Atlas des paysages et des projets urbains des Hauts-de-Seine

Portrait du Plateau entaillé de Chatenay-Malabry à Suresnes

publié le 13 novembre 2013 (modifié le 26 juin 2015)

Une partie du plateau vue du Mont-Valérien  en grand format (nouvelle fenêtre)
Une partie du plateau vue du Mont-Valérien
L’horizon boisé est assuré par le parc de Saint-Cloud (à gauche de la photo) et par la forêt de la Malmaison (à droite). L’urbanisation assez récente du plateau associe diverses formes urbaines, dont les zones pavillonnaires du premier plan, ou les formes plus hautes aux abords de l’hippodrome (immeubles blancs à gauche).

Carte de l'unité Plateau entaillé de Chatenay-Malabry à Suresnes  en grand format (nouvelle fenêtre)
Carte de l’unité Plateau entaillé de Chatenay-Malabry à Suresnes
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Limites et voisinages


L’unité de paysage correspond à un plateau, dont les limites sont constituées par ses rebords. Il domine et voisine ainsi :

  • la vallée de la Seine au nord-est. L’unité de paysage ne s’étend pas sur les coteaux, dont il a été considéré en atelier qu’ils appartenaient surtout au paysage de la Seine. De nombreuses continuités et articulations existent cependant entre les deux sites, notamment au sein du parc de Saint-Cloud. La rupture de pente se ressent nettement ;
  • la vallée de la Bièvre à l’Est. Pour les mêmes raisons, l’atelier a permis de considérer que les rebords appartiennent à la vallée ;
  • la vallée de la Bièvre au sud dont la limite est située dans les Yvelines ;
    la plaine de Versailles au sud-ouest : le plateau domine de ses coteaux boisés le site de la ville et du parc ;
  • à l’ouest, le vallon de Bougival (situé dans les Yvelines) vient limiter le plateau.

Caractères paysagers


Une présence exceptionnelle des éléments de nature

Le plateau présente une valeur paysagère d’exception, liée à un relief animé et fortement boisé, porteur de situations motivantes sur lesquelles s’est notamment appuyé André Le Nôtre pour ses monumentales compositions à Saint-Cloud et à Meudon.
La combinaison d’un socle naturel éloquent et d’un patrimoine grandiose de paysage artistique, fait du plateau un secteur vibrant d’intensité, qui retentit sur toute la métropole et au-delà.

Des reliefs animés

Le plateau, pas très étendu (5 km de large, 12 de long), est découpé sur tous ses bords par un réseau de vallons plus ou moins accusés dont les formes créent autant de lieux et de positions aux multiples potentialités paysagères.
La vallée du Marivel (B) creuse le plateau d’un bord à l’autre, de la Seine à Versailles.
La succession de creux protégés et de rebords en belvédère, la ponctuation du mont Valérien (A) au nord, caractérisent le territoire.

Carte des reliefs  en grand format (nouvelle fenêtre)
Carte des reliefs
Les contours du plateau se distinguent nettement, de même que les reliefs particuliers des vallons et du mont Valérien.

Schema_cle4e8411.jpg  en grand format (nouvelle fenêtre)
Schema_cle4e8411.jpg
Vue schématique du plateau et de ses sommets boisés dans sa position entre la Seine et la plaine de Versailles.

Repérage des coupes en grand format (nouvelle fenêtre)
Repérage des coupes

Coupe n°6, à travers la partie nord du plateau, au niveau du Mont Valérien en grand format (nouvelle fenêtre)
Coupe n°6, à travers la partie nord du plateau, au niveau du Mont Valérien

Coupe n°18, de Versailles à la Seine  en grand format (nouvelle fenêtre)
Coupe n°18, de Versailles à la Seine
Le plateau forme un seuil entre la vallée de la Seine et la plaine de Versailles.


Situé au sud de la vallée de la Seine, le plateau constitue un horizon pour le site parisien, horizon identifiable grâce à sa couverture boisée et à la forme identifiable du Mont Valérien.

