Atlas des paysages et des projets urbains des Hauts-de-Seine

Bacs, ponts et structuration du réseau routier

publié le 8 février 2013 (modifié le 30 avril 2013)

La Seine et ses coteaux sont aussi des barrières

Au XVIIIe siècle, en descendant la Seine, le premier pont après celui de la Concorde est celui de Sèvres. Il est construit en 1648 pour améliorer les trajets entre Versailles et Paris, ce qui explique sa proximité de celui de Saint-Cloud, le plus ancien du département (Moyen-Age). Un pont existe aussi à Neuilly dès le XVIIe siècle, ainsi qu’à Chatou. A cela s’ajoutaient quelques bacs importants à Suresnes, Clichy, Argenteuil…

Les méandres de la Seine et les coteaux de l’Ouest parisien introduisent ainsi une contrainte particulière pour la structuration du réseau routier des Hauts-de-Seine. Contrairement aux routes historiques partant vers le nord ou le sud de Paris, celles de l’ouest devaient converger vers les ponts ou les bacs ou franchir les reliefs. Les tracés les plus anciens forment donc rarement des repères rectilignes sur les cartes ou dans le paysage.

Des axes seront renforcés ou créés à partir du XVIIe siècle, dans la plupart des cas selon une polarité « royale », versaillaise ou parisienne. L’axe des tuileries prolongé à Neuilly, puis plus tard jusqu’au rond-point de la Défense, en est l’exemple le plus spectaculaire, mais les futures N13, N192 deviennent également, à la même époque, des axes en ligne droite, de même qu’au sud, la future N186.

Un réseau routier fluctuant en fonction des franchissements de la Seine

Par la suite, dans la phase de croissance de l’urbanisation du XIXe siècle, les constructions de ponts vont se multiplier. Chaque nouveau pont sur la Seine va entraîner des réorganisations du réseau, certaines voies prenant subitement de l’importance à un niveau régional alors qu’elles n’avaient jusque là qu’un intérêt local.

Les ponts sur la Seine en 1740, 1830, 1900 et aujourd'hui  en grand format (nouvelle fenêtre)
Les ponts sur la Seine en 1740, 1830, 1900 et aujourd’hui
Alors que les routes et chemins constituent un réseau local dense bien avant la croissance urbaine, la construction des ponts et la constitution d’un réseau régional apparaît bien plus progressive et tardive.