Atlas des paysages et des projets urbains des Hauts-de-Seine

La Plaine de Villiers

publié le 18 février 2014 (modifié le 25 juin 2015)

Le Boulevard d'Argenson à Neuilly-sur-Seine, une des ambiances marquées de la plaine de Villiers  en grand format (nouvelle fenêtre)
Le Boulevard d’Argenson à Neuilly-sur-Seine, une des ambiances marquées de la plaine de Villiers
L’espace public très densément arboré, associé aux résidences elles-mêmes entourées de jardins, compose un paysage peu commun, caractéristique du "quartier du Parc".

Carte de la Plaine de Villiers  en grand format (nouvelle fenêtre)
Carte de la Plaine de Villiers
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Limites et voisinages

La plaine de Villiers occupe un territoire situé entre la Seine au nord-ouest, et le périphérique au sud-est. Le bois de Boulogne vient borner la séquence au sud-ouest, tandis que les usines de traitement des ordures ménagères de Saint-Ouen forment la limite nord-est.
Toutes les limites sont nettes et lisibles : la Seine, le périphérique, les lisières du bois, les usines et la ligne de chemin de fer.

Motifs et compositions du paysage


Tissus


Plusieurs séquences se succèdent depuis le bois de Boulogne jusqu’à Saint-Ouen, caractérisées par des typologies urbaines variées et scandées par les infrastructures qui rayonnent depuis Paris. On trouve successivement du sud vers le nord :

1. Le quartier Madrid / Saint-James à Neuilly. Sur les sites d’anciens parcs donnant sur la Seine, les ambiances sont qualifiées par les « villas » environnées de jardins dont la végétation se présente sur les rues. Le parc de la Folie Saint-James reste une trace notable des anciens parcs du site ;

Neuilly-sur-Seine, parc de la Folie Saint-James  en grand format (nouvelle fenêtre)
Neuilly-sur-Seine, parc de la Folie Saint-James
Le territoire de la Plaine de Villiers a accueilli de nombreux châteaux, le parc de la Folie Saint-James en est un héritage qui est désormais inscrit dans l’espace public. Autour du parc, les logements tirent profit du paysage, dans une structure proche de celle des « squares » anglais.


2. L’axe historique des Tuileries traverse Neuilly (avenue Charles-de-Gaulle) où il s’apparente à une avenue haussmannienne, bordée de tissus denses ;

L'avenue Charles de Gaulle, axe des Tuileries dans sa traversée de Neuilly-sur-Seine  en grand format (nouvelle fenêtre)
L’avenue Charles de Gaulle, axe des Tuileries dans sa traversée de Neuilly-sur-Seine
L’effet de perspective est renforcé par les arbres en alignement.


3. L’ancien parc de Neuilly est aujourd’hui un quartier au paysage singulier, constitué par de vastes avenues très arborées et un modèle particulier de résidences collectives entourées de jardins ;

Neuilly, quartier des Sablons  en grand format (nouvelle fenêtre)
Neuilly, quartier des Sablons
Les structures de ville haussmannienne se retrouvent dans de nombreux quartiers, notamment de part et d’autre de l’avenue Charles de Gaulle à Neuilly-sur-Seine.


4. Levallois-Perret présente un ordonnancement très régulier, une trame calée sur l’orientation de la Seine, accueillant un tissu urbain dense, d’un gabarit haussmannien. Les nombreuses opérations de renouvellement urbain déterminent un paysage en évolution presque permanente, exprimant une ville en mouvement, présentant une grande mixité de logement et d’activités tertiaires.

5. Une séquence de voies ferrées, d’usines, de cimetières forme une limite nette entre Levallois-Perret et Clichy… mais c’est aussi un secteur d’importants projets !

6. Clichy présente une plus grande variété de tissus, associant des ensembles d’immeubles de type haussmannien à quelques grands ensembles et à des zones d’activité, créant une ambiance de faubourg. La grande masse de l’hôpital Beaujon domine la partie nord, tandis qu’au nord-est, les emprises industrielles marquent encore le territoire. Les mutations y sont sensibles et de nouveaux quartiers, notamment en bord de Seine, manifestent l’évolution de ces terrains.

7. Cimetière, usines, voies ferrées, organisent une séquence de « territoire servant » qui s’étend au nord-est de Clichy et à Saint-Ouen. L’évolution de ce secteur est cependant sensible et certaines emprises semblent en attente d’un nouveau souffle.

Illustration des ambiances successives

Le tissu haussmannien, de même que les tissus urbains continus et denses de manière plus générale, sont largement représentés dans les trois communes de l’unité. Cette présence fait souvent ressentir le lien et la continuité avec la capitale. C’est pour cela que certains secteurs de la sous-unité peuvent être identifiés davantage à Paris qu’aux Hauts-de-Seine (la banlieue est souvent représentée sous la forme de tissus pavillonnaires et moins denses).