Vue depuis la tour Eiffel sur l'horizon que forme le plateau au sud de Paris en grand format (nouvelle fenêtre)
Vue depuis la tour Eiffel sur l’horizon que forme le plateau au sud de Paris


Une concentration remarquable de parcs boisés

Du nord au sud, les parcs boisés et les forêts se succèdent sur le plateau : La Malmaison, Saint-Cloud et Fausses-Reposes, Meudon, Clamart, Verrières, ainsi que la forêt de Versailles dans les Yvelines.
Cette concentration sur une douzaine de kilomètres imprime une réelle identité à l’unité de paysage, à laquelle s’ajoute la profondeur historique associée à ces massifs : ce sont non seulement des boisements, mais aussi des parcs composés.

Parc de Saint-Cloud  en grand format (nouvelle fenêtre)
Parc de Saint-Cloud
Une des nombreuses allées forestières

Carte de la végétation  en grand format (nouvelle fenêtre)
Carte de la végétation
La présence des boisements caractérise les paysages du plateau autant que la forme des reliefs.


Saint-Cloud et Meudon comptent parmi les réalisations les plus prestigieuses d’André Le Nôtre. La matière boisée y est scénographiée par le jeu des perspectives, des tapis verts, des allées et des carrefours, vocabulaire développé sur la base des aménagements des bois de chasse.

Les autres bois sont structurés à l’aide des mêmes motifs : des allées rectilignes sillonnent les massifs sur toute leur longueur et se rejoignent en carrefours étoilés. (Cette organisation n’est pas sans lien avec certaines structures urbaines parisiennes, comme les places de l’Etoile et de la Nation, ou celle de la ville de Boulogne-Billancourt).

Ce patrimoine exceptionnel, à la fois artistique et naturel, imprime dans le territoire une logique d’axes de composition, de perspectives, qui permettent de convoquer des horizons, et de créer du lien entre des tissus parfois très divers.

On notera cependant l’impact provoqué par les nombreuses infrastructures de transport qui le tailladent, et qui le privent bien souvent de contacts avec les espaces urbains malgré le potentiel de linéaire de lisières.

Le tapis vert de Meudon depuis Clamart  en grand format (nouvelle fenêtre)
Le tapis vert de Meudon depuis Clamart
La perspective organise le paysage, ouvre des vues lointaines (on reconnaît la Défense), met en lien des espaces éloignés les uns des autres, révèle la géographie…

Clamart  en grand format (nouvelle fenêtre)
Clamart
L’axe du tapis vert de Meudon, se poursuit vers le sud entre le cimetière boisé de Clamart et les tours de logements sociaux.

Une « structure paysagère » très remarquable pour un site urbain

L’association des reliefs et de la couverture boisée détermine une « structure paysagère » notable. Les boisements occupent les hauteurs, avec pour conséquence un effet remarquable d’horizon boisé procuré au site parisien. Dans les creux, passent les infrastructures et l’urbanisation qui les accompagne, c’est principalement la structure du vallon de Marivel, occupé par l’urbanisation de Sèvres et Ville-d’Avray.

Coupe N°9 à travers les forêts de la Malmaison, Fausses-Reposes et Meudon  en grand format (nouvelle fenêtre)
Coupe N°9 à travers les forêts de la Malmaison, Fausses-Reposes et Meudon
Une structure paysagère apparaît distinctement : les boisements occupent les parties sommitales du plateau, permettant l’effet d’horizon boisé procuré au site métropolitain. Infrastructures de transport et urbanisations se partagent les creux des vallons et les rebords.


Une urbanisation différenciée entre vallons et plateaux

La structure influe aussi les formes de l’urbanisation. Avant le XXe siècle, le plateau n’accueille pas de très grands pôles urbains, et ceux-ci se cantonnent aux situations protégées dans les creux des reliefs : Sèvres et Meudon, lovés dans les vallons, sont les principales localités, Clamart, Ville-d’Avray, Garches, Vaucresson, Marne, ne sont que de petits villages, voire des châteaux accompagnés de leurs dépendances.

