Atlas des paysages et des projets urbains des Hauts-de-Seine

Introduction à l’atelier 2

publié le 13 novembre 2013 (modifié le 6 juillet 2015)

Texte d’introduction au diaporama présenté par Michel Collin organisé en deux parties :

- le « retour » de l’atelier 1

Présentation rapide des 4 unités de paysage et de leurs principaux caractères, ainsi qu’une évocation des points marquants des dynamiques territoriales (la rapidité de l’urbanisation aux XIXe et XXe siècles, l’effacement des terres cultivées et des cours d’eau, la permanence des forêts et des grands parcs, les mutations successives des emprises industrielles).

- les thématiques d’enjeux de paysage pour les Hauts-de-Seine

Présentation synthétique, illustrée par des photos des 4 sites de projet. Les photos sont commentées dans ce compte-rendu, elles ne l’avaient pas été lors de la présentation, faute de temps !

En image d'ouverture  en grand format (nouvelle fenêtre)
En image d’ouverture
Le « clin d’œil » cadre un jardin potager à Bagneux, rue de Verdun, symbole de cette ambiance de « banlieue pittoresque » associant les confrontations des formes urbaines à un motif de paysage qui revient en force !

Thématiques de valeurs et d’enjeux de paysage pour les Hauts-de-Seine

Ce compte-rendu reprend les éléments présentés oralement lors de l’atelier, il est aussi l’occasion de présenter les commentaires des photos prises sur les 4 sites de projet.
Les diverses thématiques sont proposées comme « grille » pour guider les échanges des tables-rondes. Les participants sont invités à éventuellement la compléter, ou à mettre en question les thèmes proposés.

Bagneux, secteur des gares  en grand format (nouvelle fenêtre)
Bagneux, secteur des gares
Les logements collectifs sont difficilement localisables, la forme urbaine et architecturale ne permet pas aisément une différenciation.

Clichy  en grand format (nouvelle fenêtre)
Clichy
La ville est en bord de Seine, cependant ce beau voisinage reste encore peu valorisé, notamment dans les emprises d’activités de fourrière et de casse qui génèrent une ambiance de relégation.

Parc naturel urbain, vallon des Gallicourts  en grand format (nouvelle fenêtre)
Parc naturel urbain, vallon des Gallicourts
Les horizons de nature apparaissent sensiblement, combinant le relief du vallon, la couverture boisée du coteau ainsi que les dégagements lumineux des prairies du vallon grâce auxquels le paysage est lisible.

Nanterre, les Groues  en grand format (nouvelle fenêtre)
Nanterre, les Groues
Le faisceau de voies ferrées propose lui aussi une ouverture dans la matière urbaine. A l’horizon se découpe la silhouette des buttes du Parisis, une des "balises" des bords de Seine.


L’espace public

L’espace public se trouve au centre des perceptions et au cœur de la dimension paysagère des projets. Dans les morphologies urbaines, la forme du "vide" est aussi importante que celle des "pleins". Mais le vide n’est que rarement considéré comme essentiel, pourtant il est habité de paysages : vues lointaines, usages collectifs, lieu de l’apparition de la ville en elle-même… C’est aussi dans l’espace public et par ses composantes que s’expriment de nombreux éléments de nature. L’espace public est donc au cœur des enjeux de paysage et de territoire.

Rueil-Malmaison, Parc naturel urbain (PNU)  en grand format (nouvelle fenêtre)
Rueil-Malmaison, Parc naturel urbain (PNU)
Sans que cela mette en cause leur statut naturel, les lieux du PNU s’inscrivent dans l’espace public où ils permettent des usages essentiels aux habitants des secteurs urbains alentours.
Clichy  en grand format (nouvelle fenêtre)
Clichy
La RD1, en bord de Seine, est un espace public d’une grande importance paysagère. C’est là exactement que se « joue » la présence sensible du fleuve pour les habitants.

