Atlas des paysages et des projets urbains des Hauts-de-Seine

Évolutions du territoire de la Plaine de Villiers

publié le 18 février 2014


Carte des Chasses du Roi, fin du XVIIIe siècle  en grand format (nouvelle fenêtre)
Carte des Chasses du Roi, fin du XVIIIe siècle
La Plaine de Villiers est encore une « campagne ponctuée de châteaux » aux environs de Paris. L’axe des Tuileries est tracé et Neuilly est encore limité au village situé à proximité du pont. Clichy impressionne par l’intensité de la présence des châteaux et des parcs, regroupés comme dans une « ville de jardins ».


Carte d'état-major, début XIXe siècle  en grand format (nouvelle fenêtre)
Carte d’état-major, début XIXe siècle
Neuilly s’est développé le long de l’axe des Tuileries et le grand parc est constitué, incluant l’île de la Jatte. La plaine agricole existe toujours entre Neuilly et Clichy, plaine dans laquelle s’impose la voie de chemin de fer. Les aménagements de Levallois et le lotissement du parc n’apparaissent pas encore, bien qu’ils aient été réalisés pendant le Second Empire. L’axe de l’avenue au sud-est est encore bien lisible. (cf article « fragilité des axes de banlieue à banlieue »). Clichy a évolué, s’est urbanisé, mais en se calant sur les orientations parcellaires des parcs, elles-mêmes déterminées par la position de la Seine.


Carte de 1950  en grand format (nouvelle fenêtre)
Carte de 1950
En très peu de temps, la plaine agricole a disparu, laissant place à un continuum urbanisé. Le parc de Neuilly s’est lui aussi construit. L’expression cartographique ne distingue pas les activités, mais indique néanmoins la présence importante des usines en bord de Seine.

De nombreuses mutations successives

La chronologie des cartes exprime les évolutions d’un territoire qui s’est renouvelé déjà plusieurs fois depuis le XVIIIe siècle.
Sous l’angle du paysage, on remarque notamment :

- L’importance des parcs dans l’histoire du territoire. Les quartiers de Madrid et du parc de Neuilly sont d’anciens parcs lotis, de même que de nombreux secteurs de Clichy et de la plaine.

- La création de la commune de Levallois-Perret qui ne s’appuie pas sur la présence initiale d’un village mais procède entièrement d’une opération d’aménagement immobilier, la ville portant même le nom du promoteur.

- Les mutations successives d’un même site, comme celui du parc de Neuilly, loti une première fois par Napoléon III, puis remodelé une nouvelle fois par la transformation des lots en résidences. Dans le même ordre d’idée, les zones industrielles, succédant parfois aux parcs de châteaux, aujourd’hui principaux sites de renouvellement urbain de la sous-unité.

- L’impact de la vente de territoires détenus par l’Église, donnant lieu à la fabrication de quartiers entiers.

« Sur les anciens plans, on constate que Clichy, Plaine Montceaux, Batignolles, Levallois-Perret, correspondaient à une seule commune dont le territoire appartenait essentiellement à l’Église qui a vendu petit à petit ses territoires, donnant lieu à des ventes successives et à une organisation par à-coups. Toute l’histoire de l’urbanisation est liée aux territoires de l’Église. »
[extrait d’entretien, François Geismar, Ville de Clichy]