Atlas des paysages et des projets urbains des Hauts-de-Seine

Histoire, espaces publics : enjeux du Plateau entaillé de Châtenay-Malabry à Suresnes

publié le 25 août 2014 (modifié le 15 juillet 2015)

Présence sensible de la profondeur historique, du patrimoine, de l’art

Le patrimoine des jardins classiques
La qualité paysagère du plateau et l’organisation du territoire dans ses grandes composantes physiques proviennent en grande partie des créations d’André Le Nôtre, dont les tracés, les perspectives, les masses boisées ont été mis en forme selon deux objectifs principaux :

  • Sublimer les sites naturels, notamment la forme des reliefs et la présence des masses boisées ;
  • Renforcer les sensations de la présence physique du visiteur et sa sensibilité aux lieux par le truchement des vues, des effets de surprise et les enchaînements des espaces.

Plusieurs axes d’intervention permettraient de mettre en valeur ce patrimoine :

  • Retrouver la perspective de Meudon occultée par les développements des boisements latéraux et l’implantation d’équipement à proximité de l’étang de Chalais ;
  • Désenclaver les domaines, en particulier celui de Saint-Cloud au nord, et renforcer leurs liens avec les espaces publics urbains ;
  • Dans une moindre mesure : ouvrir la perspective de Bellevue vers le sud-ouest (déjà énoncé dans le plan-guide de 1994).
Restaurer la perspective de Meudon  en grand format (nouvelle fenêtre)
Restaurer la perspective de Meudon
Aujourd’hui (photo de gauche), demain peut-être (photo de droite).
Cette restauration ne nécessiterait que quelques démolitions et défrichements.

Bellevue  en grand format (nouvelle fenêtre)
Bellevue
Une simple réouverture de la perspective ne nécessite que l’abattage d’un arbre.


Le patrimoine des compositions urbaines
Le plateau est marqué par d’importantes compositions urbaines aux fortes personnalités, notamment les cités-jardins (Suresnes, cité-jardin initiale du Plessis-Robinson), mais aussi les quartiers conçus par Fernand Pouillon (Meudon-la-forêt) ou Robert Auzelle (Clamart).
La protection, la valorisation de ce patrimoine, son inscription dans les promenades, la révision de certains modes de gestion des espaces extérieurs, peuvent contribuer à renforcer l’intérêt paysager du plateau.

L’apport des ateliers :
Certains grands ensembles comme la cité de la Plaine, la Butte rouge se distinguent pour la qualité de leurs ambiances urbaines, le respect de l’espace, la prise en compte du paysage.

Accessibilité et perméabilité (perception de la continuité territoriale)

Infrastructures
De nombreuses et importantes infrastructures traversent le plateau de part en part. Elles rendent difficile la perception de sa continuité du nord au sud et recoupent les masses boisées.
Le programme de parcours et de liaisons exposé plus haut, le schéma départemental de la randonnée, permettent d’identifier les points les plus problématiques et prioritaires de franchissements, comme le carrefour central du bois de Meudon.

Grands parcellaires
Golfs, hippodrome, lotissements privatisés : il serait souhaitable de travailler, par exemple sur la base de parcours préférentiels, sur des accès, des traversées, et une meilleure perception depuis l’espace public.

Tissus disparates
Sur les plateaux urbanisés récemment (comme par exemple le quartier de Buzenval à Rueil-Malmaison et au Petit-Clamart), la juxtaposition de formes urbaines disparates, sans lien, s’observe souvent. Des actions sont à mener sur les articulations, de sorte à rechercher une plus grande cohérence.

L’évolution des franges de quartier, la densification raisonnée de certains secteurs de contact entre le pavillonnaire et les collectifs, des grands axes et des abords des gares, l’introduction de formes urbaines intermédiaires… sont autant d’actions visant à atténuer les effets de morcellement dus aux contrastes trop prononcés entre les formes urbaines.

Localisation des tissus dont la mutation peut améliorer le paysage  en grand format (nouvelle fenêtre)
Localisation des tissus dont la mutation peut améliorer le paysage
1. Étang de Chalais
2. Lisières des forêts
3. Traverses de la vallée du Marivel
4. Future station de métro du 8 mai 1945

Espaces publics et déplacements

L’espace public et le cadre de vie, au cœur des enjeux de paysage
Le plateau est caractérisé par l’imbrication des espaces urbanisés et des espaces boisés, desservis par des réseaux qui pourraient être davantage articulés les uns aux autres. La valorisation de l’offre constituée par les forêts, l’organisation des accès, des stationnements, des dessertes en transport en commun, la mise en valeur de la « profondeur nature », peut nourrir un programme d’action partagé par les divers propriétaires et gestionnaires.

Les parcs offrent des exemples de configuration des allées qui peuvent inspirer la composition de certains espaces publics et renforcer l’intérêt des relations entre les deux types d’espaces.

Meudon  en grand format (nouvelle fenêtre)
Meudon
L’alignement vient à la fois accompagner l’espace de la rue, cadrer le sol en pente et l’horizon, et prolonger, dans l’espace urbain, un type de traitement qui se réfère au parc tout proche.
L’apport des ateliers
  • Les arbres apportent une qualité sensible à l’espace.
  • Les alignements d’arbres jouent un rôle dans la biodiversité et sont à protéger. Ils régulent le climat et les pieds d’arbres peuvent être végétalisés pour constituer des systèmes plus complets et renforcer les continuités.
  • Cependant, il y a un besoin d’entretien et de respect des consignes.

Gestion des espaces verts des logements collectifs
La qualité indéniable de certaines opérations de logements collectifs repose sur la présence d’espaces verts. La gestion de ces derniers influe beaucoup sur leur présence sensible et les ambiances ressenties. A l’heure du développement durable, les modes de gestion « différenciée » permettent de reconsidérer, parfois en profondeur, le paysage. Les tailles systématiques d’arbustes, la terre des massifs grattée à nu, les tontes rapprochées, outre leurs incidences négatives sur la biodiversité, affaiblissent les motifs paysagers, et peuvent, à moindre frais, trouver une nouvelle allure.

L’apport des ateliers
Les modes de gestion respectant l’environnement doivent se développer, mais ne sont aujourd’hui pas facilement acceptés, venant à l’encontre de l’idée du propre et du soigné.
Une simulation à Clamart, cité de la Plaine  en grand format (nouvelle fenêtre)
Une simulation à Clamart, cité de la Plaine
Gérer les masses arbustives avec des formes libres, ne pas tailler, changer la terre raclée, laisser quelques espaces d’herbe fauchée tardivement… ces méthodes de gestion ne coûtent presque rien alors qu’elles peuvent modifier très avantageusement les ambiances.