Atlas des paysages et des projets urbains des Hauts-de-Seine

La Vallée du Marivel

publié le 2 avril 2014 (modifié le 23 mars 2016)

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Sèvres
Derrière l’urbanisation très dense qui borne la RD 910, le coteau accueille les secteurs pavillonnaires.

Carte de la sous-unité de la Vallée du Marivel  en grand format (nouvelle fenêtre)
Carte de la sous-unité de la Vallée du Marivel
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Limites et voisinages

La forme de la vallée (vallée principale du Marivel et vallons affluents de Ville-d’Avray et Marnes-la-Coquette), creusée dans le plateau, dessine les contours de la sous-unité de paysage dont les limites coïncident le plus souvent avec la lisière des forêts ou des parcs boisés qui s’étendent sur les plateaux : Fausses-Reposes et Saint-Cloud au nord, Meudon au sud. La vallée débouche à l’est sur la Seine, tranchant le coteau, le relief en promontoire de Brimborion, seuil net renforcé par deux immeubles de bureaux formant une porte encadrant la RN118. A l’ouest, la limite n’est pas aisément identifiable : la forme de vallée et l’urbanisation qui l’occupe se poursuivent jusqu’à Versailles où le Marivel prend sa source, le seuil étant situé au niveau des gares de Viroflay, lorsque la vallée s’ouvre sur le plateau de Versailles.

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Sèvres
Dans le bas de la vallée, la perspective vers la Seine est occupée par les immeubles de bureaux du Pont-de-Sèvres.

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Sèvres
Le débouché de la vallée du Marivel sur la Seine est dominé par l’effet de porte des immeubles de bureaux de part et d’autre de la RN118.

Motifs et composition du paysage

Sèvres, rive gauche  en grand format (nouvelle fenêtre)
Sèvres, rive gauche
Le coteau constitue un point de vue sur le coteau opposé, couronné par les boisements du plateau. Le tissu pavillonnaire semble collé sans transition à la lisière forestière, mais l’urbanisation plus dense du fond de vallée n’est pas visible. Au premier plan, la voie ferrée tranche le flanc de la vallée.

Carte de localisation des coupes et des principaux axes (en jaune) en grand format (nouvelle fenêtre)
Carte de localisation des coupes et des principaux axes (en jaune)

Coupe 9, SE-N, de Clamart à Rueil-Malmaison  en grand format (nouvelle fenêtre)
Coupe 9, SE-N, de Clamart à Rueil-Malmaison
Au sein du plateau dont les sommets sont boisés, la vallée du Marivel et les vallons de ses petits affluents constituent des interruptions à la fois creusées dans le relief du plateau et urbanisées dans le contexte boisé.

Coupe 17, du Chesnay à Châtillon, ensemble et zoom  en grand format (nouvelle fenêtre)
Coupe 17, du Chesnay à Châtillon, ensemble et zoom
La coupe exprime encore mieux la structure de la vallée, au sein de l’ensemble du plateau, et dans le détail. Le fond de vallée est occupé par la RD910 – en cours de requalification dans le cadre du projet « voie royale » du pont de Sèvres à Chaville – ainsi que par l’urbanisation qui l’accompagne et s’étend jusqu’aux lisières, interrompue sur les coteaux par les deux lignes de chemin de fer.

Coupe 18, de Versailles à Boulogne-Billancourt  en grand format (nouvelle fenêtre)
Coupe 18, de Versailles à Boulogne-Billancourt
La coupe montre surtout le site de Marnes-la-Coquette, lovée au fond d’un léger vallon au cœur de la forêt de Fausses-Reposes.

Bloc-diagramme  en grand format (nouvelle fenêtre)
Bloc-diagramme
Le document inscrit la vallée dans la vaste structure paysagère de la boucle de Seine, et exprime le lien entre les reliefs et la position des infrastructures.

Horizons de nature

Carte du relief   en grand format (nouvelle fenêtre)
Carte du relief
Le ruisseau du Marivel, aujourd’hui absent du paysage, a néanmoins creusé la vallée qui traverse le plateau dans toute sa largeur, et met en communication la vallée de la Seine avec la plaine de Versailles. Au nord, les vallons adjacents de Ville-d’Avray et de Marnes-la-Coquette creusent plus légèrement le plateau.

Carte de la végétation  en grand format (nouvelle fenêtre)
Carte de la végétation
La présence végétale souligne la structure de la sous-unité : sous la forêt, la densité végétale des coteaux pavillonnaires contraste avec le fond de vallée plus densément construit, et beaucoup moins arboré.
« Une spécificité du territoire est liée aux petits affluents de la Seine qui ont aujourd’hui complètement disparu, mais qui ont entaillé le plateau jusqu’à la Seine. Le plus remarquable est le ru de Marivel qui a formé les vallées de Chaville et de Sèvres »
[Extrait d’entretien, Jean Baptiste Le Corre, Grand Paris Seine Ouest]

Une structure liée au relief et au passage

Entre le Pont de Sèvres et l’avenue de Paris, à Versailles, la route suit le fond de vallée. L’étroitesse du relief, resserré entre les coteaux boisés, a déterminé l’urbanisation linéaire de Sèvres, qui s’est densifiée aux abords de l’axe au fond du vallon selon des tissus assez variés et sans grand caractère, accolant aux restes du centre ancien de Sèvres des immeubles évoquant les grands ensembles. Sur les coteaux, l’urbanisation, surtout pavillonnaire, occupe la surface disponible jusqu’aux domaines boisés de part et d’autre.

