Le lien, valeur de paysage

publié le 13 juin 2014 (modifié le 8 juillet 2015)

La continuité a valeur de paysage. Elle inscrit l’habitant, l’usager, le visiteur, dans un territoire. L’atelier n°2 du 24 octobre 2013 [1] a révélé ce besoin remarquable de lien. D’autres contributions dans l’atlas [2] illustrent ce thème notamment au travers des continuités visuelles offertes par les nombreux points de vue depuis et vers le département. D’autres continuités que purement visuelles sont également perçues comme constitutives de paysage : les liaisons douces, les relations entre quartiers, les continuités écologiques, les infrastructures de transport. Les enjeux qui y sont associés sont nombreux : la découverte et l’inscription dans un territoire, la réparation, la couture ou la connexion, la préservation ou encore la valorisation.

Le lien visuel, garant de l’inscription dans un paysage, et de son partage

Les points de vue sur les horizons lointains constituent une caractéristique très valorisée des Hauts-de-Seine. Son relief chahuté par endroit (en particulier depuis la sous-unité de la Seine des Belvédères ou encore de l’unité du Plateau entaillé de Châtenay-Malabry à Suresnes) offre de nombreux belvédères et promontoires qui font figure dans le département et à des échelles qui le dépassent largement. C’est par exemple le cas de l’observatoire de Meudon ou de la butte du Mont Valérien :

« Ce sont des éléments ponctuels mais qui sont importants sur l’ensemble, parce qu’on les voit de partout et qu’ils donnent aussi des vues sur tout. »
[Extrait d’entretien, Adélaïde Bardon, IAU IdF]
La Défense, le Mont-Valérien et la tour Eiffel depuis Argenteuil  en grand format (nouvelle fenêtre)
La Défense, le Mont-Valérien et la tour Eiffel depuis Argenteuil


Bien que moins généreuses et parfois privées (depuis les logements ou les bureaux des tours par exemple), des vues existent également depuis les secteurs de plaine - comme celui de la boucle nord - par exemple vers le Mont-Valérien, le quartier d’affaires de la Défense ou encore les coteaux d’Argenteuil.

Au-delà de la diversité des points de vue, la continuité visuelle constitue un des axes récurrents des projets d’aménagement dans le département. Qu’elle soit à maintenir ou à créer, elle concentre ainsi beaucoup d’attentions dans un souci de respecter l’environnement paysager et d’inscrire le projet dans son territoire, dans son site.

A une échelle plus locale, le projet d’aménagement lui-même peut devenir l’objet à relier visuellement, c’est-à-dire que même en l’absence d’élément fort de continuité visuelle à préserver, l’enjeu de contact visuel est présent pour de nombreux projets urbains. Ceux-ci doivent communiquer avec leur environnement et leur répondre par un « partage », au moins visuel, des espaces.

« [Pour chaque] grand projet d’aménagement nous essayons d’introduire (…) des percements et des vues à l’intérieur des îlots de manière à ce qu’on ait des espaces partagés, au moins visuellement, [afin que] l’horizon ne s’arrête pas sur la façade mais que, de temps en temps, il y ait des ruptures donnant sur des cœurs d’îlots, sur des cœurs d’opérations d’aménagement. »
[Extrait d’entretien, Patrick Chaimovitch, maire adjoint de Colombes]

Les trames et liaisons douces, outils de connexion et de « révélation » du paysage

En sus de la notion de « continuité », les acteurs ont souvent associé celle de « trame ». Patrick Chaimovitch, maire-adjoint de Colombes, révèle leur rôle dans la mise en valeur du paysage de sa ville, qu’il s’agisse du grand paysage ou du paysage urbain. Les trames y permettent notamment de travailler les liens physiques en direction de la Seine et du parc de l’île Marante, participent au respect et à la mise en valeur des perspectives déjà présentes, et rattachent la voirie communale à son histoire (des voies sont héritées des chemins provenant de la basilique Saint-Denis) et au grand paysage.

