises à profit pour apporter aux tissus voisins les qualités de leur présence naturelle.

Une juxtaposition d’opérations de forte personnalité

Urbanisé tardivement, le plateau ne présente pas de centre urbain historique, sinon l’amorce du centre du Plessis-Robinson, au rebord. Le développement s’est effectué par opérations successives à l’intérieur de zones délimitées, chacune constituant son univers propre, qu’il s’agisse des gabarits, des espaces extérieurs, de l’architecture elle-même. De grands noms de l’architecture ont ainsi additionné les « morceaux de bravoure », sans tenir compte des effets de voisinage et des articulations, même quand il s’agit de la forêt. Il n’y a ainsi pas « un », mais « des » paysages urbains successifs et autonomes, souvent fédérés par un motif central qui en accentue la lecture opération par opération.

Parmi les réalisations notables, le plateau rassemble notamment sur un même socle la cité-jardin initiale du Plessis-Robinson, rénovée dans les années 1990 (Maurice Payret-Dortail), les cités de Trivaux-la-Garenne et de la Plaine (Robert Auzelle), la résidence du Parc (Fernand Pouillon), la nouvelle cité-jardin du Plessis-Robinson (Xavier Bohl). Chacune d’entre elles repose sur un projet recherché d’organisation des volumes bâtis, de qualification des espaces extérieurs et de caractérisation par l’architecture : le secteur ne souffre d’aucune banalisation, mais peut-être d’un effet d’addition de fortes personnalités, manquant de cohérence. La présence de formes si diverses tend également à effacer le socle territorial, il est vrai peu éloquent si l’on excepte les forêts.

A côté de ces quartiers de logements, le plateau accueille également quelques secteurs pavillonnaires et d’activité qui, par contraste, ne marquent le paysage d’aucun trait architectural notable. Les centres de recherche, et même l’hôpital Antoine Béclère, n’adressent pas réellement de façades à l’espace public.

La cité-jardin initiale du Plessis-Robinson (Maurice Payret-Dortail, architecte)  en grand format (nouvelle fenêtre)
La cité-jardin initiale du Plessis-Robinson (Maurice Payret-Dortail, architecte)
La conception (conception d’origine et réhabilitation) organise lisiblement l’espace, entre les voies soulignées de beaux alignements (photo du haut), et les cœurs d’îlot dédiés aux jardins. Photo du bas, l’un d’eux, conçu par le paysagiste Jacques Simon lors de la réhabilitation, propose une forme très originale : un jardin public accessible à tous s’étend dans le cœur d’îlot, et renferme lui-même des jardinets potagers circulaires.

Clamart, cité de Trivaux-la-Garenne (Robert Auzelle, architecte)   en grand format (nouvelle fenêtre)
Clamart, cité de Trivaux-la-Garenne (Robert Auzelle, architecte)
Les petites barres de logement organisent l’espace en une succession de jardins exposés au sud, les circulations et stationnements sont tenus à l’écart. L’agréable ambiance des jardins règne sur l’ensemble, et contribue à la qualité du cadre de vie. La gestion des jardins pourrait évoluer, mieux révéler les qualités de l’espace et tenir compte des apports de la gestion différenciée.

Meudon-la-Forêt, résidence du Parc (Fernand Pouillon, architecte)  en grand format (nouvelle fenêtre)
Meudon-la-Forêt, résidence du Parc (Fernand Pouillon, architecte)
Les plans d’eau apportent une qualité aux espaces publics qui ne sont pas réduits aux fonctions de déplacements et de stationnement, mais structurent le paysage urbain. L’architecture hiératique, la pierre des façades, contribuent également au fort caractère paysager du quartier. Le centre commercial au centre accentue l’effet d’autonomie « centripète » du quartier, pourtant proche de la forêt.
L’ensemble est reconnu par le label Patrimoine du XXe siècle.

Logements collectifs à Meudon-la-Forêt  en grand format (nouvelle fenêtre)
Logements collectifs à Meudon-la-Forêt
A côté de la résidence du Parc, un ensemble de barres de logements présente beaucoup moins de personnalité architecturale, et les espaces extérieurs n’assurent que des fonctions de stationnement.

La nouvelle cité-jardin du Plessis-Robinson, architecte Xavier Bohl  en grand format (nouvelle fenêtre)
La nouvelle cité-jardin du Plessis-Robinson, architecte Xavier Bohl
La volonté de créer un paysage est manifeste. Une rivière artificielle forme au centre du quartier un espace de référence et accueille les parcours. Autour d’elle, l’architecture est faite de références pittoresques et de variété formelle. La cité a reçu le prix des urbanistes européens.
« L’urbanisme comme celui qu’on voit aujourd’hui, c’est-à-dire des carrés, des cubes, des boîtes qui s’empilent les unes sur les autres (…), défigure les villes avec une architecture très contemporaine, très moderne (…). Pour moi c’est une dévastation du paysage urbain. Je me bats pour une architecture classique qui s’intègre beaucoup plus, qui est plus rassurante, et qui rappelle des choses aux gens (…) Le décor est propice au bien-être. »
« Ce centre de ville est un point de jonction entre le haut du Plessis et le bas du Plessis qui sont géographiquement décalés en raison de la forte déclivité. Nous avons créé le centre ville pour relier ces deux parties. »
[Extraits d’entretien, Philippe Pemezec, maire du Plessis-Robinson]
Zone industrielle Novéos au Plessis-Robinson  en grand format (nouvelle fenêtre)
Zone industrielle Novéos au Plessis-Robinson
Le secteur industriel s’ajoute aux effets de juxtaposition produits par le « zonage » des opérations singulières. L’échelle de l’espace est dilatée, et les bâtiments ne participent pas du tout à la constitution d’un paysage depuis l’espace public. La commune du Plessis-Robinson envisage la mutation de cette zone d’activité sous la forme d’un quartier mixte habitat/équipements.


Des axes comme lien possible

Les espaces publics pourraient faire le lien entre ces morceaux de territoire, particulièrement la perspective de Meudon qui débouche sur le plateau. Ce lien reste à valoriser, le passage du tramway contribuant à en identifier la pertinence. La ligne emprunte également l’axe de la RD906, véritable perspective orientée vers Paris.

Mais le secteur souffre également de coupures routières dévalorisant l’espace urbain, avec l’A86 et la RN118 et leur vaste échangeur autoroutier, ainsi que la RD2, qui recoupe le territoire avec des dimensions et une ambiance peu urbaines.

La perspective du Tapis Vert à Meudon  en grand format (nouvelle fenêtre)
La perspective du Tapis Vert à Meudon
Le Tapis Vert de Meudon aboutit sur le plateau où l’axe se prolonge par la route du Pavé Blanc. Mais le quartier ne s’y articule pas suffisamment pour tirer parti de ce lien entre territoires et de cet ancrage culturel.
En haut : l’espace public de la rue est fonctionnel, sans traitements pour le valoriser.
En bas à gauche : l’extrémité du Tapis Vert est comme ignorée par l’espace public.
En bas à droite : à l’articulation de Meudon-la-Forêt et de la perspective, la chaufferie s’interpose.