Bagneux  en grand format (nouvelle fenêtre)
Bagneux
Le théâtre joue un rôle social et culturel essentiel auprès des populations. Cependant, la question se pose de sa relation vis-à-vis de l’espace public. Il pourrait apporter beaucoup de qualité au quartier, dans le paysage et pas seulement dans la fonction.

Nanterre  en grand format (nouvelle fenêtre)
Nanterre
Les voies ferrées participent du caractère des espaces publics. Le rôle qu’elles doivent y jouer devient un des objectifs essentiels du projet urbain.


Perception visuelle du territoire

Comme l’indique la Convention européenne, le paysage, c’est le territoire « tel que perçu ». Le territoire devient paysage quand il est appréhendé, ce que favorisent certaines conditions de perception, notamment les belvédères (composantes de grande valeur pour les paysages des Hauts-de-Seine), les perspectives mais aussi les grandes infrastructures de transport (routes, voies ferrées) qui peuvent composer des points de vue.

Rueil-Malmaison, Parc naturel urbain  en grand format (nouvelle fenêtre)
Rueil-Malmaison, Parc naturel urbain
La position du site au rebord du plateau, à l’angle du vallon de la Malmaison, offre des positions de belvédère sur les alentours, en l’occurrence la boucle de la Seine de Rueil-Malmaison à Villeneuve-la-Garenne. Le panorama s’ouvre sur le quartier de la préfecture dont on reconnaît la silhouette et, un peu plus loin, sur celle de l’hôtel de ville de Gennevilliers.


Reconnaissance/identification
La capacité à nommer et reconnaître les lieux construit une identité territoriale et, en retour, crée pour les habitants un attachement positif dont ne bénéficient pas les territoires banalisés. De nombreux éléments peuvent concourir à cette reconnaissance en « faisant lieu », en permettant de se localiser : les sites naturels, les reliefs, comme les repères architecturaux, les formes urbaines singulières, les centralités et les architectures reconnaissables.

Nanterre, les Groues  en grand format (nouvelle fenêtre)
Nanterre, les Groues
La silhouette de la Défense est tellement unique et reconnaissable qu’elle est devenue un motif dans le paysage métropolitain. Sa présence retentit sur la valeur du site des Groues situé non dans l’axe des Tuileries, mais exactement sur celui de la Grande Arche de l’architecte Sprekelsen. A évaluer : le rôle futur du stade Arena de l’architecte Christian de Portzamparc.

Bagneux  en grand format (nouvelle fenêtre)
Bagneux
Dans la morphologie moins identifiable des barres de logements, la tour pourrait jouer un rôle plus affirmé d’identification et de repérage. Il en est de même du théâtre, et pourquoi pas des arbres : il n’est pas si fréquent de rencontrer des Ginkgo biloba dans l’espace public.


Horizons naturels

La question des horizons de nature associe la présence physique des éléments à leur perception sensible. Cette perception est liée aux conditions de visibilité, d’accessibilité et d’inscription dans le cadre de vie (pour des déplacements à pied, à vélo, et des usages de loisirs). Dans les Hauts-de-Seine, il s’agit des reliefs, de la Seine, des boisements et forêts. Dans les secteurs plus éloignés de ces grandes composantes, on peut trouver d’autres éléments naturels perceptibles dans l’espace public, notamment la végétation des espaces publics eux-mêmes et celle des jardins riverains, parfois l’eau de pluie qui ruisselle.
Le ciel, la lumière du soleil, sont aussi des éléments de nature que les ouvertures visuelles peuvent mieux valoriser ou simplement rendre accessibles.

Clichy  en grand format (nouvelle fenêtre)
Clichy
La présence sensible de la Seine, non seulement sur la berge, mais aussi dans la profondeur des tissus urbains, représente un objectif majeur pour le projet urbain.

