Atlas des paysages et des projets urbains des Hauts-de-Seine

Débat collectif

publié le 13 novembre 2013 (modifié le 6 juillet 2015)

L’échelle du paysage

Eric Galmot (DRIEA) constate que la question du grand paysage reste largement posée notamment dans un contexte de « mosaïques » d’opérations. Chaque opération construit son paysage, a ses qualités paysagères propres et essaie de dialoguer avec les opérations voisines. Cependant il faudrait partager une vision urbaine à une échelle plus large : intercommunale, départementale. Cette problématique se pose notamment pour les berges de la Seine et les voiries les occupant, mais également pour des grands tracés de type voies départementales qui relient entre elles des séquences urbaines.

Des territoires manquant d’éléments de nature : enjeu de créer un paysage

Eric Galmot (DRIEA) fait le constat, qu’hormis la Seine qui est un paysage très fort ou les coteaux, le territoire des Hauts-de-Seine manque d’éléments naturels auxquels se raccrocher. Ainsi un enjeu paysager est aussi de créer « son propre paysage » en « donnant du sens aux séquences du paysage urbain », là où la nature n’est pas suffisamment présente.

Les occupations des bords de Seine

Daniel Mourange (collectif Val de Seine) considère qu’un des thèmes clés à traiter à l’occasion des projets urbains est la relation de la ville au fleuve. Il fait le constat d’un « double fléau » :

  • la voiture
    Il regrette que le Conseil général, qui a mené des études pour la valorisation des berges soit celui qui participe à l’occupation routière de celles-ci. Il regrette l’absence de la compétence « urbanisme » du Conseil général qui permettrait d’homogénéiser les projets par rapport à cette question.
  • les tours
    Un deuxième « fléau » en bord de Seine est selon lui les projets de tours, notamment sur l’île Seguin.

L’entente Seine : un exemple d’initiative dépassant les frontières administratives

Houdda Hissar (Clichy) précise que l’entente Seine est une initiative collective de plusieurs communes de bord de Seine qui ont souhaité travailler ensemble sur leur rapport au fleuve, dans le cadre d’une entente. L’objectif est de se fédérer pour échanger et porter une parole commune. Cette entente franchit les frontières communales et départementales, elle réunit les communes d’Argenteuil, Saint-Denis, Epinay-sur-Seine, Saint-Ouen, l’île Saint-Denis, Colombes, Gennevilliers, Villeneuve-la-Garenne, Meudon, Colombes, Asnières-sur-Seine, Clichy.
Bernard Garmirian (Environnement 92) souligne la démarche initiée par cette entente et souhaite rappeler le mode de fonctionnement mis en place au début de cette démarche : les communes se sont au départ réunies autour d’images afin de déclencher des réactions plutôt que de partir d’une base administrative qui ne fait pas sens du point de vue du paysage. Il considère à ce titre que l’atlas des paysages des Hauts-de-Seine peut devenir un élément intéressant pour rapprocher et faire dialoguer les communes.

Réconcilier des opposés à l’occasion des projets

Lionel Favier (Environnement 92) revient sur la question de l’emboitement d’échelle notamment lorsqu’il s’agit de la question des flux et des infrastructures de transport. La ville moderne est entièrement façonnée par la mobilité, ce qui ne peut être ignoré. Il émet une remarque positive sur le projet des Groues qui prévoit de conserver la vue en choisissant de ne pas couvrir les voies, et qui prévoit par ailleurs une façade constituée de déhanchements évitant un front continu. Il trouve très intéressant la volonté de réconcilier ce qui s’opposait au départ, notamment la présence de voies ferrées et la création d’un nouveau quartier. Il souligne l’intérêt de ce projet qui prévoit à la fois de conserver les vues et de créer une vie urbaine.
Dans ce même projet il a apprécié la considération des toitures comme cinquième façade qui permettent d’ouvrir des vues. Il prend à ce titre l’exemple du jardin situé sur le toit de la Vache-Noire à Arceuil, ou encore le gymnase de la cité radieuse du Corbusier à Marseille transformé en salle d’exposition.

Des attentes pour l’atlas des paysages et des projets urbains des Hauts-de-Seine

Le naturel comme élément constitutif du paysage urbain
Bernard Garmirian (Environnement 92) souhaiterait que l’atlas rende compte des espaces naturels non pas comme une juxtaposition à l’urbain mais comme des éléments constitutifs de ces paysages urbains.

Les micro-projets
Jean Doucet (DRIEE) souhaiterait que l’atlas évoque la mise en relation des espaces à travers des micro-projets dont l’ampleur serait moins grande que les projets vus lors de cet atelier. Car le paysage se constitue également à de plus petites échelles à l’occasion de projets ne disposant pas d’autant de moyens.

L’axe magistral
Jacques Deval (DRIEA) s’interroge sur le fait que l’axe magistral puisse être une cinquième unité de paysage de l’atlas.