Principaux facteurs de dynamiques paysagères

publié le 25 août 2014 (modifié le 22 juin 2015)

De nombreuses dynamiques sont à l’œuvre sur le territoire des Hauts-de-Seine. Elles le transforment parfois radicalement, souvent par petites touches. Elles s’exercent à la fois sur le court et long terme. Elles sont ici évoquées selon une typologie des phénomènes à l’œuvre.


Quant à la notion de « dynamique paysagère », elle peut se comprendre au travers de l’expression d’une « demande de paysage », traduisant la prise en compte des critères du paysage dans les transformations du territoire. Chacune de ses transformations peut en effet tout à la fois « créer du paysage » si elles intègrent les critères paysagers, ou bien, dans le cas où elles les ignorent, contribuer à sa dégradation.
Aussi, en complément d’une présentation synthétique des différentes dynamiques, les évolutions du territoire sont exposées pour chacune des unités de paysage. Elles ont été croisées avec les critères partagés au cours des ateliers de concertation de l’Atlas, pour dégager des enjeux et des pistes d’action.

Une demande de paysage qui s’affirme

La « fabrique des paysages » mise en place dans le cadre de l’élaboration de l’Atlas des paysages et des projets urbains des Hauts-de-Seine a permis de partager le constat d’une demande, liée notamment :

  • aux besoins d’identification et de reconnaissance ;
  • à une attente de nature accessible, sensible, inscrite dans le cadre de vie ;
  • au développement des pratiques de plein-air.

Le paysage y est apparu comme le besoin d’une forme composée à regarder, d’une image d’un cadre de vie qualitatif, de l’image de marque d’un lieu de vie.

Une préoccupation croissante pour l’environnement

Les enjeux de l’environnement portant sur le réchauffement climatique, la qualité de l’air et de l’eau, la biodiversité sont de plus en plus partagés. Outre les mesures de protection, cette préoccupation induit également des évolutions dans les comportements et de nouvelles attentes : tri des déchets, utilisation des transports en commun et des modes actifs de déplacement.
Le paysage, souvent assimilé à l’idée de nature, trouve ici une place particulière. Le regard porté sur les éléments (végétation, eau, animaux) se trouve « nourri » par la préoccupation environnementale. De même, les modalités de gestion des espaces verts se voient assigner des objectifs qui associent la qualité esthétique à la prise en compte de la biodiversité ou l’économie d’énergie. Les ambiances qui résultent de ces modes de gestion (les pelouses fauchées par exemple) ne sont cependant pas toujours bien connus ni admis par les habitants. Cette dynamique en cours nécessite un travail de représentation et de pédagogie.

Parc de la Malmaison, Rueil-Malmaison  en grand format (nouvelle fenêtre)
Parc de la Malmaison, Rueil-Malmaison
Du fait de la gestion « différenciée », les perspectives apparaît sous la forme de prairies fauchées moins fréquemment, offrant de belles teintes de paille en été. Des allées sont tondues plus régulièrement.

Une gouvernance en mouvement

Avec la mise en place de Paris-Métropole et les projets de réforme territoriale non encore stabilisés en juin 2014, la gouvernance des territoires est l’objet d’une importante évolution. Alors que le paysage interroge l’articulation des diverses échelles spatiales, sa prise en compte nécessite souvent de dépasser les limites communales, ce qu’illustrent facilement les cas de la Seine, du coteau ou de l’ensemble des parcs et forêts du plateau.

Deux exemples de rapprochement de collectivités éclairent la possibilité de s’unir autour de motifs paysagers structurants :

  • L’entente Seine regroupe plusieurs collectivités qui partagent à la fois le site de la boucle formée par le fleuve entre Clichy et Argenteuil et une intense dynamique de transformation de leurs territoires notamment par la mutation d’emprises industrielles. Elles partagent les informations de leurs projets et considèrent mutuellement les évolutions apportées au paysage qui leur est commun. Ce regard et cette attention mis en commun ne peuvent que rendre service à la qualité paysagère de cet espace.
  • Le Schéma de cohérence territoriale (SCoT) « Coteau et val de Seine » est le seul à être énoncé dans les Hauts-de-Seine. Il concerne l’autre boucle de la Seine du département ainsi qu’une part importante du plateau. L’emprise de ce SCoT permet ainsi de s’emparer avec plus de justesse des motifs de paysage en place, et le syndicat formé par les collectivités est à l’origine d’une étude paysagère des coteaux.
    L’échelle du coteau, celle des berges de la Seine, celle du plateau boisé dépassent les limites du syndicat et du SCoT. Ils pourraient occasionner une autre échelle de connivence entre les collectivités, permettant de porter des projets en cohérence avec les structures paysagères.
    Intercommunalités (EPCI) de 2014 superposées aux unités de paysages du département  en grand format (nouvelle fenêtre)
    Intercommunalités (EPCI) de 2014 superposées aux unités de paysages du département
    Ces EPCI sont appelées à disparaître en 2016 au profit de "territoires" de la "Métropole du Grand Paris" qui ne sont pas encore ébauchés à l’été 2014.

Dispositions de protection de l’environnement et du patrimoine


Protections de sites de monuments et d’espaces naturels

Protections réglementaires  en grand format (nouvelle fenêtre)
Protections réglementaires
source : DRIEA, Ministère de la culture - DRAC île de France


Les protections patrimoniales (monuments historiques, sites) traduisent l’intensité des dynamiques de préservation et visent plus particulièrement certains secteurs du département :

  • La vallée de la Seine, de Paris à Clichy, tandis que les protections se font beaucoup moins nombreuses en aval de Clichy ;
  • Le coteau, ainsi que le plateau qu’il borde, incluant les patrimoines remarquables des parcs de Saint-Cloud et Meudon. La concentration des dispositifs révèle l’intensité des implantations historiques prestigieuses, traduisant l’intérêt paysager des situations ;
  • Des secteurs plus ponctuels, tels que Sceaux, la vallée aux Loups, les centres urbains anciens de Nanterre et Rueil-Malmaison.
  • Aucun classement n’est en cours au titre des sites, à la date d’août 2014. Le panorama de la perspective de Meudon et le jardin Albert Kahn à Boulogne-Billancourt figurent toutefois dans la « liste des sites majeurs restant à classer » de la circulaire ministérielle du 7 juillet 2011.