« L’organisation de trames, de trames viaires, de trames vertes, de trames de paysage, permet de découvrir et de préserver. (…) Il faudra que dans l’avenir soient toujours prises en compte ces dimensions paysagères pour mettre en valeur le grand paysage, mais aussi, à l’intérieur de ce grand paysage, pour dégager des sections internes à la ville et qui participent à un paysage urbain »
[Extrait d’entretien, Patrick Chaimovitch, maire adjoint de Colombes]

De même que les continuités visuelles, les trames et autres liaisons douces constituent souvent des supports de projets ou d’interventions plus ponctuelles qui peuvent constituer des maillons de continuités écologiques. Porteuses de différentes fonctions, au-delà de leur rôle évident et premier de relier, ces trames participent au cadre de vie, peuvent mailler différents espaces verts – comme à Rueil-Malmaison, Châtenay-Malabry ou Bagneux–, et remplir un rôle pédagogique de transmission culturelle – comme à Rueil-Malmaison –, d’appropriation et in fine de protection des espaces.

A Bagneux, la trame verte est devenue un axe fort du projet urbain grâce à la concertation menée avec la population.

« La notion d’écoquartier a émergé parce qu’il y a eu une concertation très forte avec les habitants sur cette ZAC [1] (…) [qui] a notamment permis de faire émerger cette trame verte. Au départ le projet s’exprimait en surface économique, en nombre de logements, et l’aspect vert était un peu résiduel. [Grâce à la concertation] la trame verte est devenue un élément fort et structurant. Elle prend appui notamment sur l’aqueduc (où il y a une servitude non aedificandi) (…), les jardins ouvriers (…) et se prolonge avec le parc Robespierre. Cela fait partie des éléments assez fondamentaux qu’il va falloir propager et continuer sur ce secteur. »
[Extraits d’entretien, Claire Boivin, Bagneux]

A Châtenay-Malabry, des « escaliers-jardins » offrent une illustration d’aménagement de liaison entre des espaces verts, en l’occurrence la forêt de Verrières et le parc de la Vallée aux Loups. Ainsi un aménagement ponctuel, ici tirant partie de son contexte topographique, devient un maillon d’une continuité à deux titres : la circulation et l’ouverture visuelle.

« Nous avons créé un premier escalier-jardin il y a quelques années parce qu’entre l’avenue de la Division Leclerc et le chemin de la Justice il y a 17 mètres de dénivelé. Nous allons en créer un deuxième [dont] l’objectif, repris dans le SDRIF, est de réaliser une liaison verte entre la forêt de Verrières et le parc de la Vallée aux Loups [en] traversant les espaces verts de la cité-jardin [de la Butte-Rouge] et l’avenue [de la Division Leclerc] (…). Ces escaliers-jardins permettent de créer à la fois des percées visuelles et des cheminements. »
[Extrait d’entretien, Françoise Rodier, Châtenay-Malabry]
Chatenay-Malabry  en grand format (nouvelle fenêtre)
Chatenay-Malabry
La Butte-Rouge et ses escaliers paysagers s’insèrent entre le parc de la Vallée-aux-Loups et la forêt de Verrières.


Ainsi, ces aménagements permettent à la fois de connecter, mais aussi et surtout de rendre visibles, les éléments mis en relation, qui très souvent s’inscrivent à des échelles intercommunales voire interdépartementales.

« [Il existe] des continuités paysagères qu’il faut absolument prendre en compte et valoriser. (…) Il n’y a pas assez de continuités en intercommunalité. Elles peuvent exister, mais au niveau du repérage visuel pour un piéton ou un cycliste, ce n’est pas toujours évident (…). [Par exemple] il n’y a pas de piste cyclable le long de la Seine permettant de parcourir de longues distances sans s’arrêter.
(…) De même [au-delà de l’enjeu de préservation des espaces verts] comme du parc de Saint-Cloud, (…) c’est également de l’enjeu de continuité qu’il est question (…) et surtout de continuité des espaces verts en intercommunalité (…) et même au niveau interdépartemental. »
[Extraits d’entretien, Nathalie Dimopoulos, Saint-Cloud]
 Route départementale 1 à Clichy  en grand format (nouvelle fenêtre)
Route départementale 1 à Clichy
Les bords de Seine : continuité routière ou d’agrément ?

Berges aménagées à Courbevoie  en grand format (nouvelle fenêtre)
Berges aménagées à Courbevoie
Les bords de Seine : continuité routière ou d’agrément ?