Nanterre  en grand format (nouvelle fenêtre)
Nanterre
La position du projet des Groues sur le très léger renflement du relief au centre de la boucle et la présence des buttes du Parisis à l’horizon apportent des références de nature, de même que l’obstination de la végétation à pousser même sur le ballast des voies de chemin de fer.


Présence sensible de la profondeur historique, du patrimoine, de l’art
L’identification positive du territoire se fait aussi par le ressenti de sa profondeur historique, qu’il s’agisse des œuvres d’art que constituent les domaines aristocratiques, du passé agricole aujourd’hui oublié, du patrimoine lié aux orientations parcellaires du foncier, des perspectives, des arbres adultes ou, bien sûr, du bâti patrimonial.

Rueil-Malmaison, Parc naturel urbain (PNU)  en grand format (nouvelle fenêtre)
Rueil-Malmaison, Parc naturel urbain (PNU)
Les anciens vergers, les cultures maraîchères aujourd’hui effacées par l’urbanisation de la banlieue, peuvent être à nouveau exprimées dans les espaces du PNU, qui s’inscrit ici non seulement dans un horizon de nature, mais aussi dans une histoire des « cultures ».


Valeurs du cadre de vie et des usages

Il s’agit ici des valeurs d’usage, de l’accessibilité des jardins et des espaces de nature, de la capacité pour les populations de jouir du capital paysager de leur territoire. La question est particulièrement utile pour les déplacements, qu’ils soient quotidiens vers le travail, les services, les transports en commun, ou lors des pratiques sportives et de loisirs.

Clichy  en grand format (nouvelle fenêtre)
Clichy
Il est difficile aujourd’hui de trouver en bord de Seine un chemin pour jouir de la proximité du fleuve. La motivation est cependant très forte et certains forcenés ont le cran de s’engager sur un chemin non aménagé et non sécurisé au bord de la RD1…
Bagneux  en grand format (nouvelle fenêtre)
Bagneux
La "mise à disposition" du parc Robespierre aux populations de manière aisée, confortable, lisible, devient un objectif d’autant plus nécessaire qu’il sera mobilisé par les tunneliers pendant le chantier du futur métro.

Bagneux  en grand format (nouvelle fenêtre)
Bagneux
Le cimetière n’est pas seulement une fonction. Il représente un potentiel remarquable d’espaces aux réelles qualités paysagères dans un secteur éloigné des grandes composantes naturelles. C’est aussi l’occasion de partager un espace entre Parisiens et habitants de la banlieue.


Perception de la continuité territoriale

Dans une banlieue morcelée par les infrastructures et les tissus parfois brutalement confrontés, il devient difficile de rassembler les morceaux décousus pour former la continuité du territoire, dont la perception relève d’une identification de la "nature". La cohérence, l’articulation, le dialogue entre les éléments, concourent à l’élaboration d’un paysage fluide, ce qui rejoint certaines valeurs environnementales.

Rueil-Malmaison  en grand format (nouvelle fenêtre)
Rueil-Malmaison
Le tunnel de l’A86 et la passerelle reliant la Seine au vallon de la Malmaison sont une des principales qualités du territoire du PNU : il n’a pas été morcelé par les grandes infrastructures, et la passerelle permet aux usagers piétons et cyclistes de « recomposer » la continuité du territoire.

Nanterre  en grand format (nouvelle fenêtre)
Nanterre
L’effet de collage est si vif entre les formes et les styles de la Défense, la résidence de la rue du Clos-Lucé et la petite rue Jenny, que la ville apparaît en "morceaux" difficilement conciliables…


Une question collective

Le paysage n’est pas une donnée scientifique mais relève de valeurs à la fois culturelles, sensibles, à la fois personnelles et collectives. L’action relative au paysage, relevant de l’appréciation sensible, nécessite ainsi d’être débattue, verbalisée, et surtout, partagée.

C’est pourquoi cet atelier nous rassemble : échangeons nos visions et nos ressentis, partageons le paysage, pour pouvoir le construire ensemble.