Sèvres  en grand format (nouvelle fenêtre)
Sèvres
Le long de la RD 910, l’urbanisation est très dense, générant un « couloir urbain » qui s’ouvre peu sur les côtés, vers les coteaux. Les formes urbaines accolent plusieurs types d’architectures et de hauteurs, sans grande cohérence. L’espace central de la RD910 n’est caractérisé que par cette densité, le Marivel n’est plus sensible, et l’axe n’est pas accompagné d’alignement d’arbres contrairement à d’autres trajets rayonnant autour de la capitale.

Sèvres  en grand format (nouvelle fenêtre)
Sèvres
A gauche, une petite fenêtre visuelle donne sur les coteaux pavillonnaires, en contraste avec l’urbanisation dense et hétérogène du fond de vallée.
A droite : de coteau à coteau en revanche, les vues (peu fréquentes) passent au-dessus du fond de vallée pour ne considérer que les secteurs pavillonnaires et les rebords boisés. La lisière apparaît comme une rupture soudaine, sans articulation.
« On observe un phénomène de séparation des propriétés qui va impacter le territoire des coteaux à Ville-d’Avray, Chaville, Meudon, Sèvres. Etant donné les coûts du foncier, les propriétaires ont un intérêt à découper leur jardin en deux pour revendre une partie et faire construire une autre maison. (…) Les plans locaux d’urbanisme autorisent ce genre d’opération. Mais a priori cela n’ira pas vers une densification […] Ca n’est pas la volonté des populations qui y vivent qui souhaitent rester dans du pavillonnaire […] et du pavillonnaire vert. »
[Extraits d’entretien, Jean Baptiste Le Corre, Karine Turro, Grand Paris Seine Ouest]

La vallée a également été investie par les deux voies ferrées de Versailles « rive droite » au nord, et « rive gauche » au sud, coupant l’urbanisation de chaque coteau et instaurant une symétrie complète à la structure.

Les voies souvent en tranchée coupent les coteaux en grand format (nouvelle fenêtre)
Les voies souvent en tranchée coupent les coteaux

Le ruisseau du Marivel a disparu dans les égouts, et les lisières forestières ne sont pas beaucoup mises en valeur dans l’espace public. Quelques vues apparaissent parfois, comme fortuitement, dans la perspective d’une voie. L’urbanisation a « rempli » l’espace disponible, sans ménager ni aménager de quoi tirer parti d’un site pourtant intéressant… Exceptionnellement cependant, l’une des portes du parc de Saint-Cloud à Marnes-la-Coquette traduit une articulation de qualité entre le parc et l’espace public urbain.

Marnes-la-Coquette  en grand format (nouvelle fenêtre)
Marnes-la-Coquette
La porte du parc de Saint-Cloud est superbement articulée à l’espace public du centre par une ouverture cadrée d’arbres.

Marnes-la-Coquette  en grand format (nouvelle fenêtre)
Marnes-la-Coquette
Dans l’axe de la rue centrale, le vallon ouvre une perspective jusqu’au site des Epinettes à Issy-les-Moulineaux, au rebord du coteau de Seine. Le même axe structurait le joli parc de l’actuelle école de musique, mais la perspective en a été bouchée par un bâtiment administratif sans grâce.


Dans les vallons adjacents, occupés par Ville-d’Avray et Marnes-la-Coquette, la densification n’est pas aussi intense que le long de l’axe central à Sèvres, le centre historique de Ville-d’Avray étant plutôt adossé aux lisières du parc de Saint-Cloud.
La petite RD 985, prolongeant l’avenue des États-Unis à Versailles, traverse la forêt de Fausses-Reposes et s’accompagne d’une urbanisation linéaire très peu épaisse.

Ville-d'Avray  en grand format (nouvelle fenêtre)
Ville-d’Avray
L’urbanisation du centre historique correspond à un « village rue », à flanc de coteau et conduisant au parc de Saint-Cloud.

Ville-d'Avray  en grand format (nouvelle fenêtre)
Ville-d’Avray
Pour l’essentiel, le site de vallon est occupé par les secteurs pavillonnaires, développés sur les coteaux jusqu’aux lisières de Saint-Cloud.


Marnes-la-Coquette se trouve presque en impasse au bout du réseau des vallons et des voies, et présente, à 6,5 km des portes de Paris, le caractère d’un petit village francilien périphérique. Elle accueille également une vaste Gated Community, un lotissement résidentiel à l’entrée contrôlée, le « Parc de Marnes ».

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Marnes-la-Coquette
Le village propose une ambiance et une échelle surprenantes à si peu de distance de Paris…