Les trames vertes permettent en effet de transcender les limites administratives. C’est également le cas de la commune d’Asnières-sur-Seine qui souhaite prolonger la trame verte de Gennevilliers sur son territoire, et au-delà jusqu’au fleuve. Cet exemple montre également que ces réflexions sur les continuités vertes ne sont pas réservées aux secteurs les plus boisés - si ce n’est les plus naturels - du département, mais qu’elles sont également menées en milieu urbain dense, prenant alors la forme d’un enchaînement de parcs, jardins, alignements d’arbres, etc.

« Gennevilliers mène une réflexion en termes de trame verte sur son territoire qui est mise en œuvre par un jalonnement de jardins, de parcs de différentes capacités, un système de circulations douces, de pistes cyclables. Nous souhaitons prolonger cette trame verte sur le territoire d’Asnières jusqu’à notre projet de « promenade bleue » qui débouche sur le parc Robinson [en bord de Seine]. (…) [A Asnières la trame va prendre la forme de] jardins déjà existants et de percées qui permettront de relier les différents parcs (…). [Le contexte est celui] d’un centre très dense, de qualité, avec des bâtiments collectifs du XIXe siècle et un quartier pavillonnaire [dans lequel] nous allons essayer, via les voiries, de tirer cette trame verte pour que Gennevilliers soit reliée (…) à la Seine. »
[Extraits d’entretien, Hélène Streiff, Pierre Chiffre, Asnières-sur-Seine]
Réflexions et aménagement d'une trame verte dans la boucle de la Seine en grand format (nouvelle fenêtre)
Réflexions et aménagement d’une trame verte dans la boucle de la Seine


Le lien au fleuve est alors rendu possible par la réalisation de passages et d’itinéraires piétons et cycliste, « la promenade bleue » et des trames venant l’irriguer depuis la zone urbanisée.

« Dans les nouveaux quartiers, contrairement à ce qui a été fait jusqu’à présent - [c’est-à-dire] la construction d’un front bâti le long de la Seine -, nous essayons de retourner la ville vers la Seine (…) [par] la préservation de passages et de coulées vertes depuis l’avenue des Grésillons jusqu’au fleuve. [L’objectif étant] d’accéder, de l’autre côté de ce véritable boulevard urbain, à une promenade plus paysagère et plus douce, lorsque le Conseil général et la ville auront aménagé toute la promenade bleue. »
[Extraits d’entretien, Pierre Chiffre, Asnières-sur-Seine]

A Rueil-Malmaison, les propos de Monique Bouteille, maire-adjointe de Rueil-Malmaison, révèlent enfin que les trames ou les liaisons, plus qu’un paysage en soi, permettent de donner accès à un paysage, à des espaces, à un territoire et parfois même à son histoire. De plus, elles permettent à leurs usagers de se les approprier, en contribuant in fine à leur protection.

« Il existe à l’intérieur de la ville des couloirs “verts” des corridors pour la faune et la flore, des liaisons piétonnes ou à vélos que nous tentons de mettre en continuité partout où nous le pouvons, sur chacune de nos requalifications urbaines, et à l’occasion de grands projets. (…) [Nous souhaitons] avoir une thématique de circulations douces qui préfigure une convergence vers deux points : la future gare du Grand Paris Express qui se trouve place du 8 mai 1945 Station Rueil/Suresnes « Mont-Valérien » de la ligne 15 du réseau Grand Paris Express, et de la forêt de Saint-Cucufa à la Seine, via une liaison piétonne (…) à la lisière du bois de Saint-Cucufa et du golf de Saint-Cloud (…)
Nous avons la volonté non seulement de garder ces espaces verts, mais aussi d’inciter les promeneurs à chercher les cônes de vue (…) et bien au-delà de ça, [à s’intéresser] à des thématiques pédagogiques de faune, de flore, de promenades de santé (…) qui se prolongent sur des thématiques culturelles et touristiques. [Cela prend la forme] d’itinéraires fléchés indiquant, par exemple, que quand vous vous trouvez dans la forêt de Saint-Cucufa ou sur la plateforme de l’observatoire (…), vous pouvez rejoindre le château de la Malmaison ou l’église en 15 minutes. (…)
Nous mettons en place cette pédagogie qui vient d’être renforcée par une nouvelle thématique culturelle à l’occasion du jubilé de Napoléon et de Joséphine : avec un jalonnement de promenades au départ du cœur de ville et de l’église [offrant] un itinéraire intellectuel et culturel avec des informations sur la vie de Joséphine et de Napoléon. (…) [De plus] depuis 2008 la mise en place de la politique « double sens vélos » [permet également de prendre] le temps de découvrir des rues charmantes, des espaces paysagers, d’avoir plaisir à poser son vélo pour marcher un peu.
Je pense que cela contribue aussi à la protection du paysage parce que les gens se l’approprient dans leur quotidien. »
[Extraits d’entretien, Monique Bouteille, maire adjointe de Rueil-Malmaison]