« Quand les gens viennent à Clichy, ils se disent que ce n’est pas la banlieue mais une ‘vraie ville’ dans le sens où il n’est pas fait de différence entre Paris et Clichy. C’est urbain. Nous ne sommes pas dans une banlieue pavillonnaire. »
[Extrait d’entretien, François Geismar, Ville de Clichy]
Le quartier du parc à Neuilly   en grand format (nouvelle fenêtre)
Le quartier du parc à Neuilly
Une ambiance qui doit beaucoup aux arbres, nombreux dans les rues et dans les résidences.


On notera l’originalité du paysage des quartiers « jardins » de Neuilly-sur-Seine (Madrid et le parc de la Folie Saint-James), où l’abondance de la végétation de l’espace public et des résidences privées est associée à des immeubles collectifs dont la hauteur reste à la mesure de celle des arbres (environ 18 m). Cette typologie de tissu qui ne se retrouve pas ailleurs marque une identité territoriale originale, que renforcent parfois des architectures recherchées.

Opérations récentes à Levallois-Perret   en grand format (nouvelle fenêtre)
Opérations récentes à Levallois-Perret
Logements et bureaux renouvellent sans cesse le visage des rues, traduisant dans le paysage la vitalité de l’immobilier dans la commune.

Clichy, avenue de l'Europe  en grand format (nouvelle fenêtre)
Clichy, avenue de l’Europe
L'hôpital Beaujon, un repère dans le paysage de Clichy en grand format (nouvelle fenêtre)
L’hôpital Beaujon, un repère dans le paysage de Clichy















Sur la photo de gauche, un quartier nouveau, dont le paysage reprend les structures de la ville haussmannienne, renouvelées par l’architecture.
A droite, la masse du bâtiment est mise en valeur par le dégagement visuel des terrains de sport au premier plan

« C’est une sorte de gratte-ciel de l’époque. Ils appelaient ça l’hôpital vertical. »
[Extrait d’entretien, François Geismar, Ville de Clichy]

Enchaînements et ruptures, espaces publics

Les divers tissus se côtoient sans heurts, unis par la position aisément identifiable entre la Seine et le périphérique.
En revanche, les coupures des grandes infrastructures se font sentir fortement, notamment l’avenue Charles-de-Gaulle à Neuilly-sur-Seine lorsqu’elle n’est pas en souterrain, et les voies ferrées du faisceau de Saint-Lazare au sud de Clichy. A tel point que ces infrastructures peuvent participer à une représentation d’un territoire cloisonné et même fermé. C’est le cas à Clichy :

« Clichy est une ville fermée : par le périphérique qui laisse deux passages vers Paris (la porte de Clichy, la porte Pouchet) ; par les voies ferrées où on compte deux passages vers Levallois ; par la Seine et sa route départementale où il existe trois ponts pour aller à Asnières et Gennevilliers ; et un seul passage communique vers Saint-Ouen. Donc le soir il suffit de fermer 8 portes et on est dans une ville fermée ! »
[Extrait d’entretien, François Geismar, Ville de Clichy]

Cependant, ces liaisons sont aussi des éléments de continuité dans le sens « rayonnant », unissant les quartiers avec Paris, davantage qu’ils ne le sont entre eux.

Une des entrées de Clichy  en grand format (nouvelle fenêtre)
Une des entrées de Clichy
La relation avec Paris n’est assurée que par la continuité de l’espace public sous le viaduc du périphérique.

Horizons de nature


La Seine et le Bois de Boulogne comme nature de référence

Carte du relief et altitudes de la sous-unité de la Plaine de Villiers en grand format (nouvelle fenêtre)
Carte du relief et altitudes de la sous-unité de la Plaine de Villiers


La Seine

La plaine de Villiers ne présente pas de relief notable, mais elle s’inscrit dans une séquence importante de la Seine, allant de Boulogne à Saint-Denis et vers laquelle débouche la plupart de ses axes de circulation. Cette partie est décrite dans la sous-unité « Seine des belvédères ».

Le bois de Boulogne

Le bois de Boulogne est un important et valorisant horizon de nature occasionnant, à Neuilly, sur les boulevards du Commandant Charcot et Maurice Barrès, des paysages où les façades ordonnancées font directement face aux masses boisées, dans un rapport d’échelle équilibré.

Neuilly-sur-Seine, boulevard Maurice Barrès   en grand format (nouvelle fenêtre)
Neuilly-sur-Seine, boulevard Maurice Barrès
La présence forte des arbres dans l’espace public prolonge la présence du bois de Boulogne sur le côté sud de la voie, à droite de la photo. Les résidences adoptent une hauteur
« haussmannienne », qui s’accorde à celle des arbres, pour composer un ensemble qui dialogue.


La végétation des voies et celle des jardins privés, notamment à Neuilly-sur-Seine, apportent une réelle présence d’éléments de nature aux espaces urbains. On retrouve cette présence de la végétation plus au nord, mais dans les jardins publics et dans les jardins des opérations plus récentes, comme par exemple le parc des Impressionnistes à Clichy.

Carte de la végétation  en grand format (nouvelle fenêtre)
Carte de la végétation
Les emprises des anciens parcs sont nettement lisibles de part et d’autre de l’axe des Tuileries, par les arbres des avenues et ceux des jardins privés. A Clichy, la végétation s’exprime plus ponctuellement, et dans le cadre des jardins publics.