Le schéma régional de cohérence écologique (SRCE)

Carte : extrait du schéma régional de cohérence écologique d'Ile-de-France (SRCE) en grand format (nouvelle fenêtre)
Carte : extrait du schéma régional de cohérence écologique d’Ile-de-France (SRCE)


Les objectifs du SRCE concernent le territoire des Hauts-de-Seine à divers titres :

  • La Seine, dont l’ensemble du parcours est souligné comme « corridor alluvial multitrames en contexte urbain » ;
  • Une grande part des bois et les parcs, identifiés au titre des réservoirs de biodiversité (hachures grises), ainsi que d’importants « corridors de la sous-trame arborée » à restaurer (gros tiret vert) ;
    D’autres parcs (hachures rouges), ainsi que les liaisons entre eux (ligne verte tiret vert), identifiés au titre des « continuités en contexte urbain » ;
  • Un nombre important de points relevant des « éléments fragmentaires à traiter prioritairement » et qui concernent pour la plupart les infrastructures coupant les massifs boisés nécessitant le traitement des « principaux obstacles » (croix rouge sur triangle noir) ou des « points de fragilité des corridors arborés » (croix rouge sur cercle noir).

Documents de planification, projets de territoire


Le Schéma directeur de l’Ile-de-France

Approuvé en décembre 2013, le schéma directeur de l’Ile-de-France (SDRIF) définit pour 15 ans environ les orientations de développement à l’échelle de la région. Il constitue un cadre en conformité duquel sont établis les documents d’urbanisme locaux (schémas de cohérence territoriale, plans locaux d’urbanisme). Certaines de ses dispositions ont d’importantes implications sur les territoires et les paysages des Hauts-de-Seine.

Carte : extrait du SDRIF en grand format (nouvelle fenêtre)
Carte : extrait du SDRIF


Pour les Hauts-de-Seine, les orientations du SDRIF concernent particulièrement :

  • Le fort potentiel de densification (points oranges et rouges) en rapport avec la desserte en transports en commun, qui concerne presque tout le territoire hors bois et parcs. Ces espaces à forts potentiels sont particulièrement concentrés au nord de la boucle de la Seine dans la continuité de la plaine Saint-Denis et sur l’axe de la Défense ;
  • La nette concentration des projets de nouvelles dessertes de transports en commun au nord (boucle de la Seine) et au sud (versants de la Bièvre), le pôle logistique d’envergure nationale du port de Gennevilliers, la gare TGV de la Défense ;
  • Le nombre important de « continuités » liées aux espaces boisés, rejoignant et confirmant les objectifs énoncés dans le schéma régional de cohérence écologique.


PLU métropolitain, PLU, SCOT, schémas de secteurs …

L’évolution de la gouvernance métropolitaine retentit sur l’organisation des documents de planification, avec en perspective un PLU métropolitain et des schémas de secteur locaux.
Chaque document de planification et d’urbanisme est l’occasion d’énoncer des objectifs de qualité paysagère. Les règles d’urbanisme elles-mêmes, en définissant notamment des gabarits pour l’espace public et pour les bâtiments, sont « créatrices » de paysages. D’autres éléments de programme tels que la préservation de cônes de vue, la création de parcours de promenade, le renforcement d’axes structurants et de centralités contribuent à la lisibilité paysagère du territoire.
Il arrive que ces documents, établis à l’échelle des coopérations des collectivités ne puissent pas exprimer les enjeux correspondant à certains motifs paysagers de grande ampleur, tels que la Seine ou le coteau. L’appartenance à ces entités peut constituer un point de départ pour élaborer les schémas de secteur. La mise en place de « l’Entente Seine » ouvre, ainsi, une perspective de coordination liée à un motif de paysage.
Les éléments importants de perception, comme les reliefs et les volumes, y sont également trop peu exprimés : des évolutions sont possibles, tant en terme d’échelles que de représentations, pour une meilleure appréhension du paysage.
A Clichy, un « plan guide », auquel pourront se référer les projets et documents à venir, a permis de considérer assez largement l’évolution de la ville et de tenir compte de critères paysages (voir l’atelier 2 de la Fabrique des paysages )

Extrait du seul SCOT des Hauts-de-Seine « Coteaux et val de Seine »  en grand format (nouvelle fenêtre)
Extrait du seul SCOT des Hauts-de-Seine « Coteaux et val de Seine »
Certaines dispositions du SCOT visent le paysage et s’attardent sur les points de vue, les perspectives, la Seine et la création d’une promenade au rebord du coteau.
Les SCOT sont souvent les documents les plus adaptés à l’échelle des caractères paysagers, comme l’indiquent ici les logiques de points de vue ou de parcours très largement intercommunaux.

Carte de synthèse des projets en cours, Entente Seine. Présentation de la ville de Clichy, Atelier ville durable UTEA 92, janvier 2013  en grand format (nouvelle fenêtre)
Carte de synthèse des projets en cours, Entente Seine. Présentation de la ville de Clichy, Atelier ville durable UTEA 92, janvier 2013
L’ampleur des transformations du secteur est telle qu’un nouveau paysage va naître à une échelle qui justifie la coordination mise en place par les collectivités.