La continuité, outil de « couture » de la ville

L’enjeu des liens entre les quartiers, au sens de « couture urbaine », est particulièrement prégnant dans les secteurs densément urbanisés et composés d’isolats urbains, comme à Nanterre. Dans ce type de contexte urbain, les continuités (liaisons douces, trames, etc.) jouent le rôle de couture et de réconciliation entre les espaces. Sans en effacer les contrastes, elles leur permettent de communiquer entre eux et d’être traversés.

Le projet des Terrasses à Nanterre, poursuivant l’axe historique derrière l’arche de la Défense, constitue un exemple saisissant de la volonté de réunification du territoire et de couture urbaine par le prolongement d’une continuité, rétroagissant ainsi sur les quartiers longés ou traversés, et dans le respect de l’existant.

« L’objet du projet des Terrasses était de transformer ce qui était hier une friche au dessus de l’autoroute A14 en un espace public habité vivant. Il devient finalement un lien entre les quartiers et c’est plutôt réussi qu’il s’agisse du lien entre le parc André Malraux et les Groues ou entre les quartiers du Parc et de l’Université. »
« Jusque dans les années 1980 ce territoire a vu la réalisation d’une multitude d’infrastructures, de politiques d’aménagement qui ont conduit à la juxtaposition de grands territoires monofonctionnels : les cités d’un côté, le vieux Nanterre de l’autre. Depuis maintenant 20 ans la ville de Nanterre, par sa politique d’aménagement veut parvenir à réunir son territoire, faire tomber ses frontières parfois symboliques, parfois réelles et physiques notamment du fait de la présence des infrastructures
Le choix des Terrasses est celui d’un parti paysager fort et lisible offert par TGT (Treuttel Garcia Treuttel). Le projet pouvait paraître un peu monumental et homogène, mais il permettait de développer un projet fort et cohérent en termes paysagers. Il pouvait alors apporter une identité spécifique pour les Hauts-de-Seine, représenter un repère fort dans ce territoire et au cœur de ce méandre. »
[Extraits d’entretien, Aldrig Vallée, Manuel Moussu, Nanterre]
Les Terrasses de Nanterre, une continuité contribuant à « recoudre » le territoire   en grand format (nouvelle fenêtre)
Les Terrasses de Nanterre, une continuité contribuant à « recoudre » le territoire
Source : epadesa.fr


Cet objectif de cohérence et de communication entre les différents territoires de la Défense Seine Arche se poursuit aujourd’hui au travers de l’intervention de l’EPADESA (Établissement public d’aménagement de la Défense Seine Arche) où des aménagements de maillages ou de percées visuelles visent à rendre encore davantage perméables les espaces entre eux.

« La question des continuités est au cœur de notre action [afin de] mieux intégrer le quartier dans son ensemble, dans le territoire très proche : des continuités à la fois pour les hommes, mais aussi la continuité des écosystèmes (…) c’est du tissage qui se fait, qu’on doit avoir en tête en permanence et qu’on doit trouver dans chacun des projets. Les Terrasses illustrent cette volonté. »
« [L’objectif est de] créer une cohérence (…). Le plan de renouveau [2] vise à renverser [la manière de concevoir les espaces] : ne plus [partir] du projet [et des opportunités foncières], mais de l’espace. »
« C’est une vraie question aujourd’hui dans les opérations de régénération urbaine pour nous de reconstituer (…) comment peut-on remailler, est-ce possible ? (…) Comment peut-on faire en sorte que le paysage, les îlots, les constructions privées, participent à la construction d’un paysage plus grand, de continuités écologiques, de percées visuelles. Donc nous sommes sur des modèles de formes urbaines qui abandonnent plutôt l’îlot fermé (…).
Le besoin est de pouvoir mettre en réseau les différents éléments : [notamment] les espaces verts, [avec] le parc André Malraux qui a un potentiel important, mais qui n’est pas suffisamment connecté à la Défense, et pas suffisamment mis en valeur. Donc l’un des enjeux est de remailler cela de façon plus claire (…). »
[Extraits d’entretien, Maria Scicolone, Raphaël Catonnet, EPADESA]
Le parc André Malraux à Nanterre, un lien à renforcer avec le quartier de la Défense ? en grand format (nouvelle fenêtre)
Le parc André Malraux à Nanterre, un lien à renforcer avec le quartier de la Défense ?