De vastes portions du plateau, notamment autour du mont Valérien et au sud du bois de Meudon, ne sont urbanisés que très tardivement, au XXe siècle. Celle-ci prendra surtout la forme d’une succession d’opérations, dont certaines sont des références architecturales, constituant une succession « d’unités de paysage urbain » : cités jardins, grands ensembles, zones d’activité…
Cette logique d’opération se poursuit aujourd’hui, avec notamment le réaménagement du centre-ville du Plessis-Robinson. Il en découle un territoire « mosaïque », fait de côtoiements, mais dont il est difficile de reconstituer la continuité.

Autour des anciens villages, le développement est surtout le fait de zones pavillonnaires, dont certaines présentent des caractères paysagers très affirmés, comme la division Théry à Vaucresson.

La cité-jardins de Suresnes, la rue Galliéni à Rueil  en grand format (nouvelle fenêtre)
La cité-jardins de Suresnes, la rue Galliéni à Rueil
Les tissus composent une mosaïque aux échelles variées, associant de grandes opérations coordonnées à des secteurs aux caractères moins cohérents.


Un seuil de passage qui scarifie le territoire

Le plateau est situé aux portes de Paris, il a été traversé par d’anciennes routes, pour se rendre à Versailles notamment. Les voies traversent le plateau dans sa largeur, rayonnant autour de Paris, aucune ne vient le desservir dans sa longueur.
Franchir le plateau représente un seuil dans les parcours, une expérience de l’espace et du site : le chemin passe de l’autre côté de l’horizon identifié depuis Paris.

Il en résulte aussi, avec les voies épaisses et étanches au territoire, des effets de morcellement très fortement ressentis, causés par des infrastructures très coupantes, infranchissables, identifiées du nord au sud :

  • l’autoroute A13, doublée d’une ligne de chemin de fer, s’interpose durement à la lisière nord du parc de Saint-Cloud ;
  • la vallée du Marivel est occupée par la RD 910 au fond du vallon, mais aussi par deux lignes de chemin de fer, une sur chacun des rebords ;
  • la RN 118 traverse et coupe en deux la forêt de Meudon, écrasant le principal carrefour en étoile ;
  • la RD2 traverse et scinde le bois de Clamart ;
  • l’A96 s’interpose à la lisière nord de la forêt de Ferrières.

Les développements urbains n’ont pas anticipé les besoins d’infrastructure, et lorsque celles-ci ont été programmées, pour éviter les difficultés d’acquisition en secteur urbanisé, elles se sont souvent positionnées aux franges des boisements, ou en pleine traversée.

L'autoroute de Normandie au niveau de la gare de Garches   en grand format (nouvelle fenêtre)
L’autoroute de Normandie au niveau de la gare de Garches
L’autoroute occasionne une des coupures les plus brutales du territoire, le privant d’une belle opportunité paysagère sur la lisière nord du parc de Saint-Cloud.


Une vocation ancienne de loisirs et de détente
Les bois de chasse et les grands parcs de l’aristocratie marquent encore de leur empreinte le territoire du plateau, il s’y ajoute de nombreux équipements destinés également aux loisirs et à la détente : l’hippodrome de Saint-Cloud, trois golfs, les terrains de sport du Lupin et de Villeneuve, les Haras de Jardy, confirment cette vocation, de même que les très nombreux parcours de randonnée proposés dans le patrimoine des parcs boisés.
Ceci fait du plateau un ensemble aux qualités paysagères remarquables, destinées autant à ses habitants qu’à ceux de la métropole et à ses visiteurs.

L'hippodrome de Saint-Cloud en grand format (nouvelle fenêtre)
L’hippodrome de Saint-Cloud