L’infrastructure de transport : continuité ou coupure ? L’exemple du tramway

Enfin, d’autres aménagements peuvent participer à la création de continuités : les infrastructures de transport. L’impact paysager du tramway a souvent été abordé lors des entretiens. En tant que liaison et vecteur de traversée, le tramway semble offrir les mêmes avantages que les liaisons douces et autres trames vues précédemment. Si certains le voient comme une opportunité exceptionnelle de découvrir les paysages, il peut – bien que plus rarement – être perçu plus négativement, à l’image d’autres infrastructures (telles que les autoroutes ou les voies ferrées), comme un élément de coupure.

« Le tram c’est un lieu… Il donne à voir une partie des territoires qui est phénoménale ! (…) Les infrastructures sont des parcours quotidiens (…). Elles permettent de découvrir des paysages des Hauts-de-Seine. »
[Extrait d’entretien, Corinne Legenne, IAU IdF]
« L’arrivée des tramways [crée] aujourd’hui des parcours "paysages". Ce n’est plus « en infra » mais au-dessus, ce qui permet de découvrir d’une certaine manière contemplative le paysage par les infrastructures. Je pense notamment au T1 qui va de Villeneuve jusqu’à Asnières en passant par le Luth : on est toujours en limite des zones d’habitat social , du parc des Chantereines. C’est un paysage qui se suggère, De la même manière il y a le T2 qui va du pont de Bezons jusqu’à la Défense. C’est une manière assez douce et progressive de rentrer dans des paysages de plus en plus urbains. C’est une autre vision, rapide, cinétique, quasi synthétique mais aussi très englobante. . depuis ces voies assez larges on perçoitaussi des perspectives assez intéressantes de paysage.
(…) [La continuité] c’est ce sur quoi nous avons des difficultés à agir parce que nous intervenons de manière plus morcelée sur des petites opérations. Alors que cette recherche de continuité (…) le tramway le permet »
[Extraits d’entretien, Véronique Tirant, SEM92]

Ainsi, selon Véronique Tirant, le tramway permet des « parcours de paysage », de créer du lien et d’interroger ce qu’est le paysage contemporain. Il est également une réponse à l’enjeu de continuité, qui peut difficilement se mettre en œuvre à l’échelle trop ponctuelle d’opérations d’aménagement.

Cependant à Colombes, Patrick Chaimovitch souligne que le tramway peut au contraire ajouter un élément de rupture, de pesanteur et de complexité dans la ville en raison de la lourdeur de son emprise, très rigide, malgré la réussite de son paysagement.

« Le tramway T2 a été inauguré sur le boulevard Charles-de-Gaulle [à Colombes]. (…) [Cela] permet de reconquérir de l’espace public, des franges, de les réhabiliter, mais en même temps c’est une cassure urbaine. Les sites propres sont conçus de telle sorte que les voitures ne puissent pas y pénétrer [avec] des systèmes de bordures etc. [qui] rajoutent à la séparation. Avant on avait des files de voitures, maintenant ce sont des files voitures plus le tramway. (…) [Concernant] l’organisation au sol du tramway, c’est à la fois beau parce que c’est végétalisé : quand on est sur l’axe, on voit le vert c’est magnifique, mais quand on est en travers, c’est assez rigide. »
[Extrait d’entretien, Patrick Chaimovitch, maire adjoint de Colombes]
Le tramway : élément de continuité ou de rupture dans la ville ?   en grand format (nouvelle fenêtre)
Le tramway : élément de continuité ou de rupture dans la ville ?
A gauche, le T2 boulevard Charles de Gaulle à Colombes ; à droite, le T1 à Gennevilliers - Les Courtilles

[1ZAC Victor Hugo à Bagneux

[2Plan initié en 2006 définissant l’avenir de la Défense à l’horizon 2015